Présenté par Tourisme Gaspésie
Destinations

Aventures automnales

Pour une virée colorée entre mer et montagnes, on met le cap sur la Gaspésie.

Whistler, la légende

La célébrissime station de l’Ouest canadien mérite-t-elle sa réputation de Mecque du ski alpin? Plongée dans le mythe.

La voix est forte, pour mieux porter. Le vent et les nuages dominent l’espace et le temps. «Restez sur la gauche après l’entrée dans bowl, et vous parviendrez à vous repérer grâce au roc qui dépasse de la neige.» C’est Max, notre guide australien. Il nous donne quelques trucs pour bien apprécier notre descente, tant la visibilité est proche du zéro absolu. Nous sommes au-dessus de la limite des arbres, dans un des couloirs des Harmony Horseshoes.

Le degré de la pente est prononcé, les premiers virages sont serrés et sautillants, mais heureusement, nous sortons du nuage et apprécions plus sereinement la suite dans la neige poudreuse, sous le télésiège Harmony 6 Express.

Les jambes se reposent dans le télésiège, mais la vitesse est presque trop rapide pour vraiment avoir le temps de récupérer avant la prochaine descente. Nous sommes de nouveau dans les nuages, perdant de la visibilité, tandis que le fouet régulier d’une petite neige nous cingle le visage. «Le terrain est si grand que parfois, le soir, on rencontre des gens qui ont skié dans un autre secteur et qui n’ont pas vu de nuages de la journée», explique Max.

Quoi qu’il en soit, les trois premiers jours du séjour, nous sommes résolument sous la neige… et sous les nuages. «C’est Whistler! dit simplement Max. Il y a beaucoup de nuages, mais c’est parce qu’il y a beaucoup de neige aussi!» Ce guide sait de quoi il parle: depuis 10 ans, comme tant d’autres accros de la neige, il fait l’impasse sur l’été austral pour s’offrir sa dose de poudreuse dans les Rocheuses canadiennes. En moyenne, près de 12 m de neige tombent sur Whistler chaque hiver.

Le géant des géants
Mais Whistler, est-ce si grand que ça? Sa réputation n’est-elle pas surfaite un brin? Parole de journaliste skieur baroudeur qui commence à avoir vu son lot de terrains skiables ici (Québec, Nouvelle-Angleterre) et là (Utah, Colorado, C.-B., Alberta, Chili, Alpes françaises), Whistler est dur à accoter!

«En matière de terrain skiable, il n’y a rien de comparable, ni au B.C. ni ailleurs en Amérique du Nord», assure Pierre Bouchard, grand amateur de vélo, de ski et de plein air. Celui qui parcourt la planète à vélo et collabore depuis des lustres à Géo Plein Air et à Vélo Mag a vécu l’essor de Whistler dans les années 1990. Le petit village de tripeux s’est certes ouvert sur le monde, avec le développement à vitesse grand V, la spéculation immobilière et les Jeux olympiques de 2010. «Mais le ski n’a pas changé, constate Pierre. Ça reste la meilleure place dans le monde. Même avec une capacité de plus de 65 000 skieurs par heure, je ne les vois pas, ces skieurs! C’est trop grand!»

Tout est surdimensionné, à commencer par la carte des pistes qu’on vous tend à la billetterie. Ce n’est pas une carte, mais bien un atlas de montagne. En le dépliant, on prend conscience de l’envergure de Blackcomb et de Whistler. Les deux gigantesques montagnes jumelles sont étagées comme des gâteaux: la base, la section subalpine et la section au-dessus de la limite des arbres, pour un dénivelé total de plus de 1600 m.

Souvent, on va passer la journée dans une petite section (aussi grande qu’un versant à Tremblant), qu’on quitte en fin de journée pour redescendre jusqu’en bas. On est surpris de devoir descendre si longtemps, presque une demi-heure à bonne vitesse… Si on reste dans l’échelle des montagnes de l’ouest de l’Amérique du Nord, Whistler Blackcomb est le plus grand domaine skiable, par une marge de 3000 acres, sur ses plus proches rivales, au Colorado.

