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Aventures automnales
Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.
Nouvelle-Écosse: sur la piste de Cabot
Des envies de camper sur de hautes terres ? de se baigner dans les eaux revigorantes de l’Atlantique ? d’explorer des canyons profonds et des sommets spectaculaires ? Une destination s’impose : Cabot Trail, sur l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.
À la fois voie d’accès principale à la plus vaste partie de l’île du Cap-Breton et destination à part entière, Cabot Trail – ou piste Cabot – est célèbre : il s’agit de l’une des plus belles routes en Amérique du Nord, voire au monde, selon nombre de publications spécialisées en tourisme et voyage, dont le magazine Travel + Leisure.
La section la plus majestueuse de cette longue boucle de 300 km se trouve dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Mais attention : qui dit paysages à couper le souffle dit aussi montées abruptes et pentes raides. Assurez-vous, avant de partir, du bon état général de votre véhicule, surtout de vos freins, car eux ne seront pas en vacances sur les routes du parc.
Peu importe le lieu de départ que vous choisirez pour monter par la route sur les hautes terres – en amorçant l’aventure à Chéticamp (côte ouest) ou à Ingonish Harbour (côte est) -, il faut faire la boucle au complet si on ne veut rien manquer. Vous aurez la possibilité de vous arrêter à loisir et de faire halte pour un ou plusieurs soirs, car l’offre de camping est multiple et diversifiée dans le parc (voir l’encadré De tout pour tous).
Inauguré en 1936, ce parc fédéral, qui s’étend sur 950 km2, protège près de 20 % de la partie nord du Cap-Breton. C’est l’un des plus grands territoires naturels protégés de la Nouvelle-Écosse, et assurément le plus beau.
Quand la montagne rencontre la mer
Le climat maritime, les variations d’altitude et le relief accidenté du parc donnent lieu à une riche combinaison de forêts, allant de la froide taïga sur les plus hauts plateaux aux forêts acadiennes et boréales sur les pentes et les falaises à pic.
Le majestueux pygargue à tête blanche patrouille près des escarpements, et tout particulièrement aux embouchures des rivières, que ce soit du côté ouest du Cap-Breton (golfe du Saint-Laurent) ou du côté est (océan Atlantique). Le grand rapace est commun sur place ; bien malchanceux seront les campeurs qui n’auront pas eu l’occasion de l’apercevoir durant leur séjour, planant en silence, haut dans le ciel.
Quelques dizaines de végétaux et d’animaux rares ou menacés vivent dans le périmètre protégé du parc, dont des plantes arctiques-alpines. Ces muets témoins de la dernière période glaciaire s’entêtent à y pousser sur les sommets, et ce, depuis 10 000 ans, au bas mot. Un papillon peu commun, le papillon queue-courte du Cap-Breton, s’observe aussi sur ces endroits balayés par le vent – il est régulièrement noté sur le sentier Skyline (une boucle de 8,2 km donnant sur la côte ouest et le golfe du Saint-Laurent).
Forêt acadienne 101
On utilise le terme générique forêt acadienne pour parler des forêts mixtes qui recouvrent les terres des trois provinces maritimes (Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse). Sous l’influence des eaux de l’océan Atlantique, cette étendue boisée jouit d’un climat généralement stable et modéré (température moyenne annuelle de 4,3 à 6,5 oC). Par contre, sur les hauteurs de l’île du Cap-Breton, les hivers sont longs, rigoureux et neigeux, avec une moyenne des températures hivernales de –8 oC, et par conséquent y dominent les conifères.
Les fluctuations de température et d’humidité, la topographie extrêmement variée (estrans, dunes, falaises abruptes, etc.) et l’exposition (ou non) à des vents forts expliquent en partie la grande diversité de la forêt acadienne. L’assemblage des espèces qui la compose est particulier : un mélange appalachien d’après la dernière glaciation, de même que de la forêt boréale et de la plaine côtière atlantique. L’espèce forestière la plus caractéristique est sans contredit l’épinette rouge. Elle est accompagnée, dans des proportions différentes selon les conditions, d’autres conifères communs (sapin baumier, pins blanc, rouge et gris, épinettes blanche et noire). L’érable à sucre, le hêtre et le bouleau jaune comptent parmi les feuillus les plus abondants et dominent les forêts matures qui poussent sur les sols les plus riches et sous les climats les plus cléments.
