Le bas sort du placard
Chaussette inadéquate égale pied surchauffé ou gelé. C’est un pied qui devient sensible aux chocs, aux pressions de la botte et aux ampoules. Et ce sont des bottes parfois remplacées à tort. Qu’on se le dise : le bas ne coûte pas cher et rend des services inestimables!
Que vaut une bonne paire de bottes si on choisit la première paire de bas sur le présentoir? Ou la moins chère parce que les bottes le sont déjà assez? Les bas jouent un rôle crucial : c’est une couche protectrice qui isole le pied du froid. Mal choisis, ils peuvent provoquer des effets secondaires très désagréables : frottements suivis d’ampoules, transpiration, gel.
Quelle que soit l’activité pratiquée, un bon bas doit être confortable, respirant et durable. Ces propriétés dépendent de trois facteurs : l’épaisseur, les matériaux et la confection. Et tous les trois ont évolué au cours des dernières années.
Évitez les épais!
La première chose qu’on remarque dans un bas sur le présentoir, c’est son épaisseur. Pour un même matériau, une chaussette plus épaisse amortira mieux les chocs et les pressions qu’une chaussette mince. C’est aussi grâce à son épaisseur que le bas empêche le pied de bouger dans la chaussure, ce qui réduit le risque d’ampoules. Une fois l’espace entre le pied et la botte comblé, les deux ne font plus qu’un. Le couple fusionnel est parfois une stratégie gagnante!
Par temps froid, on peut être tenté de porter des bas plus épais pour garder les pieds au chaud. Attention! Un bas plus épais peut aussi comprimer les vaisseaux sanguins sous la surface de la peau. Résultat : ça ralentit la circulation de sang chaud, et le froid s’installe. La solution aux pieds froids consiste quelquefois à porter une chaussette plus mince. Ou encore, un bas plus épais dans une botte plus large. On peut aussi profiter de bas coussinés, dont le dessous est plus épais que le dessus.
De nos jours, la plupart des bas possèdent des coussinets là où les chocs sont répétitifs et où les trous se forment en premier. Le coussinage est donc autant une question de confort que de durabilité. On y préfère une fibre résistante, comme le nylon. Les premiers endroits à renforcer sont le talon, les orteils et le dessous de l’avant-pied. On protégera aussi le fragile tendon d’Achille des pressions et des frottements de la botte. Dans le cas de sports où on pousse sur l’avant du pied, comme le ski de fond ou le vélo, ou bien quand les orteils cognent dans le fond de la botte en descente, le coussinage de l’avant-pied et des orteils est particulièrement important. Un bas de ski alpin doit être coussiné à la hauteur du tibia pour le protéger contre le haut de la botte.
Certains, comme les coureurs, préfèrent un bas avec des coussinets minces, pour mieux «sentir» le sol plutôt que d’avoir l’impression de courir sur des coussins, justement.
Laine contre synthétique, le faux débat
Les bas sont généralement composés d’une combinaison de fibres synthétiques, de laine et de fibres élastiques. Ces dernières sont présentes en faible pourcentage. Dans le col de la chaussette, elles maintiennent celle-ci en place et l’empêchent de glisser. Autour d’endroits sensibles comme l’arrière du talon et le tendon d’Achille, elles servent à mouler le bas au pied. Dans les deux cas, l’objectif est le même : empêcher la formation de plis, sources de frictions et donc d’ampoules.
La laine renferme une fibre isolante, elle respire très bien et peut absorber 30 % de son poids en eau avant de procurer cette sensation redoutée d’éponge mouillée. La vénérable laine mérinos est un classique des vêtements de plein air, car sa fibre mince et souple est très agréable au contact de la peau. Mais d’autres types de laine sont apparus sur le marché du plein air (voir ci-contre).
Toutefois, la laine perd sa forme avec le temps, et les chaussettes alors étirées ne tiennent plus en place. La laine mérinos performe toutefois assez bien. Cela dit, plutôt que de vendre des fixe-chaussettes de plein air pour des bas 100 % laine, les fabricants ont ajouté des fibres synthétiques qui donnent une structure au bas.