«Il y a encore des zones que je ne connais pas, raconte Pierre Bouchard, qui a pourtant skié des centaines de fois ici. Et quand on ajoute l’accès au backcountry, c’est infini.» Le parc provincial Garibaldi englobe tout le territoire au sud de la station, un terrain de jeu sans limites où les peaux d’ascension et les skis de télémark ou de haute route ont la cote. «C’est un des seuls endroits dans le monde où on a accès à une foule de possibilités de backcountry, directement à partir de la remontée mécanique.»

Bien sûr, il n’est pas rare de trouver un ou deux bowls et du territoire hors-piste dans les grands centres de ski de la planète. La différence, ici, c’est non seulement la qualité, mais la quantité effrayante, le choix innombrable de terrains hors-piste, en sous-bois balisés ou en bowls proposés aux skieurs. On peut passer une semaine à Whistler Blackcomb et skier chaque jour dans un lieu différent.

Skier le mythe
Quand quelqu’un nous recommande fortement d’aller voir un film, on se crée des attentes et on est parfois déçu. De la même manière, en arrivant à Whistler après en avoir entendu parler pendant 20 ans comme étant la référence ultime, il faut faire attention pour que notre cinéma mental ne s’emballe pas.

Or, une fois sur le terrain, chaque descente est un délice. Surtout qu’en ce début de décembre, la neige est au rendez-vous: les tempêtes ont déjà laissé plus de trois mètres au sol. Chaque jour, une dizaine de centimètres s’ajoutent encore. «J’ai remarqué qu’il y a plus de neige qui tombe au début et à la fin de l’hiver, fait valoir Max. Novembre, décembre et mars sont des mois extrêmement neigeux.»

Un autre avantage de Whistler Blackcomb, c’est celui de pouvoir choisir l’altitude où l’on skiera selon l’endroit où se trouve la plus belle neige. Quand la visibilité n’est pas bonne, les sous-bois de la zone subalpine de Blackcomb constituent une bonne option, comme les pistes Where’s Joe, Bark Sandwich et Arthur’s Choice. En début et en fin de saison, on évite les pistes près de la base des montagnes, à moins que le temps ne soit résolument sous le point de congélation, sans quoi la neige mouillée freinera les ardeurs.

Par temps plus dégagé, il faut absolument faire un tour dans un des nombreux bowls de la zone au-dessus de la limite des arbres. L’horizon ouvert sur la mer de montagnes de la chaîne côtière de la Colombie-Britannique coupe le souffle. Le sentiment de liberté et de flottement, sur la neige légère de haute altitude, est carrément magique.

Si certains couloirs s’adressent aux experts, d’autres secteurs, plus intermédiaires, ne procurent pas moins d’extase, comme Horstman, ce grand bowl à la pente plus douce, tout en haut de Blackcomb, et accessible par arbalète. Upper Cloud Nine permet, pour sa part, de skier au pied des murailles du sommet de Blackcomb, sur une large piste intermédiaire. Symphony, Harmony et Saddle sont les secteurs à retenir du côté de Whistler pour avoir accès au terrain dégagé de la haute montagne, sans crainte de rouler en boule jusqu’en bas. Quant aux skieurs plus exigeants, ils iront explorer les Glacier Bowl, Whistler Bowl, West Bowl et Bagel Bowl: des heures de plaisir sur un terrain varié, pentu et infini, juste à droite du sommet de Whistler.


Le glacier Bowl, Blackcomb

Alors qu’autrefois il fallait choisir entre Whistler et Blackcomb pour une journée de ski, les télécabines Peak 2 Peak permettent maintenant de franchir les 4,4 km qui séparent les deux montagnes – c’est le plus long téléphérique du genre dans le monde – en 11 minutes et à 415 m au-dessus du ruisseau Fitzsimmons.

