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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
10 rivières, 10 canoteurs, une passion 10
Le Québec est le berceau du canot d’eau vive. Festivals et clubs de canot sont nombreux à partager l’engouement pour ce sport magnifique et fusionnel. Géo Plein Air a demandé à 10 canoteurs d’eau vive de présenter leurs coups de cœur. Bonne saison!
photo: Carole Trottier (rivière aux écorces)
Le choix de Carole Trottier, la guerrière des rivières
La rivière aux Écorces, section basse
Région : Saguenay–Lac-Saint-Jean, au sud-est du lac Kénogami
Degré de difficulté : expert
Parcours : 25 km
Navette : 40 km
Accès en véhicule tout-terrain
À la frontière de la réserve faunique des Laurentides, cette section est essentiellement dotée de rapides de classes 3 à 5, entrecoupés de nombreux seuils. Une descente continue et excitante tient le canoteur en état d’alerte constant. Les plus intrépides pourront sauter une chute de 2,5 m. La «Basse aux Écorces» coule à travers un milieu sauvage et isolé qui offre, avec ses imposantes falaises, une vue imprenable. Son éloignement et son manque d’accessibilité rendent les sorties d’urgence très difficiles. La rivière termine sa course dans la rivière Pikauba où d’actifs trains de vagues poussent le pagayeur jusqu’au lac Kénogami.
À noter :
❱ Le périple doit être bien planifié et entamé assez tôt.
❱ On trouve un camping au Centre touristique du Lac-Kénogami (www.sepaq.com/ct/ken).
❱ Plans B plus mollos: plusieurs autres rivières canotables dans
la région, dont la rivière Pikauba, section lac Kénogami.
Le choix d’André Faubert,
le poète cartographe
La basse Métabetchouane
(Trou de la Fée, à Desbiens)
Région : Lac-Saint-Jean, Desbiens
Degrés de difficulté : intermédiaire et expert
Parcours : 6 km
Navette : 6 km (avec H2O expédition et aventure,
www.aventure-expedition.com/indexLac.html)
Accès en voiture
Reconnue comme une des plus belles rivières sportives de la région du Lac-Saint-Jean, la basse Métabetchouane commence son périple dans un décor exceptionnel, au site touristique du Trou de la Fée. Un délice pour les amateurs d’eau vive, car à partir du Trou de la Fée, la rivière dévale une vallée profonde et encaissée qui inspire un fort sentiment d’émerveillement. Cette portion de rivière est une succession de rapides de classes 3 et 4, constituée de très généreux trains de vagues qui s’intensifient au fur et à mesure et qui tiennent le pagayeur en haleine jusqu’au majestueux lac Saint-Jean.
À noter :
❱ On peut terminer sa descente au camping de Desbiens.
❱ Prévoyez 2 $ pour le droit de passage.
❱ À faire : la visite de la caverne du Trou de la Fée.
❱ Plusieurs autres rivières canotables dans la région.
❱ Plan B plus mollo: la Métabetchouane, section Saint-André-du-Lac-Saint-Jean.
photo: Pascal Girard (André faubert)
photo: Patrice Gagnon (Pascal Girard)
Le choix de Pascal Girard, le barbare civilisé
La Ouareau, section Les Capucines
Région : Lanaudière, Notre-Dame-de-la-Merci
Degré de difficulté : intermédiaire
Parcours : 13 km
Navette : 50 km
Accès en voiture
Le sentier des Murmures qui longe ce parcours, avec ses accueillants sites de campement, vaut déjà le déplacement. Malgré une longue course en navette, le parcours captivant et la beauté de la forêt Ouareau rendent cette section incontournable. La descente débute facilement, pour gagner en difficulté au milieu du parcours. Les trains de vagues augmentent en même temps que le plaisir. Le moment parfait pour explorer tous ses recoins. Les moins téméraires utiliseront le sentier de portage. Prudence durant les crues, car une saucette dans un de ces deux rapides peut s’avérer longue et périlleuse. Finalement, la portion diminue d’intensité jusqu’à la sortie.
