C’est difficile ? ça m’intéresse!
«Je suis né à Saint-Michel-des-Saints le 7 août 1953 et j’ai fait des études classiques au collège Saint-Sacrement, à Terrebonne, puis des études en sciences pures. J’ai été
directeur de magasins Rona de 1998 à 2011 à Joliette, Alma, Chicoutimi, Pointe-Claire et Mascouche. Aujourd’hui, je donne des conférences sur mes expéditions et je suis cochef mentor pour les jeunes entrepreneurs de la région des Moulins. J’ai le titre d’ambassadeur Merrell et je sers d’accompagnateur en expédition pour la Fondation Robert Piché.»
Tout jeune, dans mon petit village natal de Saint-Michel-des-Saints, je me bâtissais déjà des rêves d’aventure et de dépassement personnel. J’avais vu à la télé quelques images de marathoniens et aussi un reportage en noir et blanc sur la conquête de l’Everest en 1953, année de ma naissance.
Tout commence une nuit, en mai 1977. Je donne le biberon à ma fille, je m’étire le bras pour prendre mon paquet de cigarettes et c’est à ce moment que je réalise que ces deux choses ne vont pas ensemble. Une fois le biberon terminé, je mets les cigarettes à la poubelle et, le lendemain, je m’achète une paire de souliers de course.
Ce qui me semble être le plus grand dépassement physique à cette époque, c’est le marathon. En septembre 1977, je cours mon premier marathon.
L’escalade du défi
Peu d’années après, je suis tenté par quelque chose d’un peu plus exigeant: les courses de 100 km. Mes premières ont lieu sur une piste de 400 m, puis d’autres suivent, sur route.
Vous savez ce qui arrive quand on aime les défis d’endurance et qu’on en parle? Les gens en ont toujours un encore plus difficile à vous suggérer! Alors dans les années 1990, je commence à participer à des triathlons. Vous vous en doutez, pas des courtes distances, mais bien l’Ironman: 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,2 km de course à pied.
J’ai à peine terminé deux Ironman qu’on me propose la chose qui me semble la plus folle: un triple Ironman (11,4 km de natation, 540 km de vélo et 126,6 km de course). Je participe quatre fois à ce Défi mondial de l’endurance.
En 1997, changement de cap, les courses d’aventure ont la cote, alors Serge Dessureault, René Constantineau et moi formons une équipe. Puis nous varions nos types de courses en passant par le Marathon des Sables, La Ruta de los Conquistadores, etc. J’ai toujours en tête cette fameuse émission sur la conquête de l’Everest… J’en parle à mes deux compagnons. Même
si ça les excite, ils ne sont pas tout à fait prêts. Puis un jour, pendant une course à laquelle nous participons dans le désert du Kalahari, en Afrique du Sud, Serge me dit: «Si tu as toujours l’Everest en tête, on pourrait monter un projet à notre retour.»
N’étant pas des gars de montagne, nous suivons des formations et commençons par le mont Blanc, le Kilimandjaro, l’Aconcagua et, en 2007, nous nous attaquons à l’Everest.
Une montagne de dépassement
Le 15 mai 2007, 30 ans après avoir pris la décision de me reprendre en main, nous atteignons le sommet par la face nord. Nous sommes les premiers Québécois à réussir l’ascension par ce versant et, à ce moment-là, je suis le Québécois le plus âgé à atteindre le plus haut point de la planète. Depuis, ça continue: avec les montagnes et les courses réputées les plus difficiles du monde (ils disent toujours ça pour nous attirer…), mais aussi, avec une implication comme accompagnateur pour des fondations, comme Charles-Bruneau, Robert Piché, etc.
Des projets, même à presque 60 ans, j’en ai plein la tête. Vous n’avez qu’à me dire ce que vous connaissez de plus difficile au monde… et vous aurez toute mon attention.