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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Les Pyrénées en été : cols mythiques et randos spectaculaires
Si les Pyrénées ne sont pas très fréquentées par les skieurs du Québec, ces montagnes sont par contre appréciées en été par les cyclistes et les randonneurs.
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La géographie des lieux se présente comme une succession de vallées profondes, au fond desquelles coulent des « gaves », nom local donné (du côté français du moins) aux torrents glaciaires. Les anciens sentiers de montagnes qui reliaient ces vallées parallèles sont devenus des routes. Ce sont les fameux cols pyrénéens que le grand cirque du Tour de France emprunte à chaque année. Les noms sont mythiques : Portet d’Aspet, le col des Ares, le col d’Aspin, Peyresourde… mais surtout le Tourmalet.
Le paradis des cyclistes compulsifs
Les offices de tourisme ont compris la force d’attraction de ces défis légendaires. Partout dans les Pyrénées atlantiques, dans les Hautes Pyrénées ou en Ariège plus à l’Est, les routes de montagne sont balisées à chaque kilomètre, avec indication de la distance à parcourir avant le col, et de l’inclinaison moyenne du prochain kilomètre. Pour les cyclistes c’est une vraie drogue : chaque nouvelle balise est une récompense, une preuve que le corps peut suivre et survivre. Et qu’on pourra ensuite dire à ses copains : « Moi aussi, j’ai fait le Tourmalet ! »
Mais ne paniquons pas. Si on descend un peu en aval, les vallées s’élargissent, et les gaves deviennent de petites rivières tranquilles dans un paysage de plaine. Les cyclistes moins ambitieux peuvent aussi y trouver des parcours accessibles.
La Mecque des randonneurs
Les hautes vallées pyrénéennes attirent aussi d’innombrables randonneurs. Pour les plus ambitieux, mentionnons le sentier de haute montagne GR-10 qui traverse les Pyrénées françaises, du Pays basque jusqu’à la Méditerranée. Pour tout le parcours, comptez une cinquantaine de jours, mais la plupart des randonneurs préféreront choisir des portions de trois ou quatre jours qui permettent d’aller d’une vallée à l’autre. Notons aussi le GR 11, qui parcourt les mêmes montagnes du côté espagnol, et qu’on dit un peu plus facile parce que moins enneigé.
Les Pyrénées sont aussi traversées, direction nord-sud, par deux embranchements des chemins de Compostelle, qu’ont parcourus des dizaines de milliers de pèlerins depuis la fin du 15e siècle. Mais la plupart des vacanciers préféreront des sentiers plus courts, qu’on peut parcourir en boucle en une journée ou deux.
Le Parco d’Ordesa
J’ai fait un premier arrêt de quelques jours en camping familial dans les Pyrénées, il y a plusieurs années. Nous revenions de Madrid, et sommes arrêtés au parc national d’Ordesa, juste à l’ouest du Val d’Aran. Ce parc propose des circuits adaptés à tous les niveaux de marcheurs, autour du Mont Perdu, le plus haut sommet de la région (3 360 mètres).
Depuis le Mont Perdu, plusieurs vallées glaciaires descendent en éventail, dont les canyons d'Ordesa et de Niscle, parmi les plus grands et les plus profonds d'Europe. Dans le canyon d'Ordesa, qui fut à l'origine du parc, les eaux du rio Arazas forment une succession de splendides cascades dévalant des falaises de 1700 mètres. De l’accueil du parc, nous avons pu atteindre la dernière de ces cascades, la spectaculaire « Cola de Caballo » (Queue de cheval), en quelques deux heures de marche plutôt facile. Direction sud-est, la vallée du Rio Yaga s’enfonce dans les gorges d'Escuain, dont un sentier bien aménagé permet de grimper les parois sans trop d’effort, jusqu’à une série de plateformes spectaculaires, les miradors de Revilla.
Le cirque de Gavarnie
Je suis retourné dans les Pyrénées à l’hiver 2015, pour une rencontre internationale de journalistes-skieurs, à Baqueira-Beret. Puis, de nouveau pour mes vacances l’automne dernier, du côté français cette fois. Nous étions basés à Pierrefitte-Nestalas, juste au sud de Lourdes, dans un ancien hôtel de luxe au charme vieillot (mais pas cher), qui servait autrefois d’escale aux voyageurs en route pour la station thermale de Cauterets, à une vingtaine de kilomètres plus au sud.
Pierrefitte est sise au point de rencontre de deux torrents glaciaires, le Gave de Pau et la Gave de Cauterets. À Gavarnie, à la source du Pau, c’est encore un sentier facile qui nous permet d’atteindre un cirque glaciaire aux les parois verticales (1500 m) et avec une impressionnante chute verticale qu’on présente comme la plus haute d’Europe (430 mètres). Le décor nous a rappelé ce que nous avions vu jadis en Espagne. Ce n’est pas un hasard : le cirque de Gavarnie, c’est l’autre versant du même massif que le Parc d’Ordesa. En été, la rando de Gavarnie peut se faire en boucle, en empruntant un sentier de retour plus exigeant, d’un côté ou de l’autre de la gorge avec, là encore, des points de vue spectaculaires. Mais en novembre, l’enneigement rendait ces sentiers de montagne impraticables pour la marche, et pas encore accessibles aux raquetteurs.
Le cirque de Gavarnie est très fréquenté en été. Les randonneurs en quête de plus de solitude pourront explorer d’autres formations analogues, à quelques kilomètres plus à l’est : les cirques de Troumouse, ou celui d’Estaubé, sur le magnifique lac des Gloriettes. Pour notre part, à cause de la neige qui limitait l’accès en haute montagne, nous avons préféré opter pour des sentiers balisés à des altitudes moins prononcées (moins de 1 700 mètres).
Notons que la route vers Gavarnie passe par la petite ville agréable de Luz-Saint-Sauveur, d’où on accède vers l’est au Col du Tourmalet, et éventuellement au Pic du Midi de Bigorre, un massif pyramidal dont le panorama (accessible à l’année par télécabine) constitue l’autre attraction majeure de la région.
Les charmes de Cauterets
L’ancien chemin de fer de montagne qui reliait Pierrefitte à la station thermale de Cauterets a été transformé en piste cyclable. Une piste pentue (5% en moyenne, sur 10 kilomètres), mais assez facile malgré quelques centaines de mètres de « single track » cahoteux, là où l’ancien chemin de fer a été englouti par un glissement de terrain.
Nous voici au cœur du Parc national des Pyrénées, dans une ville qui a gardé tout le charme d’une cité thermale jadis fort courue. Du centre-ville, un sentier à flanc de montagne donne accès à un superbe panorama sur les sommets qui l’enserrent (y compris la station de ski accessible par téléphérique). On peut aussi emprunter un sentier longeant la vallée de Lutour vers le sud-ouest, où poursuivre les 9 derniers kilomètres de route pour atteindre le Pont d’Espagne, au sud-est, point de départ de deux autres sentiers de randonnée le long des vallées de Marcadeau et de la Gaube. Ce dernier sentier exige un peu d’effort en montée mais offre en récompense un des plus beaux lacs glaciaires de la région avec vue sur le Mont Vignemale (3 300 m) en toile de fond.