Patiner sans se fatiguer


L’anatomie d’un patin

De quoi est fait un patin à roues alignées? Regard sur cet équipement qui vous fera glisser sur l’été.

Les roues
À première vue, les roues semblent toutes identiques. Après tout, une roue, c’est une roue, ne reste qu’à choisir la couleur… Détrompez-vous! Même si elles semblent d’une importance secondaire, les roues influencent grandement la performance et le rendement des patins. On devra absolument tenir compte de leur taille, mais aussi de leur dureté, et on s’attardera sur une autre pièce maîtresse du patin: le roulement à billes, communément appelé bearing.

En ce qui concerne la taille des roues, un principe simple s’applique: plus elles sont grosses, plus la distance parcourue augmente pour une même vitesse de rotation. En d’autres termes, plus elles sont grosses, plus on va vite. Mais attention: une vitesse supérieure peut signifier également un moins bon contrôle. Il est donc important de trouver le juste équilibre entre la vitesse et le contrôle.

Pour vous donner une idée, la grosseur d’une roue de patin pour adultes varie de 72 à 110 mm. Sur les patins de hockey, on trouve des roues de 72 à 80 mm, et sur les patins de course, l’échelle va de 90 à 110 mm. Pour un patineur récréatif intermédiaire, le bon compromis est une roue de 80 à 84 mm.

Outre leur taille, la dureté des roues est un autre élément important à considérer dans le choix d’un patin. Plus une roue est molle, plus grande est sa surface de contact avec le sol. Cette caractéristique offre un meilleur contrôle puisque la roue a plus d’adhérence, mais peut aussi exercer un ralentissement étant donné sa résistance accrue. Au contraire, une roue plus dure est moins adhérente, mais offre un meilleur roulement. On peut illustrer ce principe en comparant une roue de vélo manquant un peu d’air avec une roue bien gonflée. L’exemple du pneu de vélo démontre comment la dureté de la roue influence le confort. Plus une roue est dure, plus le patineur sent les vibrations et les coups causés par la chaussée.

En plus d’influencer la vitesse, le contrôle et le confort, la dureté de la roue influence également son usure. Une roue molle s’use beaucoup plus vite qu’une roue dure, souvent à cause de matériaux moins résistants et parce qu’elle a une plus grande surface de frottement au sol. Son indice de dureté est inscrit sur la roue par un nombre se situant entre 74 et 100 suivi de la lettre A: plus le nombre est élevé, plus la roue est dure.

Enfin, à l’intérieur de la roue se trouve le roulement à billes (bearing). Cette pièce permet à la roue de tourner avec un frottement moindre. Il existe différents types de bearings. Tout d’abord, les systèmes de roulement à billes portant la mention ABEC comportent sept billes et affichent un indice de qualité de 1 à 9: plus le chiffre est élevé, plus le roulement et la fabrication sont précis. On trouve parfois les lettres SG, qui identifient un roulement à billes lubrifié avec de la graisse de silicone (silicone grease); ceux-ci respectent aussi la cote ABEC.

On trouve également sur le marché l’identifiant ILQ qui, comme ABEC, affiche un indice de 1 à 9 pour indiquer la qualité du roulement à billes. Par contre, ce type de bearing possède six billes, et cet indice n’est pas comparable avec ABEC. On peut trouver un ILQ 7 de qualité comparable à un ABEC 5 ou même à un ABEC 9. Dans tous les cas, le principe reste le même pour chaque fabricant: plus le chiffre est élevé, meilleur est le roulement à billes.

La platine
La platine, aussi appelée lame ou châssis, sert d’abord à tenir les roues, mais également à transférer l’énergie de la poussée vers les roues. Le matériau qui la compose influence le confort et la performance. Les platines sont généralement constituées de polymère, de composite ou de métal. Une platine en polymère absorbe une grande partie de l’énergie de la poussée, mais aussi une bonne partie des vibrations. Une platine en métal, quant à elle, retransmet la majorité de l’énergie vers les roues, mais transmet aussi chaque vibration. Une platine en composite constitue un bon compromis: elle transmet une bonne partie de l’énergie tout en absorbant beaucoup les chocs.

