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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Sur le fleuve, contre vents et marées (ou presque)
Après avoir laissé derrière nous (avec une bonne dose de fierté) le segment le plus large et exposé du fleuve, connu comme le lac Saint-Pierre, le refuge trifluvien sur l’île Saint-Quentin avait figure de baume pour plusieurs. Mais les prévisions météorologiques du lendemain en rendaient plusieurs perplexes.
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Quittant Sorel au matin avant même l’heure prévue, exemple éloquent de l’exemplaire discipline des participants, le groupe a rapidement connu une belle progression. Au passage des îles de Sorel à tribord, déjà les kayakistes étaient ferrés afin d’affronter l’endroit où le fleuve s’élargit de manière considérable. C’est aussi à ce moment que la brise s’est mise de la partie; il fallait s’y attendre, et l’étendue d’eau faisant ainsi naître des vagues n’a surpris personne. En direction du domaine Saint-Pierre à Louiseville, au dîner, nous savions déjà que les perspectives météo montraient bonne figure pour l’étape considérée comme la plus difficile, du moins mentalement. Pagayer en ayant comme objectif le pont Laviolette durant près de cinq heures comporte son lot de patience. Le franchir accompagné de ceux avec qui cette expérience a été partagée tient du moment indescriptible.
La nuit suivante, bouleversée par de puissantes averses, annonçait en quelque sorte le scénario du matin : perplexes, les organisateurs planifiaient la journée à venir. Un cocktail d’orages, de précipitations ainsi que de vents annoncés compromettait le trajet Trois-Rivières-Batiscan. L’ombre d’une météo sévère planant dans les radars, les encadreurs de la flottille ont décidé de jouer la prudence, reportant la mise à l’eau tard en avant-midi. Le moral des kayakistes était entaché; mais l’après-midi a permis de découvrir l’un des plus beaux segments, c’est-à-dire celui menant vers Grondines et le rapide Deschambault. En prime : un arrêt surprise sur la plage à Deschaillons, sous le soleil malgré la veille de grain en vigueur.
Au soir, à Portneuf, le ciel s’est abattu, tel que prévu. Les éclairs zébrant le ciel sous la prestation d’Isabeau et les chercheurs d’or rappelaient la chance que nous avions eu de franchir cette troisième étape.
Ce matin la nostalgie en frappe plusieurs, conscients que déjà la dernière journée se pointe le bout du nez. En route vers Québec, chacun sait que l’arrivée à la baie de Beauport sera triomphale, à la hauteur de chaque coup de pagaie donné depuis jeudi.