Trois questions à Caroline Côté

Cinéaste d’aventure et athlète, Caroline Côté, 36 ans, retourne cet hiver en Antarctique pour une troisième fois. Elle entreprendra son projet le plus ambitieux : atteindre le pôle Sud en ski et en solo en moins de 38 jours, un record mondial féminin. Moins de 10 femmes ont accompli cet exploit, donc aucune Québécoise. À quelques jours de son départ, elle s’entretient avec Géo Plein Air.

Pourquoi cette expédition ?

Pour repousser mes limites, aller au bout de moi-même. Dans ce défi, ce qui sera difficile, outre les conditions climatiques extrêmes et le soleil 24 heures sur 24, c’est que je devrai maintenir constante ma motivation tout en skiant 1130 km sur un territoire complètement plat, entre Hercules Inlet et le pôle Sud. Il n’y aura pas de fjords ni de relief qui me changeront les idées, comme dans l’archipel de Svalbard, lieu de ma précédente expédition. Je devrai garder le rythme quotidien de 30 à 40 km afin de battre le record de la Suédoise Johanna Davidsson. Si une tempête me bloque une journée, je vais devoir combler ce retard dans les jours suivants.

Pourquoi vouloir surpasser un record ?

Avant toute chose, je le fais pour moi. Mon principal intérêt, c’est l’Antarctique. C’est l’expérience qui m’attire davantage que la performance. Mais j’ai besoin de m’attaquer à un record pour obtenir l’appui de commanditaires qui m’aident à financer ce périple de plus de 115 000 $.

Un documentaire suivra-t-il ?

Cette fois-ci, je dois faire l’impasse sur la réalisation [NDLR : elle vient de gagner un Gémeaux pour sa série documentaire réalisée avec Arnaud Bouquet, Le dernier glacier], car je voyagerai ultalégèrement, question de rapidité. Je ne peux donc pas transporter le matériel de filmage. En outre, je ne vois pas ce que je pourrais filmer dans un décor invariablement blanc et uniforme. Je vais cependant prendre des images avec mon téléphone et faire des capsules vidéo qui seront accessibles sur mon site internet et page Facebook.