Raskas-Kayak: les calanques dans la mire


Les calanques, ça se marche, ça se grimpe, ça se court et… ça se regarde depuis la mer, en voilier, Stand-Up Paddle ou… kayak de mer. Jérémie Metzger, pionnier du kayak à Marseille, amène de petits groupes de pagayeurs dans certaines des plus belles calanques et, parmi eux, les Québécois sont les visiteurs étrangers les plus nombreux à recourir à ses services!

Quand Jérémie débarque à Marseille en 1998, de retour d'un long voyage inoubliable dans l'Ouest canadien, aucun prestataire de kayak n'y est établi, à la différence d'autres régions françaises. Avec un brevet d'État en poche, il décide de développer le kayak de mer avec une approche fondamentale qui associe étroitement l'activité à l'environnement dans lequel elle s'exerce. «Raskas Kayak» est né (la rascasse est un poisson de roche bien connu à Marseille, notamment pour être utilisé dans la fameuse bouillabaisse).

Aujourd'hui, il propose des forfaits d'une demi-journée (initiation) à des stages de plusieurs jours pour les plus initiés. Tout est possible, d'autant qu'il travaille en partenariat avec l'Auberge de jeunesse de Marseille, proche de la mer, pour des forfaits cumulant activité et hébergement. «C'est toujours difficile d'instaurer une nouvelle activité à Marseille, explique Jérémie Metzger.
Mais, aujourd'hui, 6 ou 7 prestataires ont emboîté le pas et nous avons même créé une association pour éviter de se nuire les uns les autres.» L'Association des pagayeurs professionnels des calanques, dont Jérémie est le président, a pour mission de réguler les activités des entreprises pour éviter les bouchons et autres désagréments sur les lieux d'embarquement.

Une concertation qui a du bon et qui, en bout de ligne, fait beaucoup pour maintenir la qualité de l'expérience vécue sur l'eau. Avec les plaisanciers, le dialogue est un peu plus délicat: «Certaines mises à l'eau deviennent inaccessibles à cause des associations locales de plaisanciers qui privatisent l'espace public, déplore Jérémie. Les comités d'intérêt de quartier s'en mêlent et ça finit par des clôtures!» Alors, parfois, pour «passer» son kayak dans certaines zones, il faut savoir jouer du coude…

Un parc national, qu'est-ce que ça va changer, selon le kayakiste? «Je ne vois la création du parc que d'un bon oeil, explique-t-il. Il va y avoir un meilleur partage, et certains vont devoir faire un effort pour concilier tous les usages.» Et tout cela pour le bénéfice de ce territoire exceptionnel et de ceux qui l'aiment. «J'aime toutes les calanques, dit Jérémie. Mais ma préférée, c'est l'île de Rioux à cause de la multitude d'oiseaux – faucons, goélands, gabians, cormorans huppés, pétrelles – qui y vivent. Et aussi pour son côté plus sauvage.» La zone est d'ailleurs déjà protégée par le Conservatoire d'espaces de Provence pour sa richesse aviaire.

Repères: Raskas Kayak propose des sorties d'initiation et des forfaits de plusieurs jours en formule «découverte» ou «pour initiés». Un voyage de kayak est même offert en Corse. Forfaits disponibles avec hébergement en auberge de jeunesse. Info et réservation: 04 91 73 27 16 ou www.raskas-kayak.com.