À noter :
❱ Plusieurs sites de campement dans le parc régional de la Forêt Ouareau.
❱ Possibilité de combiner la section Aval du lac Ouareau pour l’intermédiaire-expert.
❱ Plans B plus mollos: la rivière L’Assomption, section du Domaine des Rentiers. On peut aussi effectuer une descente guidée ou en rafting avec Au Canot Volant (www.canotvolant.ca).
Le choix de Marc Sauvé, le coureur des bois
La Dead River, section de Spencer Falls à West Forks
Région : Maine, village The Forks
Degrés de difficulté : intermédiaire et expert
Parcours : 24 km
Navette : environ 30 km avec la compagnie de rafting Riverdrivers au coût de 10 $
Le petit village The Forks, situé à 67 km de la frontière américaine, est réputé comme étant la mecque de l’eau vive dans l’État du Maine. Le niveau d’eau de cet affluent est réglé par un barrage. L’entreprise FPL Energy prévoit 18 relâches d’eau par année, de volumes différents, certaines pour le canoteur intermédiaire et d’autres pour l’expert. Une fois que les veines du barrage sont ouvertes, la Dead, avec ses 30 rapides, devient la plus longue section d’eau vive continue dans le nord-est des États-Unis. Le canoteur doit dompter son embarcation sur 24 km d’eaux tumultueuses qui s’amplifient pour devenir de vraies montagnes liquides. Cette course se termine au camping Webb’s Dead River dans le village The Forks.
À noter :
❱ Pour une réservation au camping Webb’s Dead River et une navette : www.riverdrivers.com.
❱ L’horaire des relâches d’eau est présenté dans le site www.riverdrivers.com.
❱ Plusieurs entreprises de rafting fréquentent ces rapides; la prudence est de mise.
❱ Possibilité de combiner la rivière Kennebec pour une sortie de deux jours.
❱ Plans B plus mollos: pagayer la Dead River lorsque son niveau d’eau est bas,
ou utiliser le service de rafting de River Drivers (www.riverdrivers.com).
Le choix de Marc Gélinas,
l’expert chevronné
La rivière Neilson, section A
Région : Portneuf, zec Batiscan-Neilson,
au nord de Saint-Raymond
Degré de difficulté : expert
Parcours : 12 km
Navette : 12 km
Accès en voiture
Réputée chez les experts, cette rivière est navigable en canot dès le mois de mai et jusqu’en novembre. Ses multiples «cassures» coulent au fond d’un canyon, créant ainsi chez le canoteur l’impression d’être isolé du reste du monde. Une série de petites chutes et de rapides de classes 3 à 5, avec des noms évocateurs comme Pierre tombale et Dent de requin, gardent le canoteur sur le qui-vive. Les reconnaissances sont fortements suggérées. Le canoteur expérimenté l’apprécie non seulement pour ses rapides techniques, mais aussi pour la beauté de ses riches parois rocheuses, de ses énormes jardins de roches et des multiples cascades qui viennent alimenter la rivière.
À noter :
❱ Une embarcation en plastique est préférable à l’ABS, l’usure par les roches se révèle rapidement.
❱ Possibilité de combiner la section B de la Neilson, qui est encore plus difficile.
❱ Plans B plus mollos: plusieurs autres rivières canotables
dans la région, dont la Jacques-Cartier, section Sainte-Catherine.
