Chargeurs robustes pour plein air branché
D’entrée de jeu, soyez prévenu : ne vous attendez pas à des miracles. La performance des appareils de recharge est extrêmement variable. En règle générale, les données relevées par les utilisateurs sont toujours moins bonnes que celles fournies par le fabricant. Ce dernier affiche toujours les résultats qu’il a obtenus dans des conditions idéales. Surtout, ces données varient d’un appareil à un autre et diffèrent aussi selon l’état de la charge ou l’âge du chargeur.
Pour ce banc d’essai, nous avons pris soin d’utiliser un multimètre USB DROK afin de mesurer les intensités et les tensions de sortie dans plusieurs conditions d’utilisation et avec différentes combinaisons d’appareils.
Les capteurs solaires
Ceux qui nous intéressent ici sont des panneaux solaires dits photovoltaïques. On trouve trois types de panneaux portatifs. Le panneau monocristallin, constitué de cellules de silicium pur, est le plus coûteux, mais le plus performant, offrant un rendement de 13 % à 18 %. Le panneau polycristallin est moins cher, mais donne un rendement inférieur de 2 % à 4 %. Le panneau amorphe peut être monté sur un support flexible, mais son rendement n’est que de 5 % environ et sa durée de vie est plus courte.
Le problème principal avec l’utilisation des panneaux solaires pour la recharge d’appareils électroniques vient surtout du fait que les utilisateurs ont des attentes irréalistes, ne considérant pas la taille modeste des panneaux destinés à un usage en plein air, le faible potentiel d’ensoleillement et la grande variabilité de la performance… Bref, un panneau a ses limites !
On se mouille
Tous les appareils testés ont été utilisés à plusieurs reprises, dans des conditions différentes. Certains chargeurs sont à l’épreuve de l’eau et de la poussière. Toutefois, il nous a été impossible de le vérifier. Dans ce domaine, on doit se fier aux normes internationales mises en place, comme la norme IP (Ingress Protection Marking,
ou indice de protection) de la Commission électrotechnique internationale. À titre indicatif, une cote IPX4 représente une moins bonne résistance qu’une IPX7.
Compte tenu de la grande diversité des équipements évalués et de la grande variabilité des performances en raison des combinaisons des appareils, on a renoncé à faire des tableaux comparatifs. Les données techniques sont abrégées, mais une version plus complète est disponible sur le site de Géo Plein Air
(www.geopleinair.com/extra_gpa/banc-essai-Chargeurs-robustes-pour-plein-air-branche), afin d’éclairer votre choix.
Merci à Pascal Briand, de Mountain Equipment Co-op à Montréal,
pour son aide dans la réalisation de cebanc d’essai.
www.goalzero.com
www.outdoortechnology.com
www.brunton.com
www.powertraveller.com
www.etoncorp.com
De façon générale, le premier appareil à se procurer devrait être un accumulateur de grande capacité (plus de 3000 mAh), en fonction du volume et de la masse qu’on juge acceptables, et en respectant son budget. C’est ce qui convient le mieux à la plupart des sorties d’un week-end ou de quelques jours. Notre premier choix s’est
arrêté sur le Venture 30, de Goal Zero, parce qu’il présente de nombreuses qualités, et notre second choix va au Kodiak, pour sa puissance.
En combinaison avec l’accumulateur, un panneau solaire d’au moins
7 W serait un achat indiqué. Une mise en garde, toutefois : faites attention aux incompatibilités des marques. Ce panneau devrait être capable de compléter régulièrement la charge de l’accumulateur et, à l’occasion seulement, d’alimenter directement l’appareil. Sans hésitation (et même si c’était le seul du lot !), on achèterait le panneau Nomad 7 Plus, de Goal Zero.
Un système hybride pourrait aussi être intéressant. Mais la plupart des fabricants offrent des panneaux solaires moins puissants que ceux vendus séparément. Le PowerMonkey Extreme, de Power Traveller, s’avère un compromis raisonnable, compte tenu de sa compacité, de sa polyvalence et de sa qualité générale.
Si on avait les sous, on serait tenté d’assembler son propre kit en combinant l’accumulateur Venture 30, le panneau Nomad 7 Plus et l’accumulateur à piles AA Guide 10 Plus, le tout de Goal Zero. Même avec tout cela, on garderait le petit multimètre DROK à portée de main, à des fins de vérification. On peut bien rêver…
Quelques mythes et de bonnes pratiques en matière d’électronique
– On ne peut recharger un ordinateur portable par son port USB standard (du moins pas avant que la technologie USB-C ne sera pas plus répandue). Il faut donc utiliser le fil d’alimentation.
– Avec les panneaux solaires et les accumulateurs portatifs qu’on trouve habituellement sur le marché, on ne peut pas tout recharger ! Les appareils les plus susceptibles d’être réalimentés sont les téléphones cellulaires, les tablettes, les petites caméras d’action (genre GoPro), certains chargeurs de piles AA et AAA, certaines lampes frontales, de poche ou de vélo. L’alimentation des ordinateurs portables par ces moyens est généralement proscrite.
-Pour éviter la surchauffe, il faut garder à l’ombre l’appareil ou l’accumulateur à charger lorsqu’on utilise un panneau solaire.
-Tous les appareils n’ont pas les mêmes cycles de recharge. Un accumulateur ou un panneau réagira différemment avec des appareils différents.
-La recharge est toujours plus lente en fin de processus, lorsque l’accumulateur est chargé à plus des deux tiers, par exemple.
Accumulateurs
-Leur durée de vie est d’environ cinq ans. Toutefois, selon les utilisations, on remarque qu’il est possible dans certain cas de doubler ce chiffre.
-Il vaut mieux utiliser un accumulateur dans la première année de sa fabrication et ne pas le laisser sans utilisation pendant deux ans.
-Penser à le recharger régulièrement à pleine capacité et éviter de le vider complètement et de le laisser dans cet état trop longtemps.
-Chaque mois, calibrer l’accumulateur en le vidant à 10 % de sa capacité puis en le rechargeant complètement.
-Entreposer l’appareil lorsqu’il est à 60 % de sa charge.
-Comme ce type d’appareil craint la chaleur et les endroits confinés (surtout les piles au lithium-ion), il est recommandé de ne pas les recharger dans un endroit clos.
Chargeurs solaires
-La recharge d’un seul panneau solaire est très, très variable et dépend de l’intensité lumineuse, de la taille (et puissance) du capteur et de l’angle avec lequel les rayons solaires frappent la surface (90° d’angle d’incidence est idéal). Pendant l’utilisation, il faut donc réorienter le chargeur constamment afin de garder un angle optimal avec les rayons du soleil.
-L’efficacité d’un chargeur diminue d’environ 0,5 % par année, ce qui amène les fabricants à parler d’une durée de vie d’environ 25 ans.
-Par temps nuageux clair, la plupart des capteurs ne fournissent pas assez d’électricité pour la recharge.
-Seuls les modèles les plus évolués sont dotés d’un système « intelligent » permettant le redémarrage de la recharge si un nuage ou un obstacle a obstrué momentanément le capteur.