Destinations
Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Le lac Supérieur
Bien reposés par notre journée de congé du ravitaillement, nous avions décidé que l’heure du lever serait à 5 h du matin. Nous entamerions alors notre passage sur l’immense lac Supérieur à l’aube, afin d’éviter les vents dont on nous avait si souvent parlé et mis en garde.
Avant d’aller dormir, j’ai syntonisé la radio météo que nous avions reçue au ravitaillement pour nous aider à négocier les défis de navigation auxquels nous serions confrontés sur ce grand lac. Avertissement de vents forts, estimés à 25 nœuds, rafales à 30 nœuds venant du nord-ouest: ça s’annonçait corsé!
Nous avions toutefois tous hâte de nous lancer sur les eaux du lac Supérieur, dont on nous avait tant vanté la beauté. Falaises rocheuses et eaux translucides, il y a de quoi rêver! Il faut dire que nous sortions de Sault-Sainte-Marie où nous avions navigué au bord de la ville, aux côtés d’immenses paquebots. La nature nous manquait.
5 h, l’alarme sonne. Nous sortons lentement de nos tentes, le lac est déchaîné et d’immenses vagues se brisent sur la plage. Il n’est pas question de pagayer dans ces bourrasques de tempête, nous laissons donc passer le temps…
Aujourd’hui, cinq jours se sont écoulés depuis ce premier matin sur le Supérieur, aucun souffle de vent ne vient froisser le miroir des eaux du lac. Nous n’entendons que le léger craquement de nos canots fendant la dernière fine plaque de glace; ce son nous rappelle que le printemps est installé depuis peu. En cette journée de calme, difficile de croire que cette étendue d’eau ait pu être le lieu de nombreux naufrages. Le lac Supérieur continuera de me surprendre par ses multiples humeurs. Et me répète à l'oreille que nous sommes bien petits face à la force des eaux et des vents.