Présenté par Tourisme Gaspésie
Destinations

Aventures automnales

Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.

Médecine naturelle

photo: Louise Mallette, parc natinal des monts vallins
 

Pas besoin de se convaincre : l’activité physique, le plein air et la santé vont de pair !

Notre santé va bien au-delà des interventions médicales biochimiques basées sur l’interprétation de paramètres scientifiques. Elle passe aussi par l’assainissement de notre environnement, par son exploitation réfléchie et durable, et par la protection des cultures, des espèces et des espaces.

Souvent critiqués sur les tribunes publiques, nos parcs nationaux, gérés par la Sépaq, jouent un rôle important en matière de santé publique et globale. Et ce, de trois façons :

Vers une santé économique
On accuse souvent la Sépaq de favoriser les classes moyenne et aisée en proposant des produits trop onéreux. Mais comparez un peu les tarifs exigés pour planter votre tente dans un camping à gestion privée, et vous remarquerez peu de disparité.
Les différents modèles de « prêt-à-camper », plus chers, ne représentent qu’environ 5 % de l’offre d’hébergement de la Sépaq, le reste correspondant aux sites de camping traditionnel. C’est la fraction des publicités liées à ces hébergements haut de gamme qui est autrement plus importante ! Ces Huttopia, Hékipia et autres yourtes ont certainement permis le recrutement dans les parcs d’une clientèle qui ne serait pas venue profiter de la nature si on ne lui avait offert que du camping sauvage.

En outre, on sait que le plein air et le tourisme stimulent le développement des régions. Les parcs nationaux du Québec contribuent donc à la création d’emplois, en plus de diversifier l’offre de travail dans des endroits reculés où l’économie repose souvent sur quelques piliers dominants (pêche, foresterie, mines, etc.). Enfin, les parcs permettent aussi de valoriser certaines cultures et de reconnaître leur importance dans notre société. Pensez aux guides inuits des parcs des Pingaluit et de Kuururjuaq.

Vers l’accessibilité
La tarification d’accès a été mise en place au tournant des années 2001-2002. On créait ainsi une contribution individuelle, à réinvestir dans le territoire. En effet, chaque dollar dépensé dans un parc y est réinvesti. Les revenus générés ne servent donc pas à renflouer les coffres du gouvernement. Cette « taxe d’utilisation » est d’ailleurs bien plus vertueuse que les gains engrangés par l’État par l’intermédiaire de la Société des alcools du Québec ou par la Société des loteries du Québec !
Cela dit, l’application d’une tarification quotidienne est tout de même déplorable. Elle s’applique bêtement, même si on ne transite qu’un instant dans l’enceinte d’un parc (par exemple, en circulant sur la Route verte) ! Pourtant, les sentiers GR en France, les grands attraits d’Islande ou encore, bien des parcs du nord-est de la Nouvelle-Angleterre voisine sont, eux, parfaitement libres d’accès. Malheureusement, cette tarification agit comme un ticket modérateur. Et ce sont toujours les familles à plus faible revenu qui en font les frais.

Vers l’écologie
Nos parcs sont des musées à ciel ouvert. On y éduque, sensibilise, protège et étudie. La plupart des sites reçoivent des étudiants de tout acabit qui y recueillent leurs observations, et bâtissent leurs thèses et travaux scientifiques. Ils défendent, en outre, deux principales vocations1, qui peuvent sembler contradictoires : une mission de conservation et une mission d’accessibilité.

Selon la Loi sur les parcs2, la Sépaq doit assurer « la récréation extensive3» sur les territoires qu’elle gère. Or, il est désolant que la Sépaq soit si peu ouverte à l’exploration de l’arrière-pays, même en hiver. Même si cet accès s’est assoupli ces dernières années, il reste relativement limité, et contraint à de nombreuses démarches fastidieuses, comme dans le parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie et celui des Grands-Jardins. Certaines zones sont, quant à elles, fermées au public, notamment le secteur Xalibu et toute la section orientale reliant la partie sud, au parc national de la Jacques- Cartier. De même les zones entre le sud du mont Albert et sa limite avec la réserve faunique des Chic-Chocs.
L’impact écologique de quelques campeurs de longue randonnée utilisant de petites tentes est certainement beaucoup moindre que la trace laissée par les équipements de prêt-à-camper. Je n’oserais même pas comparer l’empreinte écologique que laisse l’Auberge des Chic-Chocs, avec son accès en chenillette et ses parcours de ski-rando.

À chacun son rôle
Notre gouvernement doit continuer d’investir dans nos parcs : il serait faux de croire à leur autonomie financière. Nos parcs nationaux couvrent à peine 3 % de la superficie du Québec, et principalement dans des régions extrêmement distantes. Si nous voulons nous rapprocher des objectifs fixés par l’ONU dans la Convention… (Japon 2010)… et atteindre les 10 % à 15 % de territoire sous protection, la surface des parcs nationaux doit être étendue.

La Sépaq se doit assouplir l’accès à ses parcs : tous ont droit de les fréquenter, incluant les moins nantis. Les parcs doivent faire davantage de place aux activités à faibles impacts écologiques et ouvrir les portes de l’arrière-pays.
Enfin, nous, les usagers, devons considérer nos dépenses dans les parcs comme une cotisation à notre santé, comme un investissement dans notre futur. Ces espaces sont emblématiques et patrimoniaux. Plus que le matériel, consommons-y l’expérience.

1 Extrait de la Loi sur les parcs, 1977.
2 Section 1, paragraphe 1b.
3 Type de récréation caractérisée par une faible densité d’utilisation du territoire et par l’exigence d’équipements peu élaborés.