Allergique au plein air ?

Chaque jour, la vie nous soumet à d’innombrables interactions avec notre environnement. Il y a des interactions qui semblent banales, mais qui sont essentielles – s’oxygéner et s’alimenter –, et d’autres plus complexes – communiquer, par exemple. Les réactions immunologiques font partie de ces interactions, car c’est grâce au système immunitaire que nous nous défendons contre certains « agresseurs ».
Cette réaction de défense est parfois déclenchée par des substances extérieures pourtant inoffensives. Malheureusement, dans certains cas, elle prend une ampleur disproportionnée. On parle alors d’allergie.

À peu près n’importe quel facteur peut déclencher une réaction allergique : pollen, aliment, insecte, plante, substance animale, médicament, etc. Une fois déclenchée, cette réponse immunitaire peut n’être qu’inconfortable ou dérangeante, provoquant des démangeaisons oculaires et un écoulement nasal, comme dans le cas du rhume des foins. En revanche, cette réaction peut être très invalidante, si on pense à l’asthme, et même potentiellement mortelle, dans le cas de l’anaphylaxie.

Question de saison
Au Québec, de 15 % à 20 % des gens affirment avoir reçu un diagnostic d’allergies saisonnières. Mais, en fait, plus d’une personne sur deux en rapporte des symptômes, mais n’a jamais eu de diagnostic. Typiquement, l’été est la saison la plus propice aux allergies, et les personnes de 25 à 45 ans semblent les plus touchées. On note même une prévalence plus élevée dans les régions au sud du fleuve et à l’ouest des Appalaches.

Bien qu’elles soient en général plutôt anodines, les allergies saisonnières peuvent être invalidantes : troubles du sommeil, maux de tête, fatigue, absence au travail, difficulté à contrôler l’asthme, retrait des activités, etc. Quand nos allergies nous privent d’aller jouer dehors, il faut agir !

Vous pouvez alors :
❏ éviter les moments de la journée où la température et l’humidité sont plus élevées (ainsi, sortez plus tôt le matin ou profitez de la douceur des soirées d’été) ;

❏ sortir des zones urbaines où la pollution est à son comble (fuyez le mont Royal et roulez  ou courez en bordure du fleuve, sur la voie maritime, à l’île Notre-Dame, etc.), en recherchant des endroits plus ventilés ou venteux ;

❏ limiter les irritants (encore une bonne raison de cesser de fumer) ;

❏ durant les jours critiques de la saison, utiliser une médication comme des antihistaminiques en comprimé ou des corticostéroïdes à prendre par voie nasale en les inhalant (demandez l’avis de votre pharmacien ou de votre médecin) ;

❏ dans certains cas, avoir recours à une thérapie de désensibilisation : classiquement, par injections hebdomadaires sous supervision médicale, ou depuis peu, par des comprimés (efficace dans le cas d’allergie aux graminées, herbe à poux, etc.).

Réactions allergiques gravissimes
Parfois, une réaction plus grave peut apparaître, et ce, très rapidement. On parle alors d’anaphylaxie. Les exemples classiques sont les allergies aux piqûres d’hyménoptères (abeilles, guêpes, etc.) ou aux arachides. La réaction est rapide, sévère et paniquante. Fréquemment, certaines personnes ne peuvent identifier la source ou la cause de leur réaction allergique. Quoi qu’il en soit, il faut savoir reconnaître le potentiel dangereux d’une telle situation, garder son calme et savoir intervenir. Surtout si on est loin, en voyage ou en expédition, et que les services de santé sont difficilement accessibles ou peu fiables.

Voici deux petits aide-mémoire qui peuvent vous aider en cas d’allergie susceptible de nécessiter une intervention urgente.

1. Sachez reconnaître l’allergie, qui peut présenter

différents symptômes,  qu’ils soient exclusifs ou combinés :
❱ Urticaire : éruption cutanée avec boursouflure, qui pique beaucoup et qui migre (si on encercle une lésion avec un stylo, on pourra voir, quelques heures plus tard, qu’elle aura grandi ou se sera déplacée).
❱ Œdème des voies respiratoires, aussi nommé angiœdème dans le jargon médical : enflure de la bouche, de la langue ou de la luette (uvule), avec difficulté à avaler.
❱ Crampes abdominales intenses, avec ou sans vomissements ou diarrhées.
❱ Bronchospasme : difficulté respiratoire, semblable à une crise asthmatique.
❱ Hypotension et choc : peuvent occasionner une perte de conscience.

2. Sachez réagir pour faire avorter la réaction allergique :

❱ Ne paniquez pas et gardez votre calme, ce qui est primordial.
❱ Utilisez rapidement des antihistaminiques, comme le diphenhydramine (Benadryl).
❱ Ayez en tout temps avec vous (pas dans la voiture ou dans le sac de quelqu’un d’autre) un dispositif d’administration d’adrénaline (ex. EpiPen ou Twinject). Sachez comment l’utiliser et familiarisez vos partenaires de voyage à son utilisation.
❱ Demandez de l’aide.
❱ Consultez des services médicaux promptement.
❱ Si vous êtes en expédition en région éloignée, considérez l’utilisation de corticostéroïdes en vous référant à l’expert qui est avec vous ou encore, demandez un avis médical en utilisant un service de télémédecine.
❱ Si des bronchodilatateurs en inhalation (ex. salbutamol ou terbutaline) sont disponibles, utilisez-les en cas de problèmes respiratoires.
❱ Si vous avez sous la main des antihistaminiques de type antiacide (comme la ranitidine) ou encore, des antihistaminiques de dernière génération (loratadine, desloratadine, cétirizine, lévocétirizine, fexofénadine), n’hésitez pas à en faire usage.
❱ Portez un bracelet de type MedicAlert si vous êtes à risque de faire une allergie sévère à une substance.

Bonne saison des pollens et bonnes vacances ! Surtout, ne vous privez pas de jouer dehors !