Photo: Pascal Girard (Marc Gélinas, rivière gatineau)
Photo: Étienne Girard (Philippe Morin)
Le choix de Philippe Morin, le jeune pro
La rivière Blanche, section A
Région : Portneuf, au nord du village de Rivière-à-Pierre
Degré de difficulté : expert
Parcours : 3,5 km
Navette : 2,5 km
Accès en voiture
Cette courte portion est praticable surtout au printemps. Le défi est remarquable, avec des rapides saisissants. C’est à petites doses qu’on doit déguster ces cassures. On ne descend pas cette rivière en escalier, on saute ses cascades et ses chutes. Ces sauts sont accompagnés par quelques superbes glissades sur de longues dalles de pierre. Il est fortement suggéré de faire des reconnaissances adéquates et de s’entourer d’une solide équipe pour la sécurité. Prévoyez de deux à quatre heures et une bonne dose de sang-froid pour descendre cette section!
À noter :
❱ Possibilité de combiner plusieurs rivières de la région pour un circuit en eau vive.
❱ Plan B plus mollo: la Bastican, section Porte de l’enfer.
Le choix de Daniel Bisson,le mentor habile
La rivière aux Saumons (Ascot), section chemin Orr, Waterville (hameau de Milby)
Région : Cantons-de-l’Est, Waterville
Degré de difficulté : intermédiaire
Parcours : 7 km
Navette : 5 km
Accès facile en voiture
Ils ne sont pas rares, les cinq à sept sur cette rivière, après une journée de travail! Très appréciée dans la région de Sherbrooke, sa proximité d’un grand centre urbain n’enlève rien à son charme sauvage. Les rapides, principalement de classes 2 et 3, sont ininterrompus et s’accentuent pour s’engouffrer dans un petit canyon aux parois géologiquement intéressantes. Cette gorge est le clou de la section. La pente est plus abrupte et présente différents défis de compétition entre canoteurs, pour sauter les deux seuils 4, en essayant une diversité d’arrêts contre-courant. La suite du canyon se poursuit comme sur un terrain de jeu, sur plusieurs vagues à surf.
À noter :
❱ Possibilité de camper au Camping du Pont Couvert, à Waterville (www.campingdupontcouvert.com).
❱ Plan B plus mollo: la première section de la rivière Ascot, de Martinville au chemin Orr, est idéale pour initier les débutants.
Photo: Patrice Gagnon (rivière Yamaska)
Le choix de Patrice Gagnon, l’entreprenant patenteux
La Haute-Yamaska, sections du lac Brome à Fulford, et de Fulford à Bromont
Région: Cantons-de-l’Est, lac Brome et Bromont
Degrés de difficulté : débutant et intermédiaire
Parcours : première section de 5 km (intermédiaire), seconde section de 8 km (débutant)
Navettes : 5 km et 8 km
Accès en voiture
Première section (du lac Brome à Fulford): si le niveau le permet, on peut commencer la descente en sautant le barrage du lac Brome. La descente s’entame avec des rapides plus ou moins continus de classes 2 et 3, avec deux seuils cotés 3. Une chute de moins de 2 m peut être sautée après une bonne reconnaissance, car un pic rocheux en aval cache souvent des branches ou des arbres. La chute est suivie d’un charmant petit canyon qui offre un rouleau amusant de classe 3 ou 4. L’endroit est idéal pour refaire la même descente plusieurs fois, pratiquer ses bacs et exécuter ses surfs.
Seconde section (de Fulford à Bromont) : elle est parfaite pour s’initier à l’eau vive entre amis ou avec des enfants. On s’engage dans un long rapide de classe 2 pour terminer avec quelques R1-2 et un long planiol.
À noter :
❱ Ces deux sections sont traversées par de nombreux ponts. Il est donc facile de créer son propre parcours.
❱ Après la descente, allez boire une bière à la microbrasserie
Brouemont, à Bromont (www.brouemont.com).
