Destinations
Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Vélo, pagaie et camping en moins de 24 heures
Partir de Montréal en camping sans prendre la voiture ? C’est tout à fait possible et tellement agréable. Récit d’une microaventure, de Rosemont jusqu’à Sainte-Catherine, sur la Rive-Sud, dans la région de Montréal, sans brûler une goutte d’essence.
Lundi, 13 h. Des courriels entrent toutes les minutes. Mon chien réclame une séance de Frisbee extrême. Le lavabo déborde. Le téléphone sonne. Je réponds, j’agite le disque de l’autre main, fais mes bagages entre deux lancers et me prépare à tout sacrer là dans quelques minutes, car l’aventure m’appelle.
Elle sera courte, intense, mais dépaysante. Pour la première fois de mon existence (je suis un vieux quarantenaire), je pars de la maison en vélo, avec mon baise-en-ville et mon sac de couchage. Ma destination : un camping urbain méconnu, celui du RécréoParc de Sainte-Catherine, qui a ouvert lors de l’Expo 67 avant d’entrer en dormance pendant des décennies, puis de rouvrir en 2017. Selon Google Maps, c’est à 27 km de distance, soit 1 h 32 de pédalage (c’est vraiment optimiste). L’attrait des lieux : un accès privilégié aux rapides de Lachine sur cette digue entre le fleuve et la voie maritime du Saint-Laurent.
Partir directement de la porte de la maison pour une expérience de camping, ça me trottait dans la tête depuis des lunes. L’achat d’un vélo avec porte-bagages a rendu la chose possible. J’ai embarqué mes deux adolescentes dans le projet, un peu de force, j’avoue. Oseraient-elles abandonner leur père dans la solitude totale d’une chaude nuit d’été en banlieue montréalaise ? Je les ai eues par les émotions.
À 13 h 30, je ferme le bureau et nous nous enfonçons dans la cacophonie urbaine. Sachez que les cônes orange n’entravent pas seulement les voitures et les camions, mais aussi les vélos. Les cyclistes se heurtent à de nombreux détours. Pour nous rendre au pont Samuel-De Champlain, c’est une véritable course à obstacles. Quand finalement nous surplombons le fleuve Saint-Laurent vers la Rive-Sud, avec le centre-ville dans le rétroviseur, le stress s’évapore en même temps que ma sueur. J’entre en mode vacances.
Si loin et si proche du Costco
Pourquoi prendre le chemin le plus direct ? Nous sommes en microaventure, non ? Avant le Récréoparc, nous effectuons une pause au parc Radisson. Le but : naviguer sur la rivière Saint-Jacques, qui sépare Brossard de La Prairie avant de se déverser dans les eaux du Saint-Laurent. O SUP Shop y loue des embarcations sur ce cours d’eau paisible où vit une faune abondante. Pagaies en main, nous nous sentons à mille lieues de la banlieue, même si un Costco se trouve à 500 m de là.
Nous reprenons les vélos et, 7 km plus loin, nous franchissons un pont levant qui nous mène au RécréoParc, après 38 km et des poussières de vélo. De la piste cyclable qui traverse ce terrain de jeu panoramique, les rapides de Lachine se donnent en spectacle, produisant un bruit de fond qui camoufle la clameur de la ville. Toutefois, en s’éloignant du rivage, le ronronnement des paquebots des mers se fait entendre. Rien n’est parfait.
Nous y passerons une nuit en prêt-à-camper (le RécréoParc en compte quatre ainsi qu’une quarantaine de plateformes pour les tentes ; tous les sites sont inaccessibles en voiture). En ce début d’été, c’est tranquille. Nous croisons surtout des locaux qui fréquentent les lieux en pédalant, en courant, en pêchant ou en promenant bébé en poussette. Quant à nous, c’est l’heure de l’apéro et d’un souper végé, précédés d’une randonnée sous le spectaculaire coucher de soleil au-dessus de Montréal, pour finir par un marathon de lecture en soirée. On aperçoit au loin l’oratoire Saint-Joseph et le mont Royal.
Sur place, les feux de camp sont permis dans les aires communes, mais avec toute la fumée que la ville a respirée récemment, conséquence des feux de forêt, ça ne nous tentait nullement de nous emboucaner. En journée, un bassin sablonneux inondé d’eau faisant office de piscine naturelle rafraîchit les baigneurs, mais comme nous sommes dans l’esprit aventure et non beach party, nous nous reprendrons.
Le lendemain, nous sommes de bonne heure sur le piton afin de regagner la maison. À 9 h, nous empruntons la piste cyclable de la voie maritime – où l’on circule entre deux eaux, le fleuve à gauche, le canal de la Rive Sud à droite – jusqu’au parc Jean-Drapeau. Nous collationnons avec café et scones dans le Vieux-Montréal et, à 11 h 30, après 32 km et la montée de la côte Berri, nous sommes de retour au foyer. Le chien réclame une séance de Frisbee, la vaisselle nous attend encore et le téléphone sonne. « Tu étais où, Simon ? »
En BREF
Une microaventure mêlant 70 km de vélo, une balade sur l’eau et une nuitée en prêt-à-camper.
ATTRAIT MAJEUR
Partir à l’aventure en savourant chaque minute, sans perdre du temps en transport.
COUP DE CŒUR
L’incroyable faune aviaire du RécréoParc, où les chants des oiseaux en matinée composaient la symphonie de notre déjeuner.
ofitness.surf (O SUP Shop)