Présenté par Tourisme Gaspésie
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Aventures automnales

Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.

Aqua ZEN

La discipline allie les bienfaits du yoga et les joies de la planche à pagaie. Concentré sur ses postures, l’adepte se laisse bercer par les ondulations de l’eau, caresser par la brise et envoûter par les murmures environnants. Pendant ce temps, ses muscles stabilisateurs sont en plein travail. Équilibre, force, relaxation et amélioration du tonus, de la posture et de la respiration : c’est tout ça, le SUP yoga.

Ce sport, qui gagne beaucoup en popularité, est très différent du yoga traditionnel sur la terre ferme, notamment sur le plan des alignements. Si une main ou un pied bouge d’un centimètre, la planche réagit instantanément et le fait rapidement savoir au reste du corps, susceptible de se retrouver très vite dans l’eau. Le plaisir, les rires et le laisser-aller diffèrent aussi de la pratique traditionnelle du yoga, un peu plus « sérieuse ».
« Faire du yoga sur une planche, c’est encore plus relaxant que le yoga en studio », commente Camélia Barrière, qui compte une dizaine de sorties à Drummondville. Difficile d’être plus zen, dans cette discrète baie de la rivière Saint-François, à l’abri du trafic et où le vent est doux et le soleil réchauffe le corps.

Et vogue le yoga !
Le SUP yoga est un croisement né de l’émergence du stand-up paddle et de la croissance exponentielle du yoga. Le directeur général de KSF, Hugo Lavictoire, dit avoir découvert ce sport par pur hasard, en voyant sa belle-mère pratiquer le yoga sur une planche dans le but de s’étirer après une balade. « C’est par la suite qu’on a vu que c’était une bonne idée parce que plusieurs personnes avaient eu la même », mentionne-t-il. Son entreprise ainsi que Pop Yoga, fondée par Marie-eve Bertrand, ont commencé à proposer des cours dans la grande région de Montréal à l’été 2010. Depuis, d’autres ont emboîté le pas un peu partout au Québec.

Mais le SUP yoga n’est pas pour autant né au Québec ; il se pratiquait déjà chez nos voisins du Sud. Perrine Marais, qui donne des cours à Drummondville, croit que les réseaux sociaux ont contribué à la popularité grandissante du sport. Selon elle, cette tendance n’en est qu’à ses balbutiements : « On est très loin d’avoir saturé ce marché-là, au contraire. » Un avis que ne partage pas vraiment Hugo Lavictoire, qui voit davantage le SUP yoga comme une mode vouée à s’estomper dans quelques années, sans disparaître totalement.

Pour l’heure, l’activité est en croissance, sans doute parce qu’elle s’adresse aussi bien aux débutants qu’aux yogis plus sérieux, qui peuvent y intégrer certaines postures avancées. « J’ai emmené des amies qui n’avaient jamais fait de yoga avant, ni de paddle board, et elles ont toutes réussi le test », précise Camélia Barrière. L’équilibre sur la planche dépend des vagues, du courant, de la stabilité et de la largeur de la planche. Marie-eve Bertrand confirme que malgré les efforts des stabilisateurs, les chutes à l’eau sont tout de même fréquentes.

SUP yoga au pluriel
Différentes variantes du yoga sur stand-up paddle sont proposées. Par exemple, KSF a développé cette année de nouveaux cours en duo, au cours desquels deux élèves doivent parfois enchaîner des postures sur une même planche. Chez Pop Yoga, des séances sous la pleine lune ou devant le coucher du soleil ajoutent un cran à l’aspect méditatif .
Les cours sont généralement donnés à des groupes de six à huit personnes. À Drummondville, dès que deux personnes désirent une séance, Perrine Marais organise une sortie sur l’eau. Ces séances ont lieu beau temps, mauvais temps, à moins d’un risque d’orage. La saison débute généralement entre la fin de mai et la mi-juin et se termine vers la mi-septembre. Stéphanie Breault, de Divya Yoga, étire de son côté la saison jusqu’à la troisième semaine d’octobre. « L’eau reste chaude et, avec les couleurs de l’automne, c’est magnifique. »