Photo: Stéphane Labelle (rivière rouge)
Le choix de Stéphane Labelle, le vidéaste intrépide
La rivière Rouge, section canyon de Harrington
Région : Laurentides, entre Calumet et Pointe-au-Chêne
Degré de difficulté : intermédiaire
Parcours : 8 km
Navette : 10 km
Accès en voiture
Le canyon est une section des plus populaires au Québec. Connue surtout pour ses descentes en rafting, elle offre un réel défi aux canoteurs de tout calibre. Durant les crues, seuls les canoteurs expérimentés peuvent la descendre. Aux niveaux moyen et bas, la portion est accessible au canoteur intermédiaire et même au débutant bien encadré. Grâce à la superficie gigantesque du bassin versant de la rivière Rouge, le canyon est navigable même lorsque toutes les autres rivières sont à sec. La descente est surtout dotée de longs rapides de classes 2 et 3, avec quelques rapides de classe 4.
À noter :
❱ Plusieurs compagnies de rafting fréquentent ces rapides; la prudence est de mise.
❱ Possibilité de combiner la section des Sept Sœurs.
❱ Plans B plus mollos: la Rouge, section White Dog, ou utiliser un service de descente en rafting (www.raftingnouveaumonde.com ou www.propulsion.ca, par exemple).
Photo: Pascal Girard (Édith Giasson)
Le choix d’Édith Giasson, l’aventurière songée
La rivière Jacques-Cartier, section Pont-Rouge
Région : Portneuf, Pont-Rouge
Degré de difficulté : intermédiaire
Parcours : 11 km
Navette : 13 km
Accès en voiture
La section de Pont-Rouge, à Donnacona, fait partie des grands classiques au Québec. Elle est pagayable à tous les niveaux d’eau selon l’expérience du pagayeur. À partir de 40 m³, le novice y trouve son compte. L’intermédiaire-expert saura prendre avantage des vagues atteignant jusqu’à 3 m de haut lorsque le niveau dépasse les 200 m³. C’est le paradis des vagues à surf, certaines pouvant atteindre 30 m de largeur. Bien que ces superbes rouleaux attirent plus d’un amateur, la beauté des lieux reste intacte. Une énorme gorge de calcaire, longue de plusieurs centaines de mètres, saisit tous les pagayeurs qui profitent de ces lieux.
À noter :
❱ Les débutants peuvent mettre à l’eau après le rapide Râpe fromage.
❱ Soyez vigilants : certaines berges sont couvertes d’herbe à puce…
❱ Plan B plus mollo: pagayer la même section de la Jacques-Cartier, mais lorsque le niveau est bas.•
Rendez-vous des 7 Sœurs
Cet été marquera le 7e Rendez-vous annuel des 7 Sœurs sur les rives de la Gatineau, les 21 et 22 juillet. Lancé en mai 2006 par de jeunes passionnées d’eau vive, ce rassemblement vise à encourager les pagayeuses à améliorer leur confiance en elles-mêmes en eau vive. Cette année encore, les 7 Sœurs espèrent réunir le plus grand nombre possible de pagayeuses et leurs amis (même vous, messieurs!) de toutes les régions du Québec et d’ailleurs. « Nous voyons de plus en plus de femmes qui pagaient en solo dans des rapides de classes 3, 4 et 5, et nous sommes très enthousiastes de constater l’impact que notre initiative a eu sur notre sport !» se réjouit Carole Trottier, une des instigatrices de l’événement.
Pour la joindre : [email protected]
Mise en garde
La descente de rapides est un sport à risques, quel que soit le degré de difficulté de la rivière. Le débit variable sur un affluent peut considérablement modifier la taille du défi et l’aspect physique d’une descente. Le canoteur doit tenir compte de sa propre expérience et de ses habiletés ainsi que de celles de son équipe, avant de s’engager sur un parcours. Une formation adéquate en eau vive est chaudement recommandée.
Lectures suggérées
Guide des parcours canotables du Québec, publié par la Fédération québécoise du canot et du kayak (vendu au www.canot-kayak.qc.ca et en librairie).
Les rivières sportives du Québec, d’Éric Leclerc, publié par Expédition Plein Air (vendu au www.canot-kayak.qc.ca et en librairie).
Dans le Web
www.canot-kayak.qc.ca
www.cartespleinair.org
www.quebecwhitewater.com
www.k1c2.ca