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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Aventure et exotisme au Costa Rica
Le Costa Rica est l’un de ces pays où l’écotourisme est le mieux développé et où les options sont les plus nombreuses pour tout type de voyageur. Même pour les escapades familiales.Disons-le d’entrée de jeu, bien qu’il soit facile de louer une voiture au Costa Rica, la question de la sécurité peut nous préoccuper quand on décide de parcourir le pays de manière indépendante. « Aucun avertissement n’est en vigueur pour l’ensemble du Costa Rica, indique le site du gouvernement du Canada. Il convient toutefois de faire preuve d’une grande prudence en raison de la criminalité. » Un classique : « Des voyageurs partent en randonnée et laissent leurs bagages dans la voiture, résume notre guide. Quand ils reviennent, leurs bagages ont été volés… » En ce sens, prendre part à un circuit en petit groupe apporte une certaine paix d’esprit puisque le chauffeur ne s’éloigne jamais du véhicule.
Ma fille de huit ans et moi voyageons en compagnie de deux familles de Français : un couple et ses deux enfants ainsi qu’une fillette accompagnée de sa tante. Les enfants ont tous entre 8 et 12 ans. Il faudra à peine quelques heures pour que les amitiés se tissent, sur la route entre San José et le volcan Poás.
Le parc national Poás
Ce parc figure parmi les plus visités du pays, et avec raison : à 37 km au nord-ouest de San José, il est accessible autant aux personnes en fauteuil roulant qu’aux familles avec de jeunes enfants. Le séjour commence ainsi en douceur : environ une heure et demie de marche est nécessaire pour admirer le cratère principal et revenir tranquillement vers le véhicule. Il faudra user de patience avant de pouvoir enfin apercevoir le lac, dissimulé par la brume.
Nous repérons notre premier paresseux sur la route menant à Sarapiqui. Les adultes comme les enfants frisent l’hystérie, contrastant avec la léthargie de l’animal. Nous l’observons longuement sur son perchoir, avant de le voir bouger un peu.
Plusieurs sites permettent de combiner randonnée, activités culturelles… et plaisirs gourmands. C’est le cas de la Reserva Biológica Tirimbina, où une randonnée dans la canopée nous met en appétit. Les sentiers sont bien aménagés et très faciles d’accès pour les petites jambes. Une guide nous explique ensuite l’abc du chocolat, de la cabosse à la tablette. Nous aurons bien sûr la chance de concocter notre propre mixture et de nous régaler à souhait !
Arenal, où es-tu ?
Le volcan qui fascine sans doute le plus les voyageurs reste l’Arenal, le plus actif du pays. En ce mois de février, il semble nous narguer du haut de ses 1720 m d’altitude. Si, à notre arrivée, il se cache derrière les nuages, nous le verrons dans toute sa splendeur quelques heures plus tard. En attendant, c’est le moment parfait pour aller relaxer dans les sources d’eau chaude, et nous optons pour les Paradise Hot Springs.
Le lendemain, depuis les ponts suspendus du Mistico Arenal Hanging Bridges Park, nous l’admirons sous différents angles. Bien que très touristique et plus ou moins sportif, l’endroit ravit les enfants, qui prennent plaisir à se balancer au-dessus du vide.
C’est sans doute le parc national Rincón de la Vieja qui nous laisse la plus forte impression. Ici, le paysage change du tout au tout. Nous empruntons le sentier de Las Pailas, où les gigantesques figuiers étrangleurs nous impressionnent autant que les singes hurleurs (et leurs cris puissants !). Des fumerolles nous font découvrir une autre facette de l’activité volcanique. Près des geysers d’argile, de gros lézards se prélassent.
L’odeur du soufre nous accompagne pendant une partie de la randonnée. Le soleil tape si fort qu’on a l’impression d’être en plein désert. Nous épuisons d’ailleurs rapidement nos réserves d’eau.
Avant de rentrer à l’hôtel, nous imitons les lézards et prenons à notre tour un bain de boue dans une autre section du parc, après avoir trempé dans les bassins chauds. Nous appliquons l’argile à l’aide de gros pinceaux. L’eau fraîche de la rivière permet ensuite de nous rincer.
Cap sur le Pacifique
Il est à peu près impossible de ne pas avoir entendu parler du parc national Manuel Antonio, l’un des plus petits du pays, mais aussi l’un des plus touristiques. Nous réalisons rapidement sur place pourquoi certains fuient ce joyau de la province de Puntarenas : d’abord, à cause du nombre effarant de visiteurs, qui rend l’observation de la faune difficile, mais aussi des singes capucins, qui ont l’habitude de dérober tout
et n’importe quoi sans gêne. Ainsi, nous nous faisons presque attaquer au moment d’engouffrer nos sandwichs.
Malgré tout, la plage nous paraît idyllique. Mais quelqu’un doit rester pour surveiller nos affaires afin d’éviter qu’un malotru – singe ou raton-laveur ! – file avec une montre ou une casquette. Nous apercevons aussi des coatis, des agoutis… Au Costa Rica, les animaux ne sont jamais bien loin.
La péninsule d’Osa nous permet de recharger nos batteries après quelques jours de randonnées un peu plus soutenues (du moins, du point de vue des enfants !). Se rendre en bateau jusqu’au campement Corcovado Adventures en traversant la mangrove ajoute du piquant à l’expédition.
La mer agitée exige que nous descendions rapidement du bateau à l’arrivée, mais tout se déroule sans anicroche. Un tapis de fleurs rose vif nous accueille. « Manzilla de aqua », lance notre guide. J’apprendrai plus tard qu’il s’agit de la fleur de jambosier rouge (ou pomme d’eau). Difficile de convaincre quiconque que mes photos n’ont pas été
retouchées tant leur couleur est intense !
