L’émergence des défis urbains
photo: Yann Roy/Amnesia (Shack Attack montréal)
La ville, le nouveau territoire des sports déjantés.
Un peu partout sur la planète, le Red Bull Crashed Ice mobilise les foules depuis plusieurs années. Mais ces derniers temps, d’autres défis urbains – ou parfois périurbains – voient le jour, incitant une nouvelle génération de sportifs à s’éclater en ville tout en se donnant en spectacle, et ce, tant en Amérique qu’en Europe.
«Je n’ai jamais aimé les sports d’équipe, et je n’ai jamais apprécié attendre sur le banc qu’un entraîneur me dise quand jouer ou qui décide quand j’aurais le droit d’avoir du plaisir», explique Micah Desforges, proprio d’Amnesia, qui produit notamment le fameux Shack Attack, «un challenge urbain de snowboard et de freeski» qui a lieu depuis trois ans à Montréal et à Québec. Influencé par les X-Games, ce promoteur de 27 ans voulait ainsi répondre aux besoins des jeunes (surtout les 13 à 34 ans), plus individualistes et en quête de performance. «En dehors des sports fédérés et encadrés comme le hockey ou le soccer, il n’y avait rien pour ceux de ma génération, plus portée sur le ski, le surf et le skate», affirme celui qui organise également Jackalope (un festival estival de sports d’action) et Barbegazi (freeski, surf, concours de bûchage, de scie à chaîne et de motoneige extrême…).
Évidemment, les médias sociaux sont ici largement responsables du succès remporté par ces événements, qui visent une clientèle pas toujours de la génération YOLO (You Only Live Once, les 18 à 25 ans), comme on serait porté à le penser. «Parmi les milliers de spectateurs, on compte aussi des quadragénaires nostalgiques qui aiment revivre en famille l’époque où ils ont commencé à faire du snowboard et du skate, il y a 20 ans», note Micah Desforges. Son prochain projet? Des prestations de vélocross (BMX) sur terre battue dans la côte de la rue Saint-Denis, entre Sherbrooke et Ontario, l’automne prochain.