La bottine
Plusieurs éléments sont à considérer sur la bottine d’un patin: la coque, la hauteur de la bottine, le système de serrage, le chausson et la ventilation. Alors que certains de ces éléments influencent le confort, d’autre conditionnent la performance et le rendement du patin.

La coque, aussi appelée «tige» sur certains modèles, est en quelque sorte la colonne vertébrale de la bottine. Souvent en polymère sur les modèles récréatifs et en composite sur les mo­dèles de performance, cette partie de la bottine influence grandement la rigidité du patin. Cette armature qui épouse le talon et la cheville sert à éviter les torsions et flexions indésirables au niveau de la cheville, empêchant (ou du moins réduisant le risque) de «patiner sur la bottine» (lorsqu’on patine avec la cheville en éversion, pied fléchi vers l’extérieur). Plus les matériaux de la coque sont rigides, plus l’énergie de la poussée est transmise intégralement vers la platine et les roues.

La hauteur de la bottine influence considérablement la performance du patineur. Trois hauteurs de bottines sont proposées: haute, moyenne et courte. La bottine courte s’adresse à un patineur d’élite, très expérimenté, qui exerce un excellent contrôle. Une bottine haute s’adresse à n’importe quel type de patineur. Elle fournit un meilleur soutien au muscle stabilisateur de la jambe et de la cheville et, du même coup, un bien meilleur contrôle. En revanche, une bottine haute absorbe davantage l’énergie de la poussée. La bottine de hauteur moyenne présente un bon compromis: elle offre une partie du soutien de la bottine haute, mais avec une partie de l’efficacité de la poussée d’une bottine courte.

Plusieurs systèmes de serrage sont offerts sur le marché: des lacets traditionnels, des systèmes d’attache rapide, des boucles et des rubans auto-agrippants (Velcro). Alors que les lacets et systèmes d’attache rapide sont utilisés pour serrer l’ensemble de la bottine, les boucles et les bandes Velcro permettent un ajustement plus précis, souvent au niveau de la cheville ou du cou-de-pied. Pour les lacets et les attaches rapides, un laçage de corde confère au patineur un meilleur contrôle sur son serrage, contrairement au système d’attache rapide.

En ce qui concerne le chausson, soit l’intérieur de la bottine, deux éléments majeurs sont à considérer. D’abord, certains chaussons sont thermoformables: chauffés par la chaleur de vos pieds, ils en épousent la forme, éliminant les points de pression et de friction que le moule industriel pourrait occasionner. Ensuite, certaines semelles possèdent une couche de gel au talon, assurant un confort accru dans les longues sorties.

Finalement, la ventilation représente un autre critère important dans le choix d’un modèle de patin. Certains modèles sont munis de grilles de ventilation, soit sous la plante du pied, soit aux orteils. Par une chaude journée d’été, vous apprécierez avoir tenu compte de ce critère!

Quelques questions à se poser avant l’achat
❱  Quel est mon degré d’habileté: débutant, intermédiaire, avancé, expert? Il est important de tenir compte du style pratiqué: lorsqu’on change de style, le degré d’habileté change. On n’a plus la même expérience!
❱  Quel style de patinage vais-je pratiquer: randonnée, course, hockey, parcours urbain?
❱  Où vais-je patiner: intérieur ou extérieur, rue ou piste cyclable, sur des pentes ou sur le plat?
❱  Avec qui vais-je patiner: avec des amis du même calibre que moi, des enfants ou des patineurs débutants?
❱  À quelle fréquence vais-je patiner: deux fois dans l’été ou deux fois par semaine?



Entretenir ses patins
Afin de conserver ses patins plus longtemps, voici quelques conseils d’entretien utiles.

1 Faites une rotation des roues à chaque début de saison. Échangez la première roue avec la troisième, ainsi que la deuxième avec la quatrième, et alternez le sens (l’intérieur devient l’extérieur, et vice-versa).
2 Faites nettoyer et huiler le système de roulement à billes. Après une sortie sous la pluie ou après avoir roulé dans le sable ou la poussière, vos bearings sont sales et, par conséquent, perdent leur efficacité.
3 Lorsque vous ne les utilisez pas, entreposez vos patins dans la maison, à une température constante. Les roues, bearings et composants en polymère sur vos patins vous remercieront.