Chaque famille a sa propre tente, dotée de lits confortables. « Surtout, ne gardez rien à manger à l’intérieur, nous prévient le préposé à l’accueil de ce campement de luxe. Les singes savent comment utiliser les fermetures éclair ! »
Devant les tentes, des hamacs nous invitent au farniente. Après une dizaine de jours de randonnée, aucun de nous ne se fait prier pour s’y lover. Nous partons plus tard découvrir les environs. Au programme : rando, baignade dans un petit lac et jeux près d’une plage où quelques surfeurs s’éclatent dans les vagues.
Au retour, nous constatons que certains vacanciers n’ont pas écouté la consigne. Impossible de ne pas sourire devant l’aisance des capucins à sauter d’une tente à l’autre… et à tout faire pour entrer dans certaines.
Les repas sont servis sur place, dans une grande pièce commune. Les douches et salles de bain sont également partagées. Surprise du séjour : le Wi-Fi fonctionne à merveille dans ce campement loin de tout. Le plus dur sera de ne pas inonder les réseaux sociaux d’images dignes d’un dépliant touristique… Ces trois jours au Corcovado Adventures Tent Camp marqueront particulièrement notre voyage. S’endormir avec la musique de la mer et se réveiller avec les bruits de la jungle nous donnent l’impression, plus que jamais, d’une réelle communion avec la nature.
Les jours suivants, nous explorons le fameux parc Corcovado (attention au fer-de-lance, un serpent parmi les plus dangereux), en plus de nous rendre sur Caño, petite île protégée qui se trouve à 8 km de la côte et où il est possible de voir une multitude de poissons, raies et autres tortues en plongeant en apnée.
Ensuite, direction la plage déserte de San Josecito, dans la baie Drake. Ici, tous les clichés associés au paradis sont réunis : paysage de carte postale, calme et température parfaite. Tandis que nous jouons dans les vagues, des aras rouge vif traversent notre champ de vision. Vous avez dit « perfection » ?
Après avoir fait le plein de vitamine D, nous rentrons vers Sierpe, où nous récupérons le reste de nos bagages avant de nous diriger vers le nord. San Gerardo de Dota, région brumeuse, constitue la dernière étape de notre périple. Le changement de décor – et de température ! – est radical. À environ 2200 m d’altitude, nous portons maintenant pulls et coupe-vent.
Munis de jumelles, nous scrutons la canopée alors que le soleil vient à peine de se lever. Notre promenade matinale nous permet d’apercevoir le légendaire quetzal, cet oiseau aux plumes vertes avec des reflets bleuâtres, au ventre rouge et à la longue queue. Il faut toutefois avoir un bon œil, car il disparaît facilement à travers les feuilles.
De retour au gîte, nous prenons notre dernier petit-déjeuner en groupe. Dans quelques heures, le moment sera venu de dire adieu à nos compagnons de route. Il y aura des larmes, mais surtout des images indélébiles. Le Costa Rica, ultime destination familiale ? Chose certaine, ma fille et moi en sommes pas mal convaincues.
Outre la fameuse grenouille verte aux yeux rouges qu’on peut voir dans tous les guides touristiques, les aras aux couleurs vives, les paresseux et les singes, nombre d’espèces méritent qu’on s’y attarde. Ainsi, les fourmis coupeuses de feuilles nous captivent en raison de leur découpage minutieux. Vous ne souhaiterez cependant pas faire tourner en bourrique une fourmi balle de fusil, puisque sa morsure fait l’effet… d’une balle de fusil. Il y a aussi la grenouille blue-jean, qu’on repère aisément grâce à ses pattes bleues (elle est très toxique), les toucans, les crocodiles (nous en avons observé sur la rivière Tarcoles – impressionnant !), les iguanes… Sans oublier les serpents, dont la vipère à tête noire, l’un des plus venimeux du continent sud-américain !
REPÈRES
Costa Rica
Quand y aller
La saison sèche, qui s’étend de la fin décembre à la mi-avril, est généralement celle recommandée. C’est toutefois la période la plus touristique. De bons compromis : avril-mai ou de la mi-octobre à la mi-décembre.
S’y rendre
Plusieurs compagnies aériennes proposent des vols vers le Costa Rica. Alors qu’Air Transat vole vers San José et Liberia, Sunwing s’arrête dans cinq aéroports, dont celui de Liberia. Air Canada et United Airlines offrent plusieurs vols avec escales.
À savoir
Monnaie : le colón (CRC). Il est aussi possible d’utiliser les dollars américains. À titre d’exemple :
10 $ CA = 4166,72 CRC.
Guide de voyage : celui publié par les éditions Ulysse.
Circuit : nous avons parcouru le sentier du Quetzal. L’entreprise française Terres d’aventure (www.terdav.ca), qui a également des bureaux au Québec, garantit un guide sur place qui parle français. La compagnie propose différents types de séjours, dont un conçu pour les familles (enfants à partir de huit ans).
Les bonnes adresses
Reserva Biológica Tirimbina
L’endroit par excellence pour observer la faune et la flore de la région, en plus d’apprendre à faire du chocolat. D’autres visites thématiques sont proposées, notamment sur les grenouilles et les chauves-souris. Il est aussi possible d’être logé sur place.
www.tirimbina.org
Corcovado Adventures Tent Camp
Sans doute le grand coup de cœur de notre séjour. Des tentes confortables, un restaurant où l’on mange très bien et plusieurs possibilités d’excursions.
www.corcovado.com