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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Ils l’ont-tu l’affaire, les militaires
Votre mission consiste à en suer un bon coup au Centre Castor, un superbe terrain de jeu situé sur une base militaire mais ouvert aux amateurs de plein air en civil.
Dans le registre du « penses-y à deux fois avant de t’aventurer là », rien n’arrive à la cheville de l’austère guérite. C’est immanquable : cette baraque dans laquelle un militaire de faction se met à couvert provoque une angoisse sourde chez celui qui s’y présente, un peu comme lorsqu’on traverse la frontière états-unienne avec – sacrilège ! – deux bananes et une pomme dans ses bagages.
Celle du Centre Castor, au nord-ouest de la ville de Québec, n’échappe pas à la règle. Rassurez-vous, toutefois : le modeste abri est déserté la plupart du temps, laissant circuler le premier amateur de plein air venu. N’empêche, le message est clair, limpide : bienvenue à la plus que centenaire base des Forces canadiennes Valcartier. Prière de ne pas trop déconner, s’il vous plaît.
Je blague, mais à peine. La déférence envers les gens en uniforme est de mise lorsqu’on foule les 200 ha de ce centre récréotouristique sis à même, on l’aura compris, une base militaire. Il faut savoir que tout y est d’abord pensé pour satisfaire les besoins de la garnison de 7200 personnes – la bonne forme physique est une exigence de base dans les Forces armées canadiennes.
La population civile évolue en parallèle de ce système ; elle est tolérée au Centre Castor depuis son ouverture au grand public au milieu des années 1990, dans le but de se rapprocher de la communauté. « Nous voulons changer l’image de la base fermée et opaque. Notre mission est de nous faire connaître d’un plus grand nombre », indique Sébastien Lepagne, gestionnaire général adjoint du Centre Castor.
De premières actions en ce sens ont déjà été entreprises. Dans les dernières années, le Centre Castor s’est diversifié en vue d’attirer une nouvelle clientèle. L’adepte de bécane dodue peut dorénavant « fatter » dans une dizaine de kilomètres de sentiers aménagés, tandis que celui de ski hors-piste a tout le loisir de grimper puis de dévaler les pentes du mont Brillant, un site de ski alpin désaffecté depuis 2002. La plus récente initiative à ce jour : l’inauguration de dix yourtes spacieuses pendant l’hiver 2019-2020. Ce village de tentes tout confort – il ne manque qu’une douche ! – se situe à 200 m de l’accueil. Surtout, il borde les pistes de ski de fond. Il suffit de chausser ses skis et de se lancer à l’assaut des pistes.
Paradis du pas de patin
Le réseau de ski de fond du Centre Castor plaira aux fondeurs versés en pas de patin. Long d’environ 35 km linéaires et assez accidenté, il a comme particularité d’être tracé à la fois pour le style classique et le skate. Chaque médaille comporte cependant son revers. Dans ce cas-ci, on parle de sentiers larges qui finissent tous un peu par se ressembler, omniprésence de conifères enneigés oblige. On m’avait prévenu, me soulignant que les pistes ont quelque chose de militaire, comme la base. Je ne m’en plains pas, remarquez. Et je ne suis pas le seul, si je me fie à l’achalandage. Chaque hiver, le Centre Castor totalise 25 000 sorties de ski de fond, en incluant celles des militaires et des 400 abonnés de saison.
C’est que l’entretien s’avère impeccable. Les employés s’y mettent dès le milieu de la nuit – sans blague, la pétarade de leurs machines d’entretien m’a systématiquement arraché au sommeil à 2 heures du mat’ lors d’un week-end en yourte en janvier dernier. À l’aube, ils repassent une seconde fois, non pas dans le but de nous tirer pour de bon des bras de Morphée (ce qu’ils parviennent néanmoins à faire), mais bien pour apporter la touche finale en prévision de l’afflux quotidien de fondeurs. Ceux-ci ne tardent pas à se pointer le bout des spatules ; l’horloge affiche à peine 8 heures du matin qu’ils défilent en masse. Le trafic est ininterrompu jusqu’au coucher du soleil, à la fermeture du centre. Un sondage pas du tout scientifique confirme par ailleurs mes impressions : pas moins d’un skieur sur deux file en pas de patin.
Un avantage indéniable de la combinaison yourte/plein air hivernal est la possibilité de s’arrêter à l’hébergement dans la journée pour souffler, se ravitailler et se débarrasser de ses vêtements humides, dans l’ordre ou dans le désordre.
