Assuré, oui, mais contre quoi?
Aussitôt rentrés au Québec, les 9 clients de l’agence Karavaniers du monde, qui ont essuyé, en octobre dernier, la tempête historique dans la région du Mustang, au Népal, apprenaient de leur compagnie d’assurance que les frais occasionnés par leur sauvetage en hélicoptère n’étaient pas pris en charge. Total de la facture globale : 53 000 $ (environ 6000 $ par personne).
Pas de circonstance accidentelle, donc pas de remboursement; la garantie ne s’applique pas, tranche Gestion Globale Excel (Globe Trek), la compagnie d’assurance avec laquelle Karavaniers fait affaire depuis plusieurs années.
«Si nous n’avions pas pris cet hélico, nous serions morts, soutient Richard Rémy, guide et président de Karavaniers du monde. Nous étions bel et bien dans une situation d’extrême urgence.»
Urgence? Ce n’est pas peu dire. Immobilisés durant plus de trois jours à près de 6000 m d’altitude, trekkeurs québécois et équipe népalaise ont cru vivre leurs derniers jours tant les conditions inhabituelles couraient à la catastrophe.
J’ai contacté la compagnie d’assurance en question, Gestion Globale Excel, établie à Terre-Neuve : celle-ci a refusé de commenter l’affaire, prétextant (en français!) : «Pour des raisons de confidentialité, nous ne commentons pas sur une réclamation spécifique. Cependant, il y a un processus en place pour nous assurer que chaque réclamation est traitée équitablement et professionnellement.»
C’est désormais à vous, la clientèle de ces assurances spécialisées, que revient le pouvoir d’évaluer si ce traitement est réellement équitable et professionnel.
Cette «question monétaire» ne fera revenir personne de ce drame – ni Occidentaux ni Népalais, qui ont subi le même sort avec leurs assureurs locaux. Mais nous sommes en droit de nous interroger : pourquoi donc continuer à payer (cher) ces assurances qui ne nous couvrent que partiellement?
Ce qui s’est passé, en octobre, au Népal était exceptionnel, affirment les experts. Mais en ces temps d’incertitude climatique, que vaut désormais cette «garantie» qui ne garantit pas d’être secouru quand on n’est pas encore gravement blessé mais que tout y conduit ?
Il convient, donc, de magasiner convenablement son assurance avant de s’aventurer dans une nouvelle aventure.