Mont-Édouard

«Peux-tu croire ça ? Y a des crinqués qui viennent débroussailler leur propre piste, l’été, en prévision de l’hiver suivant ! » s’exclame André-Guy Simard, moniteur de ski à Mont-Édouard. Comme s’il n’y avait pas assez de beaux sous-bois ici.

Sixième sommet en importance au Québec, le magnifique mont Édouard est une des montagnes fétiches de tous les télémarkeurs venus vivre la satisfaction de skier dans une station souvent bénie par les éléments neigeux, avec 5,5 m de neige par année en moyenne. « Le 15 février dernier, j’ai cru que j’allais mourir étouffé dans la poudreuse ! » dit Jean-François Lanoue, qui travaille à la station. Va-t-on bientôt devoir porter masque et tuba, comme en Utah, pour skier à MontÉdouard? L’ennui, c’est qu’une seule journée de grand vent peut vous balayer une grosse bordée.

Officiellement, la station compte sept sous-bois, mais si on se donne la peine d’aller skier vers la ZEC voisine, comme derrière la piste 10, les possibilités se multiplient assez rapidement, merci.

Dans le registre des sous-bois officiels, on ne peut passer sous silence ces fabuleux shoots, pas vraiment des sous-bois mais des couloirs étroits tracés entre les épinettes, bien à pic et dignes de figurer dans l’Ouest canadien, avec vue sur le fjord du Saguenay en prime, au loin. Une de ces pistes, la 0.5, a sans doute été numérotée de la sorte parce que son degré de difficulté la rend impraticable à quiconque aurait un verre dans le nez.

Puis, au rayon des sous-bois véritables, ceux de la Clusaz (1A) et de la Refuge (1B), deux doubles diamants noirs, ont de quoi tenir en haleine le plus allumé des skieurs, avec leurs belles chutes abruptes et leurs petits sauts excitants. Plus faciles d’accès, les pistes Mésange (4B) et Passage (4C) se contentent d’un diamant, mais offrent de belles possibilités d’extase. Tout comme c’est le cas des Petit-Bois (5B) et Vallée (5C), de semblable calibre et avec un relief en forme de bol, dans ce dernier cas.

La palme revient sans conteste à la Vallée des Bouleaux, une autre piste officieuse à laquelle on accède après avoir emprunté un étroit sentier, au départ de la Béluga (1).

Tout en pente douce, tout en splendeur, ce sous-bois complètement onirique est parsemé de jolis fûts blancs qui s’effeuillent doucement au gré du temps. Après avoir vu ça, qui a encore besoin de se « gosser » une piste ?