Mind over Body


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Même avec une mission altruiste (une collecte de fonds au profit de la Fondation du Manoir Ronald McDonald, par exemple), une expédition en haute montagne est motivée par un but: faire le sommet. Surtout dans le cas d'une toute première expérience.

Je le confesse: parvenir au top d'une haute montagne est un moment émouvant parce que c'est le résultat d'un processus difficile et incertain. C'est le point de jonction entre le rêve (et ce qu'on y met) et la réalite brute, le pas à pas, le "pole pole" (doucement, doucement, en swahili) et les limites qu'on décèle en soi, peu à peu.

"Le Kilimandjaro c'est mental, nous a dit ce matin Alex, chef instructeur tanzanien et sommité locale de la montagne. Mind over Body", a-t-il précisé. Cela signifie-t-il que le sommet se gagne plus par la tête que par les jambes? Que ce qui nous propulse ou que ce soit (et quel que soit ce ou) une force de vie qui nous fait avancer même quand l'objectif finit par nous échapper, à mesure que s'épaissit le brouillard?

Ça se pourrait.

Il se pourrait aussi qu'un sommet implique un "non sommet" au hasard du cheminement. Et que ce "non sommet" soit une voie détournée pour nous mener à un autre objectif auquel on n'avait pas songé… "Si tu n'es pas humble, la montagne va te l'apprendre", a dit aussi Alex.

Alors, sommet ou non sommet, nous sommes 25 à prendre demain la route de la lenteur et de l'humilité. Vous, je sais pas mais moi, je commence à avoir des fourmis dans les jambes et… des étoiles dans la tête.