En route vers le Nouveau-Brunswick
Bas-Saint-Laurent / Parc national du Lac-Témiscouata
S’évader sur le lac
Dernier-né du réseau de la Sépaq, le parc national du Lac-Témiscouata s’étend sur le côté est de l’étendue d’eau de 38,9 km, couvrant pas moins de 45 % de ses rives. Curieusement, un de ses deux secteurs, celui de Dégelis, est situé à l’écart. Pourtant, on ne s’y sent pas moins dans un paradis du plein air !
Tentes Huttopia aménagées sur plusieurs paliers, sentier de randonnée pédestre à flanc de montagne, longue plage bordant ce lac où la baignade est possible… On retrouve ici tout ce qui fait le bonheur des adeptes du plein air et de leur famille. Ce sont toutefois les eaux du lac, rappelant celui de Memphrémagog en raison de sa grande dimension (66 km2 contre 95 km2), qui volent la vedette : y naviguer en canot, en kayak ou en planche à pagaie est une expérience en soi.
Dès la mise à l’eau, on comprend qu’il n’est pas nécessaire d’être un expert de l’embarcation légère pour avoir du plaisir. Avec une profondeur moyenne de 32 m et une largeur maximale entre les rives de 3 km, le lac Témiscouata se prête bien à une initiation à la pagaie. Surtout qu’il n’y a pas un chat, hormis quelques bateaux à moteur qui troublent la quiétude des lieux en pétaradant au loin.
Pour une journée bien remplie sur l’eau, on atteint la baie de la Grande-Anse, située à environ 5 km au nord-ouest du site de mise à l’eau du secteur Dégelis. Le paysage visible à partir de cette crique enclavée vaut à lui seul la trotte.
Parc national du Lac-Témiscouata
400, chemin de la Vieille Route, Squatec
www.sepaq.com/pq/tem
Tente Huttopia : de 101 $ à 120 $ par nuit. Location d’embarcations nautiques légères : de 43 $ à 64,50 $ par jour.
À faire
Un nouveau camping familial
Ouvert à la fin de juillet 2016, le camping du Grand lac Touladi offre 66 emplacements, dont la moitié sans services. Cet hébergement est résolument axé sur les familles, comme en témoigne l’aménagement à proximité du sentier des Curieux de nature, six stations pour bouger et en apprendre plus sur le territoire.
Des montagnes jusqu’au fleuve
Inaugurée en 2016, la route touristique des Monts Notre-Dame relie la ville de Dégelis à Sainte-Luce, en bordure du fleuve. Elle sillonne le Haut-Pays de la Neigette et tout le secteur est du Témiscouata sur 163 km. Avis aux mollets affûtés : la surabondance de côtes en fait un véritable défi sur deux roues.
On recommande
Hôtel 1212
On prétend qu’on dort et mange bien dans cet établissement de Dégelis. Vérification faite, c’est bien vrai, surtout en ce qui concerne les grillades !
www.le1212.com
Microbrasserie Le Secret des Dieux
Depuis son ouverture, en mai 2016, cette microbrasserie de Pohénégamook sert des bières d’inspiration historique : La Baptême (blonde), La Sacristine (rousse), La Bedelle (blanche) et La Confesse (noire) ne sont que quelques-unes de ses créations aux noms évocateurs.
fr-ca.facebook.com/SecretdesDieux
Gaspésie / Auberge de montagne des Chic-Chocs
Un condensé de demi-journées
Descente à la chute Hélène, ascension des monts Matawees et Collins, visite du lac Bardey… Alors que l’équipe de guides de l’Auberge de montagne des Chic-Chocs nous présente les options de randonnées pédestres pour le lendemain, je suis soudainement pris d’un vertige.
C’est que dans ce paradis de la promenade à pied, l’abondance est de nature à compliquer les choix. En tout, la « zone récréative » de 63 km2 aménagée dans la réserve faunique de Matane est sillonnée par plus de 100 km de sentiers et de chemins forestiers. Autrement dit : trop, c’est comme pas assez.
