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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Sur la piste des chercheurs d’or
Peu d’événements ont marqué autant l’imaginaire s que la ruée vers l’or du Klondike. Aujourd’hui, si la piste Chilkoot n’est plus empruntée par les chercheurs d’or, elle attire les amateurs de plein air et d’histoire. Randonnée sur l’une des plus célèbres pistes historiques d’Amérique du Nord.
Classée lieu historique national, la piste Chilkoot fait partie intégrante de l’histoire du territoire du Yukon. Elle commence à Dyea, en Alaska, et se termine à Bennett City, du côté canadien, et la parcourir peut prendre de trois à cinq jours. Elle retrace une portion du chemin ratissé par les chercheurs d’or venus pour la plupart de la côte ouest américaine dans le but de faire fortune dans le Nord pendant la ruée vers l’or du Klondike, de 1896 à 1899. On connaît la suite de l’histoire…
Traversant les montagnes et le col Chilkoot, cette ancienne route commerciale qui a été pendant des siècles empruntée par les Amérindiens de la côte, les Tlingits, était pourtant loin d’être le chemin le plus facile pour les pionniers. Il s’agissait en revanche du moyen le plus court et le plus économique de se rapprocher de leur rêve : devenir riches et, ainsi, sortir de la misère.
Afin d’être autorisés à franchir la frontière canado-américaine, ces prospecteurs d’or devaient démontrer qu’ils transportaient suffisamment de vivres pour subsister durant une année. À la station de pesée (appelée « The Scales »), ils devaient prouver que leur équipement pesait une tonne.
De nos jours, la piste Chilkoot, parmi les plus connues en Amérique du Nord, a tout ce qu’il faut pour combler les pleinairistes.
Le défi
Bien que ce sentier ne fasse que 53 km, la randonnée, elle, représente tout de même un défi. Elle se réalise en terrain rocheux, escarpé et avalancheux. Le cimetière de Dyea, au départ du sentier, montre que le risque d’avalanche n’est pas un mythe. Des dizaines d’hommes y ont été enterrés à la suite de la terrible cascade de neige qui a déferlé le 3 avril 1898.
Le dénivelé imposant fait en sorte que la progression s’effectue très lentement sur certaines portions. Par exemple, la traversée du col Chilkoot ne mesure que 12,7 km de long, mais prend jusqu’à 12 heures. Les rangers recommandent fortement à tous les randonneurs de quitter les lieux avant 5 h du matin : plus la journée avance, plus la neige se réchauffe et plus les risques d’avalanche augmentent.
Ajoutez à cela le poids du sac, le fait que le sentier se trouve dans un coin reculé sans eau courante, ni électricité, ni réseau cellulaire, et les hordes de moustiques (plus ou moins nombreux selon la période et l’altitude), et vous obtenez une aventure digne de ce nom.
Néanmoins, les maints artéfacts originaux jonchant le sentier, la possibilité d’observer la faune sauvage comme le caribou des bois, le pygargue à tête blanche, la chèvre de montagne, l’ours noir et le grizzli, ainsi que la beauté des paysages qui changent sans arrêt, passant de la forêt humide à la toundra, compensent ces difficultés.
Le sentier
Le début du sentier de Dyea, à Canyon City, du côté américain, est relativement plat. En pleine forêt humide, le sentier, qui longe la rivière Taiya, est sujet aux inondations ; des passerelles de bois franchissent les zones boueuses et marécageuses. Déjà, on peut apercevoir des glaciers qui reposent sur la cime des montagnes environnantes. Puis le sentier se met graduellement à monter, jusqu’à atteindre Sheep Camp, au pied du col Chilkoot. Avec ses 1067 m de dénivelé, la traversée du col constitue le principal défi de la randonnée. Nous l’avons parcouru en quatre heures, mais il faut prévoir plus de temps dans un brouillard épais, car le repérage se complique.
Une fois le col passé, les paysages se transforment et, à cette altitude, les moustiques prennent congé. Malgré la fatigue, cela a été ma partie préférée. Le tapis blanc contrastait joliment avec le bleu vif du ciel et des lacs.
De Happy Camp au lac Bare Loon, le sentier ne compte pas de difficultés particulières, hormis le poids du sac à dos et le retour en force des insectes piqueurs. Les sommets alpins et les vallées glaciaires se succèdent et nous en mettent plein la vue. La nuit et, surtout, le réveil au lac Bare Loon resteront bien gravés dans ma mémoire. Se réveiller au bord d’un lac impassible, au son des huards, quel bonheur !
La randonnée se termine à Bennett, en Colombie-Britannique, un village fantôme qui, à une certaine époque, aurait abrité plus de 20 000 personnes, et qu’on explore en attendant l’arrivée du train.
Le retour dans un train d’époque
La randonnée terminée, l’aventure se poursuit à bord du train historique de la White Pass & Yukon Route, sur un chemin de fer souvent qualifié de « merveille d’ingénierie », puisque sa réalisation, en 1898, dans ce relief particulièrement accidenté, aura effectivement nécessité beaucoup de génie… et de dynamite ! De quoi répondre aux fantasmes des ferrovipathes et autres passionnés d’histoire.
Après un tel effort, il ne reste plus qu’à s’asseoir confortablement et à regarder défiler le paysage à bord du wagon spécialement réservé aux randonneurs. Un repas – bien mérité – sera servi sur commande, et ainsi se déroulera le retour graduel à la civilisation.
Repères
La période idéale pour parcourir la Chilkoot Trail est de juin à août.
En plein été, on peut affronter toutes les intempéries inimaginables, y compris de la neige.
Les feux sont interdits.
On rapporte tous ses déchets. Cela fait partie de l’expérience !
Pas besoin de contenant à l’épreuve des ours – on trouve des casiers dans tous les camps.
Le camping sauvage est proscrit afin de préserver la nature, fragile à cette altitude.
En bref
Un sentier de randonnée de 53 km sur une piste historique.
ATTRAIT MAJEUR
Les artéfacts de la ruée vers l’or qui parsèment le sentier.
COUP DE CŒUR
Happy Camp, le premier camping du côté canadien et le seul du sentier situé en zone alpine.