… participer au Défi nordique Géo Plein Air

Du ski classique à l'épreuve du temps
En ce samedi matin radieux, le superbe parc national du Canada de la Mauricie est en émoi. Le chalet d’accueil Rivière-à-la-Pêche sert de décor à un rassemblement de 400 skieurs en dossard, finalisant le fartage de leurs skis en cette journée particulièrement douce. Le logo de Géo Plein Air se déploie à l’horizontale sur une banderole qu’on ne peut pas manquer. Des rires fusent, les sourires s’affichent partout. On sent une excitation mêlée d’une joyeuse impatience. Au centre de l’action, Marie-Josée Gervais, maître d’œuvre des festivités, reste concentrée: son walkie-talkie vissé à l’oreille, elle peaufine les derniers détails, vérifie que tout est en place aux points de ravitaillement, s’informe de l’état des sentiers avant le grand départ. Derrière cette effervescence festive, on sent un travail de fourmis attentives; quelque 75 bénévoles engagés sont prêts à tout pour que cette fin de semaine se déroule sous les meilleurs auspices. Un encadrement pensé et exécuté de main de maître.


L’heure avance, les équipes s’enlignent le long de la ligne de départ, les choses commencent à prendre un tour plus sérieux. À la fin du décompte, chacun s’est élancé, comme propulsé par une énergie qui ne demandait qu’à sortir. On a beau participer à une compétition amicale, on veut tout donner pour compléter dignement ces 40 km de ski de fond en style classique. Et pour avoir du fun dans ce décor saisissant. La glisse n’est pas optimale à cause de la neige un peu collante; on sent bien qu’il faudra allonger le pas pour gagner du terrain. À mesure que s’égrènent les minutes, le peloton se disloque, laissant à chacun le soin de gérer la progression à son propre rythme. «Le Défi nordique, c’est surtout un défi qu’on lance au kilométrage, peu importe son niveau, explique Marie-Josée Gervais. C’est pour ça qu’on propose deux parcours en boucle – 40 km et 25 km – ainsi qu’un aller-retour de 10 km. L’important, c’est de s’amuser en se lançant un défi à soi-même!».

En tête du parcours de 40 km se trouvent de sérieux concurrents, dont le grand Pierre Harvey, porte-parole de l’événement, et quelques skieurs en combi high-tech titillés par l’envie de coiffer l’athlète olympique au poteau. Il ne faudra que 1 h 48 min à Phil Shaw, de Rosemère, pour remporter l’épreuve de 40 km (le lendemain, Phil Shaw remportera aussi l’épreuve de 40 km en pas de patin, avec 1 h 42 min). Des temps de pro. Et une modestie de grand: «Je n’ai pas de mérite, je fais du ski à roulettes l’été et du ski de fond cinq ou six jours par semaine!» dit-il en guise de commentaire à ses résultats. Et que retient le fondeur de ce tout premier Défi nordique? «Que le nom de l’événement est particulièrement bien choisi: les épreuves représentent un véritable challenge sportif, dans un environnement nordique où la multitude de conifères et de lacs rappellent le paysage boréal comme celui de l’Abitibi.»


Quant à Hubert Darchen, de Grand-Mère, il remportera la victoire du 25 km avec un chrono de 1 h 20 min. Enfin, Étienne Palardy, de Saint-Jean-sur-Richelieu, arrivera premier à l’épreuve du 10 km avec un petit 39 min 44 s. Pierre Harvey, lui, ne montera pas sur le podium, mais il récoltera une très belle quatrième place (et première pour son groupe d’âge) à l’épreuve du 40 km classique; au surplus, il sera intarissable sur la qualité de l’organisation de l’événement.

Cache-cache dans le bois
Dimanche matin, 9 h, épreuve de géocache en raquettes. Les 100 concurrents, répartis en équipes de 4, sont alignés sous l’arche du départ, raquettes sous le bras, tout sourire. Ils viennent de la grande région métropolitaine, mais aussi de La Tuque, de Gatineau, de La Malbaie ou de Saint-Ferréol-les-Neiges, comme Pierre Harvey qui remet le couvert avec son équipe «Les Ferréoleux». À peine le go est-il lancé que les équipes soudées s’élancent vers le sentier de départ pour enfiler leurs raquettes. Pas de babiche ici, rien que du techno: aluminium, polymère, carbone. Rien n’est trop beau pour revamper la tradition et en faire une épreuve de vitesse et d’endurance. Une épreuve pour les cellules grises aussi: chaque équipe de raquetteurs doit trouver 8 caches éparpillées le long des 17 km du sentier escarpé des Deux-Criques et Mékinac. Les concurrents devront montrer leurs aptitudes en orientation en trouvant les caches grâce à un point GPS. Certaines caches se montreront particulièrement récalcitrantes.

À mi-parcours, au point F, l’équipe de bénévoles attend impatiemment l’arrivée des premiers participants avec jus de fruits, barres tendres et le fumet d’une savoureuse soupe chaude! «Chaque fin de semaine, on est sur les sentiers de notre parc, lance la bénévole Maude Lapointe, de Shawinigan, qui donne aussi un coup de main au Défi Vélo Mag chaque année en septembre. On ne manquerait cet événement pour rien au monde!» Les Quatre Pères, l’équipe de l’athlète olympique Dany Bouchard , arrivent les premiers, suivis de près de l’équipe féminine Les Pingouines hawaïennes. Très vite, Pierre Harvey et ses coéquipiers débouchent du sentier, s’arrêtant pour jaser un brin et avaler quelques gorgées de soupe. Ça discute, ça plaisante, ça commente le parcours en toute convivialité.


Tout au long de la journée, les concurrents feront des haltes en forêt pour s’orienter grâce au GPS fourni par l’organisation (histoire que chaque équipe dispose des mêmes équipement pour dépister les caches). L’équipe gagnante, les Géo Perdus, fera le parcours en à peine 4 h et parviendra à cumuler 4900 points grâce à sa performance au GPS. Car l’épreuve n’en est pas qu’une de temps: la découverte des caches, et de certains bonus, permet d’additionner des points en plus de ceux du chrono. L’équipe Géo Plein Air/Vélo Québec obtiendra une très honorable sixième place avec un temps de 7 h 09 min, mais un bon taux de caches découvertes (2800 points). Même les derniers arrivés, en fin de journée, auront de quoi se réjouir; ils n’auront peut-être pas leurs noms en tête du classement, mais ils repartiront la tête pleine d’images de crêtes enneigées, de conifères cotonneux et de lacs givrés. Une fin de semaine où tout le monde repart gagnant.

Repères: 
Cette année, le Défi nordique a lieu du 2 au 4 mars, toujours dans le parc national du Canada de la Mauricie.
Le 3 mars: compétitions de ski en style classique (40, 25 ou 10 km) et Défi Rallye Géocaching (9 km en raquettes, entre chien et loup).
Le 4 mars: ski de fond en style libre (32 km et 10 km) et Rallye du Lac Solitaire en raquettes (6,5 km).
Nouveau: le Triple Nordique. À faire en équipes de 3 à 6 personnes: 2 boucles de 5 km en ski de fond, 3 boucles de 1 km en raquettes et 4 boucles de 1 km en course à pied.
Info et inscription: 819 247-1414 ou www.definordique.com