Comment voyager en santé
Loin de chez soi, les ressources médicales sont parfois rares, sinon inaccessibles. Préparez-vous !
Vivre au quotidien avec certains problèmes de santé exige une bonne organisation. Voyager après une crise cardiaque, ou en gardant le contrôle de son diabète, ou encore, en transportant son appareil CPAP (Continuous Positive Airway Pressure) pour l’apnée du sommeil, entre autres, nécessite une planification minutieuse.
Une assurance voyage adéquate
À l’étranger, les compétences du personnel médical ou les normes sanitaires diffèrent de celles qu’on retrouve au Québec ou dans un pays industrialisé. Identifiez sur votre parcours les endroits où il sera possible de recevoir des soins de santé en cas d’urgence.
Munissez-vous d’une assurance couvrant les soins médicaux et les frais d’évacuation en fonction de l’activité pratiquée. L’escalade, la plongée, les expéditions en eau vive requièrent parfois des assurances particulières qui ne sont pas offertes par toutes les compagnies. Questionnez bien votre agent : une blessure subie durant une randonnée printanière pourrait vous rendre inadmissible à une indemnisation si vous portiez des crampons, par exemple, puisque certains assureurs considèrent que ce type d’équipement est lié au domaine de l’alpinisme, et celle-ci ne serait donc pas couverte.
Identification et carnet de santé
Prenez soin de conserver avec vous une liste de vos antécédents médicaux et chirurgicaux. Traduisez ce relevé en anglais ou même dans la langue du pays visité. J’ai déjà vu des patients affligés d’une maladie cardiaque qui voyageaient avec un électrocardiogramme de repos ! Avoir aussi une liste des médicaments utilisés, dans leur dénomination générique, est indispensable.
Mettez à jour votre registre d’immunisation et vérifiez si certains vaccins sont requis dans la contrée visitée. N’oubliez pas que certains pays exigent un certificat de vaccination pour entrer dans un territoire où la maladie est endémique, ou lorsque nous arrivons d’une région réputée à risque de maladie (ex. : fièvre jaune).
De l’Everest à la chaise du dentiste…
Discutez de votre itinéraire et de vos plans de voyage avec votre médecin, ou dans une clinique santé-voyage. Également, une visite chez le dentiste au moins trois mois avant le départ est essentielle : devoir mettre fin abruptement à ses vacances en raison d’une rage de dents serait bien malheureux.
Assurez-vous de partir en ayant le parfait contrôle de votre état de santé. Sachez reconnaître les symptômes et les signes qui révèlent un dérèglement physiologique (symptômes d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie chez le diabétique, par exemple).
Les groupes guidés exigent que vous remplissiez un formulaire décrivant votre état de
santé. Informez le guide, ou les autres membres du groupe, de toute condition qui pourrait affecter le trajet prévu. Il y va de votre propre sécurité et de celle de toute votre tribu d’aventuriers.
Le degré d’effort exigé dans la plupart des expéditions est certainement supérieur à celui déployé dans notre vie de tous les jours. Les voyagistes annoncent souvent leurs périples selon une échelle de difficulté, mais cette pondération varie d’une compagnie à une autre : un circuit considéré difficile par une compagnie peut être jugé modéré par une autre. Soyez préparé et entraîné aux conditions que vous rencontrerez.
Les pépins en plein air prennent la forme d’une blessure, d’une infection ou résultent d’une exposition à l’environnement : le froid, la chaleur, l’altitude (voir encadré)… Ne sous-estimez pas leur impact sur votre situation médicale.
Prêt au décollage ?
Vous voyagez en avion ? Ayez vos médicaments avec vous en cabine, plutôt que dans vos bagages en soute. Vous éviterez qu’ils soient égarés dans une correspondance. Les garder avec soi limite aussi le risque de gel (risque pour l’insuline, les inhalateurs, les gouttes oculaires, etc.), l’exposition à la chaleur (insuline) ou une manipulation trop rude sur le tarmac !
Et maintenant, profitez des vacances !
Froid
Hypertension : peut causer une augmentation de la pression artérielle.
Insuffisance cardiaque : peut provoquer un œdème pulmonaire ou une décompensation.
Diabète : peut accroître le risque d’engelures (neuropathies périphériques).
Asthme : peut provoquer une crise asthmatique.
Chaleur
Obésité : peut réduire la tolérance à la chaleur et augmenter le risque d’hyperthermie.
Maladie cardiaque : peut augmenter le risque de syncope ou déstabiliser une insuffisance cardiaque.
Utilisation d’anticholinergiques : peut réduire la sudation et rendre vulnérable aux coups de chaleur (principaux médicaments de cette classe sont : certains antidépresseurs, les antipsychotiques, certains diurétiques [furosémide], les antihistaminiques, les médicaments contre la vessie hyperactive, la colchicine, certains somnifères [amitriptyline], des médicaments contre l’intestin irritable [dicyclomine], etc.).
Altitude
Maladie cardiaque : peut précipiter un infarctus.
Asthme : peut précipiter une crise asthmatique (paradoxalement, peut aussi aider…).
Apnée du sommeil : peut empirer les manifestations.
Emphysème : contre-indiquée.