Je tranche le dilemme en choisissant un moyen efficace, quoique sportif, de couvrir le maximum de territoire : la course en sentier. Ou plutôt la « course-marche » en sentier. Le principe est simple : alterner le pas de course et la marche (sportive) au fil du terrain composé quasi exclusivement de montées et de descentes.
Au programme : un itinéraire d’une vingtaine de kilomètres qui comprend tous les circuits de calibre intermédiaire – ou demi-journées, comme on les nomme ici. Chemin faisant, je m’abreuve des innombrables points de vue disséminés ici et là. Puis je continue ma route sur des sentiers recouverts de fougères abondantes. Sans parler de ce cervidé que je surprends au détour d’un lacet, de cette chute imposante au pied de laquelle je me rafraîchis, de ces petits ruisseaux que je franchis à gué…
Et de cette sieste bien méritée que je m’accorde à mon retour à l’Auberge, véritable havre de paix niché à 615 m d’altitude où il fait bon se prélasser dans un hamac, bercé par le vent des montagnes. Jusqu’à en perdre momentanément la carte.
Auberge de montagne des Chic-Chocs
10, rue Notre-Dame Est, Cap-Chat
www.chicchocs.com
Ouverture du début de juillet à la mi-septembre. À partir de 214 $ par nuitée par personne en occupation double.
À faire
Initiation au vélo de montagne
L’Auberge des Chic-Chocs met à la disposition de sa clientèle une flotte de vélos de montagne. Les circuits proposés, composés majoritairement de chemins forestiers larges, quoique bien boueux, conviennent parfaitement aux cyclistes néophytes. À noter que les casques sont fournis, mais que les bécanes ne sont pas dotées de pédales automatiques (« à clip »).
Envie de pagayer ?
Le territoire de l’Auberge est parsemé de lacs, dont quelques-uns praticables en canot et en kayak. Géo Plein Air vous conseille tout particulièrement de faire un détour par le lac Barbarin, garde-manger estival des orignaux. Qui sait, peut-être en croiserez-vous un qui fait trempette…
On recommande
Valmont plein air
C’est dans le stationnement de cette petite station de tourisme cap-chatienne que vous laisserez votre voiture pour gagner l’Auberge de montagne des Chic-Chocs. Profitez-en pour vous bourrer la panse au restaurant, admirer les chalets multicolores ou magasiner une randonnée en kayak sur la rivière Cap-Chat.
www.valmontpleinair.com
Edmundston, N.-B. / Rivière Verte
Tout juste à flot sur la « Varte »
Avec le temps chaud et sec, le niveau d’eau de la « Varte », comme l’appellent les locaux, est aujourd’hui exceptionnellement bas. « Je n’ai jamais vu ça », avoue ma guide Sandy Beaulieu alors que nous cherchons une ligne à emprunter au travers des nombreux rochers émergés de la rivière Verte. Résultat : on en tutoie souvent le fond, ce qui rajoute un degré de difficulté à notre randonnée de kayak de 9 km.
Remarquez, ce n’est pas plus mal ! Cette descente offerte par l’entreprise brayonne Kasa Kayak est normalement d’une facilité déconcertante tant le flot continu de la rivière se charge de faire (presque) tout le travail. Sandy m’explique que la présence, en amont de la rivière, du barrage hydroélectrique au Deuxième-Sault, exploité par la municipalité d’Edmundston, n’est pas étrangère à cette réalité.
Entre les quelques « rapides » – méritent-ils vraiment ce titre ? – dont le cours d’eau est parsemé, nous nous offrons le luxe de dériver tranquillement. C’est à ce moment que la nature sauvage de l’arrière-pays du Madawaska décide de montrer ses plus beaux atours, nous gratifiant notamment de la vue d’« aigles à tête blanche », omniprésents dans le secteur. Rien ne déchire cette quiétude, si ce n’est un groupe de canards aventuriers qui se lance à notre poursuite. Moment cocasse.
