Parc national de frontenac: entre lac et tourbière
Si vous ne connaissez pas le parc national de Frontenac, n’en soyez pas embarrassé: il n’est pas le plus connu des parcs gérés par la Sépaq. Pourtant, avec ses 155 km2, il occupe la 7e position du réseau en ce qui a trait à la superficie. Et c’est également l’un des plus récents, puisqu’il a été créé en 1987 dans les Cantons-de-l’Est.
©Nathalie SchneiderIci, nul relief escarpé ou point de vue élevé. Le parc s’étend dans un milieu plat, ponctué de très belles étendues d’eau, notamment le surprenant lac Saint-François, qui s’étire le long d’une région agricole ponctuée de cinq municipalités. Le parc concentre ses activités sur deux secteurs; un troisième, le secteur Sainte-Praxède, est ouvert depuis l’année dernière mais ne propose pour l’instant aucune activité. Le secteur Sud abrite la superbe baie Sauvage et le lac à la Barbue. On y pratique le kayak de mer, le canot ou le rabaska (location sur place) dans un décor de forêts mixtes et d’îles où l’on peut camper. Le secteur Saint-Daniel, moins lacustre, joue le jeu de la «haute mer» grâce au lac Saint-François, dont un tiers environ empiète sur le territoire du parc. On peut y naviguer à la voile le long de ses 27 km entre le barrage Jules-Allard et Lambton. Les amateurs de plein air déplorent d’ailleurs les effets néfastes du barrage sur le milieu naturel et réclament une enquête pour rendre compte des dommages environnementaux (voir encadré Barrage Jules-Allard).
Dans cette région marquée par l’exploitation minière, la fermeture des mines et un contexte socio-économique plutôt difficile, l’écotourisme semble chargé de promesses. Et le parc est directement relié à ce développement. Chaque année, quelque 55 000 visiteurs, surtout de la région, viennent profiter de ses pistes cyclables (trop courtes), de ses étendues d’eau et de ses 200 emplacements de camping. Incontestablement l’un des secrets les mieux gardés des parcs nationaux du Québec.
Le sentier de la tourbière
Ce sentier en boucle de 4,5 km sur trottoirs de bois serpente au cœur de la tourbière, un habitat humide que l’on trouve généralement plus au nord du Québec (c’est la tourbière qui se trouve le plus au sud). À cause d’un mauvais drainage, le sol y est très acide et humide, ce qui a pour effet de conserver étonnamment bien tous les organismes qui s’y déposent (on a découvert des restes humains de plusieurs milliers d’années très bien conservés dans des tourbières d’Irlande). Orchidées et plantes insectivores poussent près des tapis de sphaigne. Le sentier débute dans une forêt en régénération puis se poursuit dans la tourbière, particulièrement odoriférante.
Barrage Jules-Allard
Construit en 1917 en amont du lac Saint-François et refait en 1984, ce petit barrage cause quelques émois chez les environnementalistes. En effet, il fait tellement baisser le niveau d’eau (jusqu’à 21 pi) que le doré ne peut plus frayer, ce qui nuit à sa survie. De plus, la végétation des rives (nénuphars) a totalement disparu, ainsi que les grenouilles du lac. L’Association des riverains du grand lac Saint-François a demandé une enquête sur les effets du barrage – qui participerait à la dégradation de la qualité de l’eau et à la prolifération des algues vertes. L’association exige notamment de diminuer l’amplitude du marnage.
—-
Parc national de Frontenac
599, chemin des Roy, Lambton
1 800 665-6527 ou www.parcsquebec.com
Comment s’y rendre :
Autoroute 10 Est, puis route 112 jusqu’à East Angus. Emprunter la 253 jusqu’à Cookshire, puis la 108 jusqu’à Lambton.
Autres activités
Location de chalets (tout inclus), dont certains peuvent accueillir jusqu’à 20 personnes. Randonnée équestre sur les sentiers et sur la plage (info au centre équestre Le Winslow Vallée, (418) 443-5519).
Piste cyclable de Thetford Mines (30 km).
En hiver dans le parc: ski nordique et raquette.