Route de la soie à vélo /// L’art du trafic routier
Et c’est parti. Difficile d’imaginer ce que seront cette succession de routes, de pistes, de plaines et de montagnes, de forêts et de déserts. Pour le moment je quitte la métropole de Xian, et cela requiert toute l’attention du cycliste qui commence à rouler en Chine. Même un dimanche matin.
Nous naviguons au milieu d’un ballet motorisé, ou d’un ondulant chaos selon la manière dont on veut le voir.
Première constatation : il n’y a aucune règle. Les piétons, les vélos, les motos, mais aussi les voitures et les camions peuvent surgir de n’importe où. À droite, à gauche, en sens inverse même dans une rue à sens unique, en sens inverse même si il y a 4 voies dans l’autre sens. Ils peuvent traverser un carrefour au rouge alors que vous êtes en plein milieu ou… Mais tout cela est fait relativement calmement, sans agressivité ni colère, souvent même avec respect.
On apprend vite que tout est dans l’évaluation de qui va arriver le premier au point de rencontre entre deux trajectoires; et celui qui arrive un quart de seconde plus tard freine et cède le passage à l’autre. Et contrairement à ce qui s’impose dans beaucoup d’autres pays, même si vous êtes le plus petit à vélo, on vous cède le passage à partir du moment où vous êtes le premier à atteindre le point de rencontre!
Ce qui est exigeant, c’est que chacun croise des centaines de piétons, d’autres vélos ou d’engins motorisés. Qui arrivent de tous côtés. Il faut donc constamment regarder tout autour, et sans cesse évaluer les trajectoires respectives de tous les véhicules alentour, pour décider si on passe devant ou derrière.
Et ne vous avisez pas, par une prudence mal placée, de passer toujours derrière ceux qui croisent votre chemin. Cela vous amènerait très vite à un arrêt suicidaire au milieu du premier carrefour. Alors on finit par s’habituer, et louvoyer sans heurts au milieu d’un chaos en constante évolution.
Résultat : à la fin de cette première journée, je n’ai pas mal aux jambes; j’ai mal à la tête!