Notre festival du slalom sur la rivière Verte prend fin lorsque nous apercevons le pont à Prime, un peu plus de deux heures après notre départ. À ses abords, une plage très fréquentée fait office de lieu d’accostage pour nos embarcations – et de site idéal pour casser la croûte en attendant notre navette de raccompagnement.
Kasa Kayak
189, rang 8, Saint-Joseph-de-Madawaska, N.-B.
www.kasakayak.com
Il est possible de louer des kayaks simples ou doubles ainsi que des canots : de 35 $ à 50 $ par jour. Le prix de location comprend les gilets de sauvetage, les rames et le service de raccompagnement à votre véhicule.
À faire
La ploye de sarrasin
Vous ne pouvez pas séjourner à Edmundston sans vous régaler d’une ou de plusieurs ployes, des galettes faites à partir d’une sorte de sarrasin caractéristique du Madawaska. Cet aliment traditionnel – il trônait autrefois sur les tables des gens du coin – est typiquement servi avec du beurre, de la mélasse ou des produits de l’érable, comme du sirop ou du sucre. On peut notamment en déguster au centre d’information aux visiteurs d’Edmundston, où elles sont vendues individuellement pour quelques dollars. On peut aussi commander de la farine de sarrasin madawaskayenne sur le site internet www.laploye.com.
On recommande
Les Brasseurs du Petit-Sault
On pourrait vous parler du goût exceptionnel de ces bières artisanales d’inspiration belge, mais on vous en vantera plutôt leurs noms colorés ainsi que les mignonnes illustrations qui les ornent. Notre préférée : Sœur Catherine, une bière forte de style IPA dont « l’amertume vous mettra à genoux ! ».
www.petitsault.com/fr
Campbellton, N.-B. / Parc provincial Sugarloaf
À l’assaut du pain de sucre
Le mont Sugarloaf, vous ne pouvez pas le manquer ! Cet ancien volcan haut de 281 m surplombe l’embouchure de la rivière Restigouche, où a eu lieu en 1760 une bataille navale qui a scellé pour de bon le sort de la Nouvelle-France. Sa tête arrondie et ses flancs escarpés font de lui un extraterrestre parmi les buttons du coin – et un défi sportif certain.
Situé à cinq minutes du centre-ville de la petite municipalité acadienne de Campbellton, sur le territoire du parc provincial nommé en son honneur, l’aller-retour de 5,5 km du sommet du pain de sucre peut s’avaler rapidement, en moins d’une heure. C’est d’ailleurs ce que font les 80 habitants du coin qui, dit-on, le gravissent chaque jour. Par analogie, le mont Sugarloaf est à Campbellton ce que le mont Royal est à Montréal ou les plaines d’Abraham à la ville de Québec.
Comme à Rome, on fait comme les Romains, et on décide de livrer l’assaut. Direction : la piste Terry-Fox, qui ceinture la montagne et ouvre la voie d’ascension. Très large, le sentier d’approche permet de s’échauffer avant d’entrer dans le vif du sujet, une montée courte et sèche de seulement 800 m, mais qui promet d’élever les pulsations cardiaques. De fait, on pompe l’huile et on s’aide en poussant des mains sur les cuisses.
La vue du sommet vaut l’effort. Au loin, on voit la baie des Chaleurs prendre rapidement de l’ampleur. Devant nous, la Gaspésie et ses montagnes encaissées qui s’étendent à perte de vue. Derrière nous, une descente pour nous ramener au plancher des vaches, où encore 20 km de sentiers de randonnée pédestre et de vélo de montagne nous attendent.
Parc provincial Sugarloaf
596, chemin Val-d’Amour, Atholville, N.-B.
www.parcsugarloafpark.ca
L’accès au parc est gratuit. Possibilité de mettre à l’essai vos réflexes au Parc-vélo Sugarloaf, où 10 pistes de descente sont aménagées.
