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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Renaître plus fort
Les Sentiers du Moulin sont morts, vive les Sentiers du Moulin ! Une bande de passionnés de sports d’hiver ont sauvé in extremis ce centre de plein air situé à Lac-Beauport, en périphérie de la Vieille Capitale. Grâce à eux, on s’y éclate aujourd’hui plus que jamais.
Il y a de l’action aux Sentiers du Moulin en ce dimanche de janvier. L’horloge n’indique même pas 9 h que déjà le stationnement déborde. Les amateurs de sports hivernaux, qui affluent en masse, sont contraints de se replier dans le deuxième espace prévu à cet effet. Le tohu-bohu des doudounes colorées qui s’extirpent des VUS salis par le calcium est beau à voir. C’est que voici deux ans à peine, le centre de plein air menaçait de mettre la clé sous la porte.
Dans le chalet d’accueil de taille lilliputienne, tout s’explique : une centaine de membres du Club nordique du Moulin amorcent leur séance dominicale d’entraînement. L’endroit est archibondé, on se marche sur les bottines. « Un bâtiment de services est en cours de construction [NDLR : il sera inauguré au début de l’hiver]. En attendant, nous faisons avec les moyens du bord », me glisse Carole Roth, présidente du club.
Une fois tout ce beau monde embarqué sur ses spatules et lâché lousse dans les 48 km de pistes, le calme revient. Carole Roth en profite pour me vanter les qualités de « son » centre, celui qu’elle a réchappé d’une mort certaine il y a quelques hivers, en compagnie d’une poignée de bénévoles tout aussi dévoués. « La couronne nord de Québec regorge de jeunes familles actives. Perdre un tel joyau dans le secteur était impensable, d’où notre mobilisation », rappelle l’optométriste de Lac-Beauport.
Noël avant le temps
L’histoire, qui débute en 2017, est digne d’un scénario hollywoodien. L’organisme sans but lucratif (OBSL) qui gère alors le centre de plein air… eh bien, ne le gère pas si bien que ça. Les machines utilisées pour le traçage des pistes, qui datent de l’ouverture du centre 30 ans auparavant, accusent leur âge et brisent aux pires moments ; il n’est pas rare de s’y présenter à la suite d’une généreuse bordée de neige et de voir ses espoirs de belle glisse réduits à néant, faute d’entretien. À cette source importante de frustration s’ajoute celle de la désuétude manifeste de plusieurs infrastructures, comme le chalet principal trop exigu pour les besoins de l’endroit. Pour couronner le tout, des difficultés financières surviennent, précipitées par des années de tuiles subséquentes.
À l’automne, c’est la fin des haricots : les coffres sont à sec, et la fermeture des Sentiers est envisagée pour au moins une saison, peut-être davantage. La consternation règne : à quelques semaines des premières neiges, le scénario du pire semble plus que probable. C’est alors que, telle la cavalerie dans un western, Carole Roth et ses joyeux bénévoles sauvent les meubles. Et quel sauvetage ! « Nous avons fondé un nouvel OBSL et convaincu la municipalité de nous confier la gestion du centre. Tout restait néanmoins à faire afin d’être prêt pour l’hiver, du nettoyage des sentiers à la renégociation de la cinquantaine de droits de passage », raconte-t-elle. Par chance, leur appel à l’aide lancé à la communauté ne s’avère pas vain. « Il y a eu une réelle vague d’entraide et de solidarité. Les 250 membres du club de ski ont mis la main à la pâte sous la forme de corvées de ramassage de branches », se souvient-elle.
Ce nouvel OBSL s’attaque au traçage déficient des pistes. Aux poubelles, la machinerie vieille comme Mathusalem ! Désormais, l’entretien des pistes est donné en sous-traitance à une équipe expérimentée et dotée de dameuses dernier cri. Un choix plus coûteux, qui permet toutefois aux fondeurs de… skier. Ceux-ci représentent la majorité des 50 000 visiteurs hivernaux. « Nous avons opté pour la fiabilité et la prévisibilité, ce qui nous permet de mieux budgéter. En raison des bris à répétition de jadis, ce poste de dépenses avait tendance à exploser », mentionne le directeur des opérations des Sentiers du Moulin, l’olympien Hugues Fournel.