Les cours sont offerts à la carte, au coût de 25 $ à 30$ de l’heure, ou à la session pour un prix légèrement moindre. À certains endroits, le tarif est réduit pour ceux qui apportent leur propre planche, ce qui encourage à pratiquer plus d’une fois par semaine.
Selon Hugo Lavictoire, presque n’importe quelle planche peut faire l’affaire, tant qu’on y trouve un tapis et une surface lisse et confortable. Les vêtements recommandés sont ceux du yoga traditionnel, en évitant le coton.

Du yoga, vraiment ?
Le président de la Fédération francophone de yoga, Swami Sai Shivananda, est catégorique : le SUP yoga n’est pas et ne sera jamais reconnu comme un type de yoga. « L’optique du yoga est globale, vise le mieux-être et l’accomplissement de soi. Ça [le SUP yoga], c’est un amusement, dit-il sans détour. Faire des postures, c’est un huitième du yoga », ajoute-t-il en se référant, pour les sept huitièmes, aux techniques de respiration, de relaxation, de méditation et de réflexion sur les valeurs de la vie.

Le fondateur et directeur de l’école Satyam de Montréal, Hervé Blondon, s’interroge quant à lui sur les risques physiques associés à la pratique d’un dérivé du yoga. L’alignement du corps dans les postures, notamment, est forcément différent sur une planche. Il importe, selon lui, de se questionner sur la façon dont les postures sont adaptées pour s’assurer de conserver les bienfaits du yoga et d’éviter les blessures.

« Je pense qu’il y a des risques cachés, à long terme », ajoute Hervé Blondon, en précisant qu’une autre de ses inquiétudes concerne la surface où se pratique le yoga, surface qui se doit d’être plate et de niveau, sans quoi « la pratique peut nuire aux articulations, comporter un risque de dérèglement des hanches et renforcer les faiblesses physiques d’une personne », fait-il savoir. Il pense entre autres à ceux qui ont des problèmes aux genoux ou qui souffrent d’une scoliose.

« Ceux qui pratiquent le SUP yoga pour se faire plaisir une fois de temps en temps sont ceux qui ont une bonne base en yoga, qui ont déjà des stabilisateurs bien développés et qui possèdent une bonne structure posturale. Pour ceux-là, l’expérience peut être intéressante », ajoute Hervé Blondon.

« Du SUP yoga, ce n’est pas du yoga, rétorque Marie-eve Bertrand. C’est du SUP yoga ; c’est une autre discipline. » Même si elle comprend le point de vue des purs et durs pour qui la tradition du yoga exige certaines composantes primordiales.
Quelle que soit la ligne de pensée qu’on adopte, le SUP yoga reste une activité zen qui intègre une dimension essentielle à son « identité » : la présence de la nature. Qui pratique le yoga sur sa planche flottante peut s’inspirer de la sérénité environnante pour faire entrer en soi un peu de son pouvoir relaxant, du moins, jusqu’à ce que ses stabilisateurs le laissent tomber… à l’eau.
 

Où faire du SUP yoga au Québec

Pop Yoga
Pointe-Claire et camps à Hawaii (aussi un point de service
à Bromont et quelques
événements dans les Laurentides)
POPSPIRIT.CA

KSF
Parc Jean-Drapeau
Montréal (LaSalle et Verdun)
514 595-7873 ou ksf.ca

Perrine Marais
En collaboration avec Drummondville Marine
Drummondville
819 478-2297 ou
[email protected]

Divya Yoga
Entre Magog et Saint-Jean-sur-Richelieu
450 272-2335 ou divya-yoga.com

Balnea Spa
Bromont
450 534-0604 ou balnea.ca

Kadanse
Baie-Comeau
418 378-7656 ou kadanse.ca

Club Multivoile 4 saisons
Trois-Rivières
819 377-5454, 1 866 343-5454 ou multivoile.com