Bâtons de marche: bons pour tous les chemins
Toutes les randonnées, petites ou grandes, devraient se faire avec des bâtons de marche. Mais le choix est vaste. Comment s’y retrouver ? Pour y voir plus clair, nous avons testé 17 modèles, pour tous les goûts et tous les budgets.
Pourquoi utiliser des bâtons ?
En un mot : stabilité. L’utilisation de bâtons permet d’avoir trois points d’appui au sol en permanence. Cela augmente la stabilité et diminue les risques de blessures (entorse, fracture, claquage, etc.), surtout durant une longue journée de marche ou sur un sentier accidenté. À condition de les utiliser de façon optimale et de passer correctement les mains dans les dragonnes !
Les bâtons procurent un net avantage mécanique en montée comme en descente. Pendant une ascension, les épaules et les muscles du haut du corps (biceps, triceps) sont plus sollicités. Ça permet d’être plus efficace et ça repose les muscles des jambes. En descente, les bâtons réduisent la pression sur les genoux et les chevilles, des articulations surtaxées dans ce contexte.
Les bâtons peuvent apporter une aide précieuse et jouer un rôle important en matière de secourisme : fabrication d’une attelle improvisée, évacuation d’un blessé ou passage d’un ruisseau à gros débit. Un cours de secourisme en région isolée vous en apprendra davantage sur l’utilité des bâtons de marche en cas d’urgence. Ils permettent par ailleurs de tester la surface sur laquelle on s’apprête à mettre le pied (neige, glace, roche instable) ou de fabriquer un abri d’urgence, avec une bâche.
Les bâtons servent principalement à rétablir l’équilibre en marchant. Il est donc primordial d’avoir deux bâtons, car, à chaque pas, le balancement s’effectue de droite à gauche, en alternance. Ce n’est pas pour rien que les bâtons sont vendus par paires !
L’ABC du bâton de marche
Poignée
La poignée peut être composée de mousse, de caoutchouc, de plastique, de liège ou d’un composite contenant un certain pourcentage de liège. Elle doit évidemment convenir à la taille de la main et être confortable. La mousse est assez agréable au toucher, sèche plutôt rapidement après avoir été mouillée ou humidifiée par la sueur et n’est pas très conductrice de chaleur. Par contre, elle est moins durable. Le caoutchouc et le plastique sont souvent moins plaisants lorsqu’ils sont mouillés et adoptent illico la température ambiante, ce qui peut agacer, surtout par temps froid.
Dragonne
Cette sangle s’attache à la poignée. En passant notre main dans la dragonne, cette dernière nous aide à nous propulser. Au moment de l’achat, il est important de vérifier que la boucle d’ajustement n’incommode pas la main pendant la poussée. Idéalement, elle devrait être fabriquée d’un matériau qui n’irrite pas la peau et qui sèche vite. Assurez-vous que la dragonne soit ajustable et suffisamment longue pour pouvoir y passer des mitaines, l’hiver.
Système de verrou
Pour ajuster la hauteur des bâtons, il existe essentiellement trois systèmes de verrou : la vis, le loquet et le bouton-poussoir. Ces systèmes servent à retenir toutes les sections du bâton les unes aux autres.
Vis
Avantage
– Très résistante à la pression.
Inconvénients
-Peut tourner dans le vide quand elle est usée (ou par temps froid).
-Exige plusieurs douilles de remplacement, chaque section ayant un diamètre différent.
Loquet
Avantages
-S’utilise aisément avec des mitaines.
-S’ajuste bien si la pression est moins forte.
-Fonctionne même par grand froid.
Inconvénient
-Résiste moins qu’une vis aux grandes pressions.
Bouton- poussoir
Avantage
-Très solide une fois refermé.
Inconvénients
-Difficile à manipuler avec des mitaines.
-Ajustement limité.
Absorption des chocs
Certains bâtons sont munis d’un système d’absorption des chocs, lequel diminue l’impact dans les poignets et les coudes, causé par le contact des bâtons au sol.
Après avoir utilisé ce système à de nombreuses occasions, on peine à en voir le bénéfice. Au contraire, dans une descente abrupte, le petit mouvement du bâton, lorsqu’on appuie ce dernier sur une surface dure, crée l’impression qu’il va glisser. Certaines personnes ne s’en formalisent pas. Cela dit, ça ne constitue pas, à nos yeux, un critère de décision primordial au moment de l’achat.
Matériau
On trouve principalement deux matériaux de construction sur le marché : l’aluminium et le carbone. Les deux sont très légers, à tel point que leur influence concrète sur le poids du bâton est minimale. La différence de poids vient surtout des matériaux de la poignée et du système d’absorption des chocs.
L’aluminium demeure le meilleur choix, car il plie doucement si le bâton se coince entre deux roches. Le carbone, beaucoup plus rigide, cassera d’un coup sec. Si ça se produit, le bout sectionné devient coupant comme une lame de rasoir. Le carbone a aussi tendance à se casser plus facilement que l’aluminium par temps froid, si le bâton se bute à une surface dure (comme la roche).
Pointe
La pointe du bâton joue un rôle essentiel : s’accrocher au sol. Il y a deux choix : la pointe au carbure et la pointe en acier.
Le carbure est un mélange de carbone et d’un autre métal, comme le tungstène. Le carbure de tungstène est hyper résistant. La pointe au carbure est durable et convient à n’importe quel type de sol. C’est un incontournable pour qui recherche un bâton fiable et polyvalent, aussi habile sur la roche que sur la glace, entre autres.
La pointe en acier coûte moins cher. On la retrouve sur les bâtons bon marché et ceux pour enfants.
Panier
Sur un bon bâton, le panier est interchangeable. Il en existe des plus petits, pour les conditions sèches, jusqu’aux très grands, pour la neige poudreuse. Cela dit, un panier large et souple est un excellent passe-partout. Il se débrouille bien sur n’importe quel type de terrain (sable, terre meuble, roche, neige, etc.). Un panier trop rigide s’endommage facilement lorsque le bâton se coince entre deux roches.
Les tests ont été réalisés dans des conditions principalement hivernales (température froide, humidité, vent, etc.). Chaque bâton a été testé avec et sans mitaines. Nos testeurs : six hommes et trois femmes (des randonneurs de tailles et de poids différents, d’expérience variée, allant du néophyte au guide professionnel) ainsi que deux enfants, Alexandre et Olivier, âgés de six et huit ans, des habitués de raquette et de plein air.