Cet hiver-là, le père Noël est passé un mois à l’avance, à Lac-Beauport. Contre toute attente, les fondeurs ont renoué avec le terrain accidenté des Sentiers du Moulin. Ils ne sont pas les seuls : les raquetteurs ont retrouvé les 10 km de pistes bichonnées par Robert Otis qui, à 71 ans, est le doyen des membres du Club nordique du Moulin. De tous les sportifs, ce sont sans doute les fatteux qui ont reçu le plus beau cadeau, sous la forme d’une flotte de location de trente bécanes dodues fournies par Garneau. « L’équipementier nous a également offert des accessoires comme des casques, et une motoneige pour l’entretien des pistes », précise Hugues Fournel, qui prévoit d’ailleurs multiplier ces partenariats.
Un pur délice
Au guidon d’un Gros Louis, je m’élance sur les 20 km de pistes réservées au vélo à pneus surdimensionnés (VPS). Dès mes premiers tours de roue sur la Raph, une boucle sinueuse de 6 km, la qualité du réseau me sidère. Ici, pas de traces de botteux d’Amérique qui massacrent inconsciemment les sentiers, car seuls les vélos à pneus surdimensionnés sont tolérés. Hormis un petit nombre de croisements avec le circuit de raquette à neige et de ski de fond, où la courtoisie commande de céder le passage, on peut donc fatter gaiement sans mettre pied à terre ni slalomer entre les trous d’un sol défoncé.
Pas de niaisage, les pistes sont toutes, ou presque, catégorisées difficiles. Mention spéciale à la Super G, une des quatre descentes de « fatduro » (contraction des termes fatbike et enduro) des Sentiers du Moulin. Longue de 1,5 km, elle fait la fierté d’Hugues Fournel, dont les yeux pétillent lorsqu’il en parle. « Tu vas voir, c’est un pur délice », me révèle-t-il en pointant les incontournables sur la carte. Vérification faite, c’est vrai : il suffit de mettre les pédales à l’horizontale, de se lever les fesses de la selle, puis de laisser la gravité se charger du reste. Enweille en bas !
Le réseau de sentiers de ski de fond est du même acabit. Quelques pistes de classique faciles sinuent en contrebas des montagnes, à faible distance de l’accueil, cependant le réseau s’adresse avant tout à des skieurs confirmés – le bleu et en particulier le noir colorent la carte. Fait à noter : les pistes #40 et 41 sont dédiés au pas de patin. Dans le coin, on trouve heureusement peu de ces gigantesques autoroutes de ski de fond ; au contraire, les sentiers sont pour la plupart relativement étroits et serpentent dans une forêt mature. La direction compte du reste conserver cette couleur quand il s’agira d’aménager les prochaines pistes, dont 7 km sont dans les cartons. Aux Sentiers du Moulin, l’heure n’est manifestement plus à la relance, mais bien à la croissance.
Encadré #1
Du ski de montagne
Les Sentiers du Moulin a ouvert pendant l’hiver 2018-2019 un secteur consacré aux adeptes de « peaux ». Deux sentiers d’ascension d’environ 180 m de dénivelé permettent d’atteindre le sommet en moins de 2 km. Le secteur de descente, large de 200 m, est clairsemé d’arbres.
Encadré #2
Un moulin, où ça ?
En fait, ce n’est pas un, mais bien deux moulins à bois qui se dressaient autrefois à cet endroit. Une des options pour se rendre dans ce lieu passablement isolé, au nord du lac Beauport, était d’emprunter un dédale de chemins forestiers. Avec les années, ceux-ci ont été recyclés en pistes de ski de fond et en sentiers pédestres. Les Sentiers du Moulin ont été officiellement établis à l’automne 1988.
En bref
Ski de fond, raquette, vélo à pneus surdimensionnés (VPS) et ski de montagne à Lac-Beauport, à proximité de Québec.
Attrait majeur
Les 38 km d’étroites pistes vouées au ski de fond classique, qui serpentent dans la forêt dominée par les conifères.
Coup de cœur
La Super G, qui porte très, très bien son nom. Aficionados de VPS, c’est à ne pas manquer !
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