Seconde vie
Vous avez le sort de la planète à cœur et désirez modérer votre consommation d’équipement de plein air ? Il existe des solutions pour offrir une seconde CHANCE à des produits qu’on paie souvent très cher.
photo : Louise Mallette
Vous êtes du genre à collectionner les bébelles en vous procurant systématiquement le dernier modèle « tendance », il est peut-être temps de relever un défi de taille : réduire votre consommation sans tronquer la qualité de l’expérience. Vous n’avez peut-être pas besoin du modèle dernier cri. Si votre équipement se brise ou se détériore, quelques options s’offrent à vous.
Faites marcher la garantie
La plupart des équipements et des vêtements techniques sont sous garantie. N’oubliez pas que cette garantie est comprise dans le prix (souvent prohibitif) que vous payez ! Adressez-vous au détaillant où vous avez acheté votre bien, puis au fabricant s’il le faut. Ne lâchez pas l’affaire si vous n’avez pas de nouvelles ; obstinez-vous.
Certains fabricants laissent au détaillant le soin de gérer l’échange de produits, alors que d’autres s’en chargent eux-mêmes. Pas de règle d’usage en la matière. Mais si votre équipement est relativement récent et qu’il montre des signes d’usure prématurée, il n’y a aucune raison pour que vous ne fassiez pas jouer la garantie. Par contre, si votre matériel cumule pas mal d’années au compteur, soyez assez avisé pour restreindre la garantie dans des limites acceptables.
Notez aussi que, parfois, vous n’aurez pas le choix de régler la chose en anglais, car la grande majorité des fabricants spécialisés travaillent dans cette langue. Les médias sociaux peuvent également vous aider à joindre le service à la clientèle d’une entreprise – et faire connaître publiquement votre degré de satisfaction !
Réparez
Ça semble évident à première vue, mais pour beaucoup de pleinairistes, un sac à dos abîmé ou des bottes de randonnée usées signifient renouvellement. La question demeure, pourtant : une réparation est-elle envisageable ? Voici quelques pistes avant de mettre vos articles au rebut.
Les bottes de randonnée : un bon cordonnier devrait pouvoir réparer plusieurs dégâts causés par une fréquentation assidue des sentiers de randonnée, comme du cuir troué, des semelles usées ou percées, des coutures fatiguées. Une chaussure de qualité (et bien entretenue) se répare plus facilement qu’on ne le croit.
À une certaine époque, il était normal de faire ressemeler les bottes. De nos jours, on oublie qu’il est possible de le faire. Pourtant, une nouvelle semelle peut donner à une botte de bonne qualité un second souffle (voir l’encadré des bonnes adresses).
La plupart des bottes qui possèdent une semelle intercalaire en polyuréthane peuvent être réparées. Ce qui n’est pas le cas pour celles qui ont des semelles constituées d’une semelle intercalaire en EVA, car on ne peut coller une semelle de façon durable sur l’EVA. Quand vient le temps d’acheter une paire de bottes, mieux vaut donc opter pour un modèle possédant une semelle « remplaçable ».
À l’intérieur de la botte, la semelle de confort, amovible, se dégrade avec les années. Plusieurs oublient qu’il suffit de remplacer cette semelle interne, à très peu de frais, pour retrouver le confort de sa botte.
La tente et le sac à dos : ce n’est pas parce que la fermeture éclair de votre tente ne fonctionne plus ou parce que le double-toit a subi des dommages à cause d’un tison du feu de camp que votre abri est dû pour une mise au rencart. Même constat pour une sangle de sac à dos ou une boucle de ceinture brisée. Surprenant comme on peut tout réparer… ou presque ! Un conseil : adressez-vous à des experts. Sinon, on trouve des trousses de réparation dans toutes les boutiques de plein air afin d’effectuer le travail soi-même… sans avoir à remplacer son équipement.
Donnez au suivant
Avant de jeter un article à la poubelle, mieux vaut se demander si quelqu’un d’autre ne pourrait pas l’utiliser. À titre d’exemple personnel, lorsque je guide un groupe dans un trek au Népal, je demande à tous mes voyageurs d’apporter les vêtements techniques qu’ils ne portent plus ou des articles qu’ils n’utilisent plus (lunettes de soleil, lampe frontale, etc.) afin de les distribuer aux porteurs et aux guides locaux. Pour eux, c’est une occasion rêvée d’avoir du matériel de bonne qualité qui parfois nécessite seulement quelques petites réparations.
Autre suggestion : confiez vos articles à des centres communautaires comme la Société Saint-Vincent de Paul, à un organisme comme
Jeunesse au Soleil ou encore, à des clubs de plein air de votre région. Vous ferez des heureux, c’est garanti.
Transformez
Ultimement, si vous considérez que la réparation de votre article de plein air est impossible et que, vu son état, il ne peut être ni vendu ni donné, il reste un dernier recours avant la poubelle : la transformation.
En fait, il suffit d’être créatif et de trouver une nouvelle vocation pour chaque article « inutilisable ». Voici quelques idées originales :
❱ Utilisez une section de bâton de marche brisée et transformez-la en tuteur pour les plants de tomates de votre potager.
❱ Utilisez votre vieille corde d’escalade pour en faire un pont de singe entre deux arbres, au grand bonheur de vos enfants.
❱ J’ai même vu une vieille paire de bottes de marche en cuir transformées en pots de fleurs ou une planche à neige transformée en banc.
Mais l’esthétisme du résultat est relative : on aime ou pas.
Les bonnes adresses
Carinthia Shoe Company
1228, rue Saint-Marc, Montréal, 514 935-8475
Cordonnerie Micho
4631, avenue Papineau, Montréal, 514 524-8252
ou www.ateliermicho.com
Les ateliers Forest
195, 3e Avenue, Québec, 418 522-5444
ou www.lesateliersforest.com