Sur l’heure du midi, je tombe d’ailleurs sur mon paternel, dans la jeune soixantaine, qui casse la croûte en vue d’une seconde tournée. Rasséréné par le grand air, il est volubile comme jamais et ne se fait pas prier pour raconter ses anecdotes de l’armée. C’est que dans sa prime jeunesse, Yvan, nom de code NAVY, a servi comme réserviste dans les communications radio pour Sa Majesté la Reine. Une époque dont il garde des souvenirs… doux-amers ? « Je vivais à temps plein sur la base Valcartier, où nous faisions régulièrement des exercices. Camping hivernal, patrouilles de nuit, ateliers de survie, rencontres fortuites avec des ours : j’en ai bavé un bon coup », se remémore-t-il sans nostalgie aucune.
Expédition contemplative
Le mont Brillant, nommée en l’honneur d’un héros de la Première Guerre mondiale qui a fait quelque 150 prisonniers à lui seul lors de la prise des villages de Vrély et de Méharicourt aux Allemands, en 1918, se prête à merveille à une petite expédition en raquette. Haute de 447 m, la montagne est parsemée de sentiers, dont une boucle balisée de 5 km qui mène au sommet. S’y esquinter de bon matin dans la neige fraîche, alors que la piste est encore vierge, est un véritable bonheur. Tout en haut, nous croisons des amateurs de backcountry qui concluent la remontée de 260 m en peaux d’ascension. Sans être exceptionnel, ce site affilié à la Fédération québécoise de montagne et d’escalade (FQME) est parfait pour une p’tite vite de fin de semaine, me confiera l’un d’eux.
À la descente, la vue sur les environs est ahurissante. À nos pieds, divers bâtiments sont dispersés ici et là, dont le reconnaissable pavillon d’accueil, avec son toit en pente élégamment composé de bois. Inauguré en 2015, ce pavillon a remplacé un centre de curling construit dans les années 1950 et ensuite reconverti à maintes reprises. À notre droite, au loin, se déploie une vaste étendue d’eau gelée : le lac Saint-Charles, qui nous rappelle que Québec et son centre-ville historique inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco se trouvent à moins de 30 minutes de voiture d’où nous sommes. Cela contribue au charme du Centre Castor, un magnifique terrain de jeu en marge, mais pas trop, de la vie civile – comme quoi on ne doit pas se laisser dissuader par une foutue guérite !
[encadré]
La mecque du biathlon au Québec
Le Centre national de biathlon Myriam Bédard, dont les pistes sont reliées à celles du Centre Castor, est l’un des rares endroits au Québec où il est possible de combiner le ski de fond et le tir à la carabine. En effet, ses installations de calibre olympique sont dignes des Jean-Philippe Le Guellec de ce monde. On y trouve un champ de tir de 30 emplacements, un système de chronométrage pour 500 compétiteurs et même une piste de ski à roulettes qui permet aux biathlètes de s’entraîner à longueur d’année. Eh oui, il n’y a pas qu’à Mont-Sainte-Anne qu’on trouve une telle infrastructure ! Il faut cependant faire partie du Club Biathlon Courcelette pour profiter de l’ensemble des infrastructures du Centre.
OP Famille : une date à retenir
Tire d’érable sur neige, airs folkloriques festifs et queues de castor sur le bras ont notamment rythmé la plus récente édition hivernale d’Op Famille, qui se déroulait sous la thématique Tire-toi une bûche. Cette journée familiale se veut un prétexte en or pour découvrir l’ensemble des activités expertes au Centre Castor – la location de ski de fond, de raquette et de fatbike est gratuite, tout comme l’accès aux pistes. Le 25 janvier dernier, lors de la 17e édition, les 900 participants ont même eu droit à la visite de Bonhomme Carnaval. L’événement aura encore une fois lieu à la fin de janvier.
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En bref
Un centre de plein air quatre saisons qui mérite qu’on aille au-delà des apparences.
Attrait majeur
Le réseau de ski de fond taillé sur mesure pour les adeptes du pas de patin.
Coup de cœur
Les yourtes, prêts-à-camper les plus luxueux que l’auteur de ces lignes ait fréquentés au Québec.
https://www.connexionfac.ca/Valcartier/Facilities/Centre-Castor.aspx