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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Tendance /// Le jogging touristique prend son pied en ville
photos: City Running Tours (Chicago)
Partout dans le monde urbanisé, de plus en plus de visites guidées au pas de course sont organisées par des férus de jogging, qui sont aussi des passionnés de leur ville. Explication du phénomène du sightjogging, ou jogging touristique.
Si cette jeune mère de famille au physique d’athlète ne porte que le minimum et transpire abondamment, c’est qu’elle est venue me chercher au pas de course, tandis que l’aube était en train de naître sur la capitale du Massachusetts.
Depuis plusieurs années, Abigail organise des visites guidées de sa ville d’adoption. Des visites qui s’effectuent en courant à un certain rythme et qui permettent de joindre l’utile de l’exercice physique à l’agréable de la découverte: c’est ce qu’on appelle communément le sightjogging – amalgame de sightseeing et jogging, il va sans dire –, ou jogging touristique, dans la langue de Bruny Surin.
Ses clients? Des gens d’affaires de passage, des mordus de course à pied, des couples, des femmes seules qui veulent raffermir leurs cuisses en étant encadrées ou encore, de simples touristes d’agrément qui veulent maintenir le rythme de l’entraînement sans se lancer dans un trou perdu en joggant.
«Je vois aussi beaucoup de gens qui s’entraînent pour des compétitions ou des marathons, et qui ont envie de le faire avec un partenaire… qui pourra aussi s’occuper de lire la carte de la ville!» ajoute-t-elle. D’autres enfin ne veulent tout simplement pas jogger idiot et désirent passer en revue les plus beaux sites de la ville sans avoir à se soucier de se bâtir un itinéraire.
Dès que l’occasion s’y prêtait, ma guide coureuse marquait une pause pour me livrer quelque pan de la riche histoire du chef-lieu officieux de Nouvelle-Angleterre, en passant par quelques-unes de ses icônes: le Parlement (dôme doré), la Liberty Line de la Freedom Trail et… le fil d’arrivée du marathon de Boston, dont les images feront le tour du monde, un an plus tard.
Le mois suivant, c’est avec Marlin Keesler que j’arpentais une autre ville au pas de course, d’aussi tôt matin: Chicago. Ancien cadre d’un transporteur états-unien qui a rationalisé ses effectifs, Marlin a été remercié de ses loyaux services il y a plusieurs années. Pour garder le moral, il s’est mis à courir; pour en tirer profit, il s’est fait embaucher par une petite entreprise naissante de sightjogging, City Running Tours, avant d’en devenir le gérant, en 2010.
Depuis, Marlin a concocté plusieurs itinéraires, mais il ne rechigne pas non plus à laisser le client lui indiquer ce qu’il veut voir en courant. Durant ces visites, il effectue quelques mises en scène, que ce soit pour prendre une photo à la Rocky Balboa, victorieux au haut d’un escalier, ou encore, à l’aube en dessous de Cloud Gate, cette fabuleuse sculpture métallique qui est devenue l’emblème de la ville, mais qu’on peine parfois à voir de jour tellement son pourtour grouille de touristes.
Repères
❱ Le site City Running Tours (www.cityrunningtours.com) recense 10 entreprises qui proposent des tours guidés au pas de course, aux États-Unis. De par le monde, Global Running Tours (www.globalrunningtours.com) en regroupe des dizaines d’autres (mais pas tous actifs, comme c’est le cas à Montréal et Québec).
❱ Dans le site de Tourisme Montréal (www.tourisme-montreal.org), on propose quatre itinéraires de jogging touristique à réaliser par soi-même, en téléchargeant autant de cartes. On peut ainsi découvrir le Parc olympique, le Vieux-Port/Parc Jean-Drapeau, le Vieux-Montréal et le Plateau, à son propre rythme… mais sans explications.