De leur côté, les chaussettes 100 % synthétiques (ex. : polyester ou polypropylène) gardent leur forme, respirent bien, sèchent plus vite que la laine, mais ne possèdent pas la résistance naturelle de la laine contre les bactéries. Autrement dit, elles dégagent de mauvaises odeurs très rapidement. Pour une excursion de plusieurs jours, certains trouvent cela désagréable. Des fabricants ont donc mis sur le marché des tissus synthétiques antibactériens (voir ci-contre).
D’autre part, les tissus synthétiques n’évacuent pas l’humidité aussi rapidement que la laine. Alors que celle-ci laisse passer la vapeur humide, il faut attendre qu’une pression de chaleur humide monte entre la peau et le bas synthétique, voire qu’une pellicule d’eau se forme sur le pied pour que le transfert commence avec des bas en tissu synthétique.
Beaucoup de bas comprennent donc un mélange de laine et de fibres synthétiques. Le meilleur des deux mondes, quoi! Quels sont les meilleurs pourcentages de l’une et des autres? Ça dépend de vos bottes! Si elles possèdent une membrane de type Gore-Tex, choisissez alors un bas avec moins de 50 % de laine, car l’humidité absorbée par le bas a de la difficulté à s’extraire des pores du Gore-Tex, et finit par s’accumuler. C’est le fabricant de bottes Lowa qui se serait rendu compte le premier de ce problème chez ses clients néo-zélandais, amateurs de bas en laine mérinos.
En revanche, si vos bottes de cuir n’ont pas de membrane, elles respirent mieux. Vous pouvez alors augmenter le pourcentage de laine jusqu’à 70 % et 80 %.
Bas haute couture
C’est probablement dans la confection que les compagnies de bas font le plus preuve d’imagination. Certaines caractéristiques importantes sont cependant courantes et faciles à observer. Choisissez une chaussette qui monte au-dessus du soulier ou de la botte pour absorber la friction du col sur la peau. Et oubliez la chaussette «tube»; le bas doit avoir un talon bien défini et bien enveloppant pour l’empêcher de glisser.
Ensuite, accordez de l’attention à la façon dont le bas est fermé devant les orteils. La couture doit être plate. Une couture qui ressort à l’intérieur, même uniquement dans les coins, risque de provoquer de la friction à l’origine d’ampoules. Des compagnies comme Rohner ou Balega ferment leur bas à la main avec une technique qui fait qu’on ne sent ni couture, ni bosse, ni pression.
Certains bas contiennent des zones où le tissage est moins serré. Celles-ci sont généralement situées sur le dessus du pied ou le long de l’avant-jambe, ou les deux. Ce sont des panneaux de ventilation destinés à garder le pied au sec. X-Socks a même inclus des canaux de ventilation dans le tissu de ses bas. Ils partent de l’arche plantaire et montent jusqu’au col. À chaque pas, l’aplatissement de l’arche chasse l’air chaud et humide vers l’extérieur, puis «aspire» de l’air frais. L’objectif est toujours le même : un pied sec est un pied heureux, qui n’a ni trop chaud ni trop froid.•
Des matériaux à découvrir
SkinNODOR et SilverNODOR (X-Socks)
❱ Ces deux fibres synthétiques incorporent des agents antibactériens dans leur composition, qui ne disparaissent pas au lavage. Ces fibres préviennent les mauvaises odeurs à long terme.
❱ La SkinNODOR relâche des ions antibactériens sous l’effet de la chaleur du pied.
❱ La SilverNODOR est une fibre gainée d’argent, un métal antibactérien.
Laine mérinos,
fibre Compact Spun (Point6)
❱ Cette fibre s’effiloche moins que les autres fibres de laine mérinos. Elle est donc encore plus confortable et plus résistante.
Laine Kidmohair
(L’Angélaine)
❱ Cette laine provient du chevreau Angora. La fibre, très douce, ressemble plus à un cheveu d’enfant qu’à de la laine. L’Angélaine élève son troupeau à Sainte-Angèle (Bécancour).