Au fil du courant

L'âme d'un fleuveSur les 10 jours que j’ai passés au Sénégal avec Claudia Bérubé, rarement l’ai-je vue sans sa caméra : à la fin, je la soupçonnais même de dormir, voire de prendre sa douche, avec son instrument de travail préféré ! Quand elle était jeune – enfin, plus jeune, elle n’a que 28 ans –, Claudia rêvait de prendre part à la Course destination monde. Mais elle était vraiment, vraiment trop jeune. Elle est donc partie d’elle-même arpenter cette planète qui l’interpellait tant, pour la croquer à belles dents et à travers son objectif, en mettant à profit ses études universitaires en cinéma.

Après un documentaire au Costa Rica et un autre sur Fidel à Cuba, elle remporte un premier concours pour aller filmer un groupe de Québécois en pèlerinage en Inde ; de son périple sera tiré un autre documentaire, Destinations, qui sera projeté en salle. Puis, quelques années plus tard, un autre concours se présente : celui de Géo Plein Air. Cette fois, celle qui a étudié en lettres au cégep doit convaincre le jury par les mots ; qu’importe, Claudia maîtrise l’art de la mise en scène, que ce soit avec une caméra ou un clavier. Quand elle n’est pas en train de noircir ses carnets de voyage ou d’envoyer des posts sur son blogue, cette native du Lac-Saint-Jean établie à Montréal est coordonnatrice dans une boîte de production, mais elle caresse aussi quelque projet d’écriture, long ou court, un livre peut-être.

À la voir filmer les Toucouleurs, danser avec les Mauritaniens ou folâtrer avec les pélicans du Djoudj, on constate bien qu’elle est surtout faite pour scruter, humer, observer, tourner.

Voici donc son documentaire sur sa lente descente du fleuve Sénégal. Vous pouvez aussi lire son reportage publié dans l'édition d'automne 2009 de Géo Plein Air. Vous verrez, elle est aussi à l’aise avec la plume qu’avec la manivelle.