L’éthique en plein air
J’apporte et… je rapporte.
Si le mouvement Sans trace (Leave No Trace) n’est pas nouveau, sa diffusion au Québec ne date guère de plus d’une dizaine d’années. Il poursuit sa propagation, car chaque année, de plus en plus d’adeptes se forment à cette «école» de conduite en plein air qui consiste à laisser dans la nature le moins de traces possible de son passage. «Le Québec est la province canadienne qui compte le plus de personnes formées à la philosophie Sans trace», affirme Bernadette Hanoul, de l’antenne québécoise de Sans trace Canada. En effet, depuis 2005, 870 personnes ont reçu la formation de 2 jours (titre d’«ambassadeur») au Canada, dont 633 au Québec. Aujourd’hui, toutes les écoles québécoises qui proposent une formation de guide en tourisme d’aventure y intègrent le programme Sans trace. «Il y a 25 ans, j’enseignais le Sans trace avant même que ça existe; mon cours s’intitulait: ‘’Conscience et bon sens en plein air’’», explique André-François Bourbeau, un des créateurs du bac en plein air à l’Université du Québec à Chicoutimi (et considéré comme une référence majeure dans ce domaine).
Mais, selon lui, si le programme Sans trace est plutôt bien ancré chez les pleinairistes, le grand public, lui, reste encore assez peu sensibilisé à cette approche, qui se veut plus incitative que coercitive. «Il y a une génération à peine, on jetait encore nos poubelles dans les ravins, rappelle ce professeur. Alors ça va prendre encore un peu de temps pour faire admettre qu’une aire de feu, en camping, n’est pas une poubelle; on ne peut pas y jeter n’importe quoi. Et qu’il existe des techniques simples pour atténuer notre impact sur la nature.» Suffit juste de les connaître.