Au fond des vallées profondes et encaissées du parc national des Hautes-Terres du Cap-Breton s’observent des peuplements feuillus très anciens, telle cette vieille érablière âgée de 350 ans, dans la vallée de Grande Anse, facilement accessible à partir de la route principale et d’un bref sentier de 0,6 km (le Lone Shieling).
J’ai pour toi un lac
Au creux d’une épaisse forêt, à peu de distance du camping Broad Cove (côté atlantique), se trouve le lac Warren, le plus vaste plan d’eau douce du parc. On s’y rend à pied par le sentier du même nom, numéroté 20, une boucle facile de 4,7 km, pour toute la famille, qui fait le tour du lac et permet de beaux points de vue sur la surface calme des eaux. Les berges sont colonisées par une large variété de plantes typiques des milieux humides, de la délicate lobélie de Dortmann à l’odorant myrique baumier. Au crépuscule, le plongeon huard y pousse son chant envoûtant.
Un sentier ? Des sentiers !
Pas moins de 26 chemins de randonnée pédestre sont offerts aux campeurs. Ils sont d’une grande diversité et de différents niveaux de difficulté – de la promenade facile à la longue ascension d’une crête escarpée. Commodément, plusieurs partent directement des campings aménagés dans le parc, dont les numéros 1 (L’Acadien) et 2 (Trous de saumons) du camping de Chéticamp, le 6 (Rivière à Lazare) ou le 11 (Ruisseau MacIntosh) des campings du même nom.
Parmi les plus belles randonnées, on compte le sentier 7 (Skyline) avec sa vue sur les caps, les falaises accidentées et les baleines qui croisent au large, et le 24 (Middle Head) qui invite à aller au bout d’une péninsule à la rencontre des oiseaux de mer.
Le long de Cabot Trail, les paysages sont grandioses ; la flore et la faune, inoubliables ; les campings, impeccables. À explorer au moins une fois dans sa vie !
En bref
En dépit de l’affluence estivale, de la circulation qu’elle engendre sur la route principale du parc et des travaux de réfection routière qui y ont cours, la meilleure période pour boucler Cabot Trail est juillet.
ATTRAITS MAJEURS
Du côté est (océan Atlantique) : la péninsule de Middle Head qui s’avance dans la mer (on y a érigé une magnifique auberge, le Keltic Lodge). Du côté ouest (golfe du Saint-Laurent) : le cap Rouge et sa vue panoramique à la fois sur les flots bleus et sur l’arrière-pays.
COUP DE CŒUR
La plage cachée de l’estuaire du ruisseau Warren, à l’anse Broad, en contrebas du camping Broad Cove.
pc.gc.ca/fr/pn-np/ns/cbreton
De tout pour tous
Six campings sont aménagés le long de la route qui traverse le parc des Hautes-Terres du Cap-Breton. Deux se trouvent sur la côte ouest (Chéticamp et Rivière à Lazare), deux autres sur la côte est (Ingonish Beach et Broad Cove) et deux à l’intérieur des terres (Ruisseau MacIntosh et Big Intervale). Certains sont vastes et offrent des services complets pour VR (Broad Cove et Chéticamp), d’autres accueillent plutôt des tentes (Ingonish Beach) et sont de taille plus modeste (Rivière à Lazare, Ruisseau MacIntosh et Big Intervale).
Pas d’équipement ? Pas de problème: des emplacements tout équipés sont disponibles aux sites d’Ingonish Beach et de Chéticamp. Il est également possible de réserver un séjour dans l’une ou l’autre des 20 tentes de type oTENTiks installées dans les trois plus grands campings (Broad Cove, Ingonish Beach et Chéticamp).
Pour réserver à Broad Cove, Ingonish Beach et Chéticamp, peu importe la sorte d’emplacement ou de services recherchés : reservation.pc.gc.ca ou 1 877 737-3783.