Des amoureux de la forêt /// Michel Bazinet

Même mon petit-fils de huit ans ne jure que par les trucks!» Mais on ne parle pas ici de camions-remorques qui roulent sur nos autoroutes. Michel Bazinet est camionneur forestier. Sur des chemins de gravier souvent défoncés, il transporte des tonnes de billes de bois, à partir des terrains de coupe jusqu’aux moulins à scie. Propriétaire de son camion, payé au poids transporté et selon les kilomètres parcourus, il n’a pas de temps à perdre. La banque attend après son gros paiement et la saison de transport est courte. En hiver, le métier devient casse-cou. Suffit d’une pluie verglaçante, d’un coup de gel et avec cinquante tonnes de bois aux fesses, il faut monter les côtes à fond en évitant les coups de frein.

En 2006, à cause de la crise forestière qui frappe durement le Québec, Michel Bazinet a eu bien chaud. Les deux usines de transformation de bois de St-Michel-des-Saints ont fermé et plusieurs de ses comparses ont dû se départir de leur camion. «C’est sûr qu’il y a eu de l’exagération dans l’exploitation de nos forêts et on a payé pour. Mais là, je pense que le pire est passé.» Aujourd’hui, avec la sagesse et l’expérience, Michel apprécie son travail pour autre chose que l’adrénaline. «Quand il y a un beau lever de soleil, un paysage de montagnes devant moi et une mer d’épinettes à perte de vue, je trouve ça magnifique. C’est le plus beau métier du monde!»