À faire
Arpin Canoë Restigouche
Cette entreprise installée à Kedgwick, au cœur de la chaîne de montagnes des Appalaches, fournit des services de guides, d’organisation de descentes sur les rivières de la région du Restigouche, et de location de canots et de kayaks. Des forfaits d’une demi-journée, d’une journée ou de plusieurs jours sont offerts.
www.canoerestigouche.ca
Centre d’expérience de la rivière Restigouche
Il a fallu presque une décennie de pourparlers et de rebondissements pour que le projet du Centre d’expérience de la rivière Restigouche soit enfin achevé. Le bâtiment principal, aménagé en plein centre-ville, à un jet de pierre de la baie des Chaleurs, accueille une exposition sur la pêche au saumon ainsi que sur ledit poisson. Un camping de 86 emplacements (3 services) est opérationnel depuis l’été dernier.
www.canoerestigouche.ca
On recommande
Salmon Lodge
Cet ancien camp de pêche reconverti en restaurant au tournant des années 2000 donne directement sur la rivière Restigouche. On y mange un saumon de haute voltige en contemplant les eaux calmes de ce cours d’eau.
www.salmonlodge.ca
Bathurst, N.-B. / Réserve naturelle de la Pointe Daly
Se vider la tête, se remplir la panse
« C’est dommage que tu passes ici au mois d’août. À ce moment de l’année, les jeunes animaux [DG1] sont muets, effrayés qu’ils sont par les rapaces », m’explique Janet Doucet, coordonnatrice des programmes à la réserve naturelle de la Pointe Daly, près de Bathurst. Manifestement, l’Acadienne connaît les lieux comme le fond de sa poche. Bonne nouvelle : c’est justement en sa compagnie que je ferai le tour du réseau de 7,5 km de sentiers.
Située à l’entrée du havre de Bathurst, dans lequel se déversent plusieurs rivières, la réserve de la Pointe Daly s’étend sur 44 hectares de marais salés, de vieux champs et de forêt acadienne. On y vient donc avant tout pour admirer la flore et la faune, abondantes. « C’est un endroit parfait pour méditer et se vider la tête », affirme Janet Doucet.
Et pour manger, ai-je envie d’ajouter. Sur la grève, la gardienne de la réserve m’invite à goûter à une plante sauvage d’une vingtaine de centimètres, cueillie à même le sol : de la salicorne. Son goût salé – la plante ne pousse qu’en bord de mer – en fait l’assaisonnement idéal de plusieurs plats, telles des omelettes.
Plus tard, Janet m’initiera également à la quenouille, une plante comestible réputée pour sa polyvalence. Par exemple, les têtes printanières, lorsqu’elles sont bouillies, s’apparentent au maïs.
Réserve naturelle de la Pointe Daly
2105, promenade Carron, Bathurst, N.-B.
www.bathurst.ca
C’est gratuit !
À faire
Défi Nepisiguit
Cette course d’aventure, dont la première édition a eu lieu à l’automne 2016, part du parc provincial Mont-Carleton, en amont de la rivière Nepisiguit, et se termine environ 140 km plus loin, à la réserve naturelle de la Pointe Daly. Trois disciplines sont au programme : la course en sentier, le vélo de montagne et le canot-kayak. Les organisateurs préparent déjà la seconde édition, qui se tiendra les 7 et 8 octobre 2017.
www.definepisiguitchallenge.com
Sentier Nepisiguit
Ce circuit de longue randonnée de 140 km suit le tracé de la rivière Nepisiguit entre le parc provincial Mont-Carleton et la ville de Bathurst. Toujours en développement, il est le fruit de plusieurs années de travail réalisé par une armée d’amants de la nature. À terme, des plateformes de camping et des refuges devraient être aménagés sur le parcours.
On recommande
Auberge d’Anjou
Tenue depuis 2014 par un couple originaire de Petit-Rocher – mais ayant habité Vancouver pendant 25 ans –, cette auberge centenaire de six chambres comprend également un bistro. On y savoure notamment le seul thé chai latté dans les environs de Bathurst. Un incontournable, vraiment.
www.aubergedanjou.com