Les passeurs de nos rêves

Amoureux du plein air et de la montagne, je vous sais, comme moi, en proie à de grandes émotions. Certains d’entre nous ont des parents, des amis, des amoureux, des connaissances prises au cœur de cette tempête au Népal. Et même si on n’en a pas, on est tous endeuillés par cette catastrophe qui s’abat encore sur les Népalais et sur les trekeurs. Les uns parce qu’ils travaillaient, les autres parce qu’ils allaient voir ces montagnes mythiques d’un peu plus près. C’était leur tour de faire partie du décor, de s’offrir ce rêve.

Pas de coupable dans cette tragédie, pas d’explication, pas de sens.
Juste le temps de brailler, un point c’est tout. Le temps de l’empathie.

L’avalanche a eu raison de Sylvie Marois, qu’on ne présente plus dans le milieu du plein air québécois. Une fille passionnée qui adorait son métier de guide et d’enseignante au Programme de formation des guides en tourisme d’aventure, au Cégep Saint-Laurent. Une fille de terrain qui n’avait pas froid aux yeux et qui a transmis sa passion à tant de postulants à ce magnifique et difficile métier de guide en plein air. Une fille qui savait que jouer dans la nature est une question de feeling, d’engagement et de passion.

Toute la communauté du plein air a le moton aujourd’hui. Pour Sylvie, pour Geneviève, et pour tous les autres anonymes qui n’ont pu se sortir de cette tragédie.

C’est peut-être l’occasion, pour les amoureux du plein air, de rendre un hommage senti à ces femmes et ces hommes qui aident le commun des mortels – vous, moi – à vivre des moments inoubliables, uniques, sur le flanc d’une montagne, dans les rapides d’une fougueuse rivière ou sur Dieu sait quel sentier improbable du monde.

Chaque jour, guides occidentaux et locaux (Népalais, entre autres, mais aussi Quechuas, Chaggas et tant d’autres) placent leur vie sur la balance de nos rêves d’aventuriers en devenir.

Qu’ils reçoivent, en signe d’hommage, toute la gratitude qui leur revient.
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Une levée de fonds a été créée aux lendemains du drame, dans le but de financer la recherche des coprs des trois Québécoises sur le terrain. Les recherches menées par l’armée népalaise ont été stoppées devant la difficulté technique imposée par les conditions de glace accumulée sur les victimes.

Deux Québécois, professionnels du secourisme (dont nous respectons le désir d’anonymat) sont partis au Népal pour mener ces recherches dans la région du Naar Phu, espérant ainsi ramener les corps des victimes au Québec.

Un vaste élan de solidarité de la part de la communauté du plein air a permis d’amasser environ 10 000$ (l’objectif est de 15 000$) pour financer ces recherches. Cette opération, initiée par les anciens étudiants du Cégep Saint-Laurent (aujourd’hui des guides) et menée par l’AEQ, a besoin de la générosité collective.

Vous pouvez faire un don sur le site: https://namaste-sylvie.org/