Enchanteur et surprenant: le parc national d’Aiguebelle

On vogue de surprise en surprise au parc national d’Aiguebelle. La première apparaît une bonne heure avant votre arrivée au centre de services. La petite route qui passe par Mont-Brun est magnifique et ne ressemble en rien au paysage abitibien traditionnel. De belles collines, de grands champs et quelques portions de route à pourcentage élevé. La deuxième est encore plus surprenante. On apprend très vite que le territoire du parc est issu d’un volcanisme sous-marin de type fissural qui se serait manifesté il y a 2,7 milliards d’années. Selon Andrew Clavert et un groupe de géophysiciens québécois qui ont publié le résultat de leurs recherches dans le prestigieux magazine Nature en 1995, ce territoire serait peut-être le berceau de l’Amérique du Nord. Rien de moins !

Le passage du glacier du Wisconsin a aussi laissé de nombreux vestiges, comme les lourds blocs erratiques et le lac Loïs, un superbe plan d’eau au nord du parc, à découvrir en kayak. On peut y accéder par le centre de services Taschereau ou en empruntant la route 1 qui traverse le parc du sud au nord. Par vents forts, ce n’est pas toujours facile, mais ça vaut vraiment l’effort. Lors de l’une de nos excursions, un violent orage a éclaté et des trombes d’eau se sont déversées. Le spectacle était saisissant. Les cinq emplacements de canotcamping – accessibles par voie nautique seulement – sont fort bien aménagés et situés dans des endroits stratégiques. La longue chevauchée qui nous mène vers l’aire de pique-nique tout au bout du lac (à la limite du parc) est irrésistible. Si vous n’êtes pas envahi de bonheur en cassant la croûte à cet endroit tout en y contemplant le paysage, prenez un rendez-vous chez le psy.

En contournant les petites îles qui poussent au milieu du lac, vous aurez la chance d’observer plusieurs espèces d’oiseaux, entre autres des huards, des hérons, des canards noirs, des goélands, qui vous tournent autour, mais aussi des maubèches branle-queue, des martins-pêcheurs et l’inévitable grand harle avec sa p’tite famille.

Des randonnées hautes en couleur
Le réseau de sentiers pédestres est très bien aménagé. La signalisation est excellente et les informations concernant la durée sont fiables, contrairement à bien des endroits. En saison, les bleuets sont abondants. L’Aventurier (9,5 km), le sentier qui ceinture le lac La Haie – long miroir bleu-vert entouré de falaises très escarpées – est superbe. Difficile à cause de ses montagnes russes, mais les points de vue sont à couper le souffle et beaucoup d’endroits se prêtent à la trempette. La passerelle longue de 64 m qui flotte en l’air à 22 m au-dessus du lac est particulièrement impressionnante. Il y a aussi plusieurs petits sentiers d’interprétation. Par exemple, en une journée, on peut visiter la tour de garde-feu – les panneaux d’interprétation nous rappellent le courage de ces valeureux gardiens de tour –, arpenter le plus vieux sentier du parc (Les Marmites) et découvrir la faille du lac Sault grâce à l’escalier hélicoïdal du sentier Les Paysages.

REPÉRE
Le parc national d’Aiguebelle est ouvert à l’année. En hiver, il est accessible par le centre de services Mont-Brun. En été, via Taschereau, au nord du parc, on a accès à l’autre centre de services. Deux grands campings bien aménagés : l’Abijévis, près du lac Matissard, et l’Ojibway, près du lac Loïs.

Info : 819 637-7322, 1 800 665-6527 ou www.parcsquebec.com

Comment s’y rendre
Prendre l’autoroute 15 Nord jusqu’à Sainte-Agathe. Elle devient alors la 117 Nord. Filer jusqu’à Val-d’Or (en profiter pour faire ses provisions).Toujours sur la 117, enfiler ensuite la belle route qui mène au parc en passant par Mont-Brun.