Au-delà du coup de pub qu’a valu l’ouverture de ce vertigineux téléphérique juste avant les Jeux olympiques de 2010, ce sont les nombreux télésièges quadruples débrayables et les autres télécabines qui attirent l’attention. «La qualité des remontées mécaniques, hyper modernes, fonctionnelles, nombreuses et bien placées, c’est quelque chose de très réussi à Whistler», remarque le champion olympique Jean-Luc Brassard, un habitué des lieux.

Le soleil pour finir en beauté
D’une journée à une autre et d’une condition météo à une autre, les journées se suivent et ne se ressemblent pas, à Whistler Blackcomb. Pour preuve, alors que nous partions un jeudi après-midi et que nous ne devions pas skier en cette dernière matinée, deux membres du groupe et moi n’avons pas pu résister au retour du soleil, après trois jours dans les nuages.

Dans le bien nommé télésiège 7th Heaven Express, nous nous sommes extasiés devant le sommet Blackcomb et ses 2440 m de hauteur. «Le grand bonheur du ski, pour moi, c’est le panorama, confie Jean-Luc Brassard dans le télésiège. Le visuel est tout aussi important que la performance. En fait, la performance est maintenant très secondaire, ça ne rentre même plus dans l’équation!» Au-delà de la limite des arbres, dans la dizaine de centimètres de neige légère (encore) tombée pendant la nuit, nos descentes sous un soleil éclatant nous ont ensuite permis d’apercevoir les bowls de Whistler, au loin, et les hauts sommets du parc provincial Garibaldi, en arrière-plan.

«On n’est jamais indifférent face à cette immensité, confie l’ancien compétiteur. Ça fait longtemps que je viens à Whistler, et je suis toujours impressionné, je prends toujours au­tant de photos, je suis toujours ad­miratif devant ces belles monta­gnes. Ce sport-là permet de voir des choses que le commun des mortels ne voit pas. Même l’été, les gens prennent le télésiège pour admirer ce paysage grandiose qui s’offre à nous aujourd’hui.» Soit, mais pour le ski et la neige, c’est l’hiver qu’il faut prendre place dans les télésiè­ges, à Whistler plus que nulle part ailleurs dans le monde.

Découvrez aussi les coups-de-coeur de notre éditeur

Whistler Blackcomb en bref
Nombre de pistes: plus de 200
Remontées: 37
Superficie du domaine skiable: 3307 ha
Dénivellation: 1609 m
Enneigement naturel moyen: 11,74 m par an
Capacité des remontées: 67 307 skieurs par heure
Longueur de la plus longue piste: 11 km

Whistler Blackcomb pratique
Quand? Les débuts et les fins de saison sont les moments où les chutes de neige sont les plus abondantes. De plus, le village est alors plus tranquille qu’à Noël ou au cœur de la relâche scolaire.

Comment? Via Vancouver. Plusieurs hôtels offrent la navette entre l’aéroport de Vancouver et Whistler. Spécialiste des voyages de ski, Voyages Gendron propose également plusieurs forfaits (voyagesgendron.com).

Où dormir? Toutes les options d’hébergement sont offertes à Whistler, allant de l’auberge de jeunesse au cinq-étoiles en passant par l’hôtel économique. Simple question de goûts et de budget.
Trois suggestions
Whistler Youth Hostel: hihostels.ca/westerncanada/331/HI-Whistler.hostel
The Listel Hotel: listelhotel.com
The Fairmont Chateau Whistler: fairmont.com/whistler

Où manger? Difficile de choisir tant il y a de restaurants à Whistler. Un bon truc consiste à réserver une tournée de dégustations dans quelques établissements de marque, ce qu’une entreprise organise pour vous depuis 2008. Choisissez entre deux tournées de quatre restaurants pour découvrir les saveurs variées de Whistler.
Whistler Tasting Tours: whistlertastingtours.com