C’est à deux minutes
À LA TUQUE, il ne faut jamais plus de deux minutes pour vous rendre où bon vous semble. Notamment aux sentiers de vélo de montagne tracés par l’organisme Mauricycle. Il vous suffit de traverser le pont suspendu pour être à pied d’oeuvre. Nul besoin de montrer patte blanche ou de sortir le porte-monnaie, l’accès aux sentiers est gratuit. Un plan à l’entrée des sentiers vous indique le menu. Il faut avouer qu’il y en a pour tous les goûts, même pour les familles. Une flopée de bénévoles motivés ont concocté 90 km de sentiers, dont une quinzaine en mode single track (ou voie unique, pour les puristes).
Côté ingrédients, la forêt du Haut-Saint-Maurice ne manque pas de diversité. En horsd’oeuvre, la piste du lac Parker Sud (2); ses rives sont idéales pour installer une tente en toute quiétude, sans oublier le ruisseau à traverser en sautant de pierre en pierre, le vélo sur l’épaule. Vous voulez en prendre plein la vue ? Roulez la Boucle (10) et l’Érablière (20) pour accéder à des belvédères avec vue sur le Saint-Maurice. Comme vous êtes encore en pleine forme, vous décidez de revenir par la Tourbière (21). Après une belle allée de jeunes arbres, la zone marécageuse recèle quelques pièges humides dans lesquels il est assez facile de mettre la roue. Pour la bonne bouche, vous vous êtes gardé l’Orignal (19), la Buse (17) et la Wabush (14), des single track enlevantes. Le premier sentier est plus facile, le dernier plus acrobatique. Au premier coup d’oeil, on peut croire que le plan des sentiers de Mauricycle est alambiqué. Une fois que l’on a compris que le sentier 4 est la colonne vertébrale du réseau, on s’y retrouve facilement. Enfin le Chemin de fer (9) qui, tel un long fleuve tranquille, coule le long du Saint-Maurice.
Vélo et exploitation forestière
Mauricycle illustre bien la complémentarité exploitation forestière/activités récréotouristiques. L’organisme est né en 1996 de la volonté d’une bande de rouleurs passionnés, qui sont aussi des ingénieurs forestiers ou des civils travaillant en foresterie. Ils ont trouvé du financement (Conseil régional de développement et Volet 2 du ministère des Ressources naturelles) pour développer les sentiers et assurer une certaine pérennité des parcours en négociant avec les sociétés forestières – ces dernières ne peuvent pas utiliser de machinerie dans les 30 m bordant les sentiers, ce qui permet au plus un élagage et non une coupe draconienne. Ils travaillent aussi en partenariat avec les clubs de motoneige et de VTT locaux pour aménager les sentiers en bonne intelligence. Enfin, ils bénéficient du soutien de la population qui utilise les sentiers et participe aux corvées d’entretien. Il est aussi possible d’enregistrer dans votre GPS les cartes des sentiers en allant dans leur site. (www.tourismehsm.qc.ca/mauricycle)
Le Saint-Maurice
Le Haut-Saint-Maurice a été façonné par les Atikamekws (Têtes de Boules), les coureurs des bois, les trappeurs, les utilisateurs des postes de traite de fourrure, les bûcherons, les draveurs, les constructeurs de barrages et quelques autres. La rivière coule dans les veines de tous ceux qui vivent à proximité. Depuis le « dépitounage » du Saint-Maurice, le tourisme nautique qui croît tranquillement peut lui donner une splendeur nouvelle. Un bassin d’environ 40 000 km2 étiré sur plus de 520 km avant de tomber dans le Saint-Laurent en fait un gigantesque terrain de jeu. Michel Garceau, de Passeport Aventure, peut vous donner les clés de ce terrain de jeu. La découverte peut se faire en canot ou en kayak, mais aussi en randonnée pédestre.
Info : 819 523-7350 ou www3.sympatico.ca/passeport.aventure
Le Haut-Saint-Maurice est un territoire méconnu par les amateurs de plein air. Pourtant, les activités possibles y sont nombreuses et toujours à proximité. On s’informe en allant dans le site www.tourismehsm.qc.ca ou en appelant au 819 523-2204, poste 322. Le camp de base pour la plupart des activités peut être établi à La Tuque, la ville la plus étendue du Québec avec ses 30 000 km2.