Profs de plein air ///Martin Gagné au secondaire

Martin est enseignant en éducation physique dans le programme de santé globale de l’école secondaire du Triolet de Sherbrooke depuis une dizaine d’année. Il travaille surtout avec les élèves de 5ème secondaire.

• Comment as-tu atterri là?

J’ai été enseignant dans les classes spécialisées du centre jeunesse Val-du-Lac dans la région de Sherbrooke pendant une quinzaine d’années. J’ai œuvré auprès de jeunes du primaire et du secondaire en troubles de comportement. Comme le centre est situé près du lac Magog, on faisait beaucoup de plein air. À cette époque, j’ai suivi une formation aux États-Unis intitulée « Project Adventure » pendant laquelle on a développé des activités d’hébertisme aérien ainsi que sur cordes basses. Ce sont des activités de coopération que j’ai ensuite transplantées ici, au Triolet.

Quelle est la place du plein air dans le programme de santé globale et qui sont les étudiants qui y sont inscrits?

Le programme de santé globale s’inscrit dans une démarche visant à donner aux étudiants de saines habitudes de vie dans un contexte de réussite scolaire. Il y a environ trois classes par niveau, donc une quinzaine de groupes du secondaire qui participent à ce programme. On touche à une cinquantaine d’activités de plein air différentes dans une année. Avec notre horaire adapté, on peut effectuer des sorties d’une demi-journée dans la semaine en plus des activités normales qui entrent dans une période de 65 minutes. Plus spécifiquement, on a trois demi-journées d’activités par cycle de neuf jours, plus deux cours standards.

Contrairement au programme de sports-étude, notre offre de service ne vise pas à une spécialisation dans un sport donné. Même si on aimerait offrir ça au plus grand nombre d’élèves possible, plusieurs facteurs nous limitent. On doit donc faire une sélection des étudiants en fonction des résultats scolaires, de tests psychométrique et d’intérêt avant même qu’ils n’entrent en secondaire un. De cette façon, on prend environ un élève sur deux parmi ceux ayant appliqué.

À quoi ressemble une année de plein air dans le cadre du programme?

En début d’année, on fait beaucoup de vélo de montagne et un peu de triathlon et d’escalade sur paroi artificielle. Puis l’hiver venu, c’est du patin et du ski. On pratique aussi le hockey sur glace extérieure et même du curling. Vers la fin de l’année, il y a tout un volet sauvetage / secourisme et à la dernière étape, on joue au golf. La sortie de fin d’année est souvent du rafting. Tout au long de l’année, il y a des cours théoriques où l’on parle de nutrition et de saines habitudes de vie.

Pour ce qui est du transport, j’ai tendance à privilégier la marche ou le vélo. On peut faire jusqu’à une demi-heure de marche pour se rendre au site. Si on veut, on peut aller faire du canot au parc Blanchard, toutefois, on y va à vélo.

Les coûts supplémentaires du programme sont assumés par les parents. C’est environ de 550 à 600 $ par année, par élève, selon le niveau fréquenté.

Quelles sont les activités les plus appréciées?

Le ski et la planche à neige sont particulièrement populaires. Le kick boxing est aussi très apprécié. Les sorties de plein air à l’extérieur, qui impliquent du camping, ont aussi la cote. Chose surprenante, un sport comme le curling a déjà rallié beaucoup de monde. Les jeunes sont curieux et attirés par les nouveautés. Ils aiment la variété.

Pourquoi crois-tu important d’enseigner le plein air à ces étudiants?

Jouer dehors leur permet d’apprendre à apprécier la nature. Il se créer aussi beaucoup de liens entre les participants. Des liens qui durent parfois longtemps. La diversité des activités proposées leur donne des options pour continuer, plus tard, à apprécier le plein air à leur façon, selon leurs goûts.

• Que trouves-tu de motivant dans ton emploi?

À la base, enseigner en éducation physique est agréable, mais le plein air me permet de connaître les élèves sous plusieurs de leurs facettes, et ça, j’apprécie vraiment. Les liens établis avec eux sont plus riches. Mais enseigner à des étudiants motivés et être dehors en même temps, ça, c’est vraiment le fun.