La Baie Georgienne
La terrible remontée de la rivière des Outaouais étant terminée, nous arrivons à la mystérieuse Baie Georgienne. Certains en rêvaient pour son eau verte émeraude et sa limpidité, alors que d’autres appréhendaient son immensité, ainsi que ses vents puissants. Dès notre arrivée dans ces lieux bucoliques, nous trouvons un site pour monter le camp et admirer le paysage. Nous sommes émerveillés et fébriles d’enfin pouvoir pagayer cette baie célèbre.
Le lendemain, nous partons naviguer entre ses petites îles rocailleuses qui nous protègent des vents. Soudainement, aucune autre option que de s’engager pour aller au large, afin d’éviter les énormes vagues cassantes qui pourraient mettre fin à l’expédition en une fraction de seconde.
Julien et Annik s’engagent les premiers et progressent dans cette eau tumultueuse. Rapidement, une vague déferlante d’environ 6 pieds les frappe de plein fouet. Malgré la toile de pontage, beaucoup d’eau entre dans le canot et le duo en est secoué. À ce moment-là, j’étais à une trentaine de pieds, suffisamment près pour être témoin de la scène. Une fois au large, presque qu’impossible de revenir en arrière. Nous nous engageons donc tous dans ce rodéo sans fin.
Certains membres de l’équipe étaient craintifs, ce qui les poussait à pagayer avec force et intensité. Étrangement, je ressentais un certain plaisir à faire face à ce défi, je me sentais en contrôle et exactement là où je devais être.
Les jours qui ont suivi, nous nous sommes levés à 4 h du matin, dans la noirceur et le froid glacial, afin d’être sur l’eau avant que les vents et les bourrasques intransigeantes ne se lèvent.
Plus d’une dizaine de jours d’efforts physiques constants plus tard, nous sommes à quelques jours d’atteindre Sault-Sainte-Marie et d’ainsi compléter ce passage sur la Baie Georgienne. Bien qu’elle nous ait fait peur, parfois fait craindre le pire, nous avons grandement apprécié ce qu’elle avait à nous offrir : des moments inoubliables en équipe, des levés et couchés de soleil émouvants et des paysages qui font de cet endroit un endroit précieux.
Tu nous manqueras mystique Baie Georgienne.