Route de la Soie /// La dépression de Turfan

Le premier tiers de la traversée du bassin du Tarim s’est bien déroulé. Nous avons parcouru une série de paysages désolés avec quelques points de vue intéressants. Mais nous avons croisé trop peu d’habitations. En fait, sur les premiers 400 km, je n’ai vu qu’un seul village avant d’atteindre la première oasis, Hami.

La chaleur est graduellement devenue plus intense, au fur et à mesure que nous nous sommes enfoncés dans le fonds du Tarim, la dépression de Turfan.

Après 6 jours de vélo, nous avons atteint cette oasis devenue une ville particulière par plusieurs aspects. En plus d’être la ville la plus chaude de Chine, elle est le deuxième endroit le plus bas de la planète, après la mer morte. À moins 150 m avec un climat continental, c’est la fournaise, fin juin.

Après plusieurs jours de camping, l’hôtel est grandement apprécié. Mais le panneau à la réception ne laisse aucun espoir. Les prévisions pour les prochains jours dépassent les 30 degrés pour la nuit et atteignent 43 degrés le jour.

Pour se protéger du soleil étourdissant, Turfan a eu l’excellente idée de couvrir certaines rues piétonnières commerçantes de vignes rampantes. Et pour préserver cette protection délicieuse, il est strictement interdit de cueillir les raisins ou d'arracher les feuilles de vigne. Mais même sous la vigne, la chaleur omniprésente étouffe tout. D’ailleurs, entre midi et 16 h, la ville s’enfonce dans une certaine léthargie.

Pas évident non plus d’aller se rafraîchir en faisant trempette dans un cadre bucolique. Turfan est d’ailleurs la ville du monde la plus éloignée d’un océan: le plus proche est à 2200 km.

Peut-être est-ce pour cela que j’ai vu hier, en plein désert, le panneau routier le plus surréaliste qu’il m’ait été donné de voir: il annonçait très officiellement les trois lacs entourés de verdure les plus proches. Le premier était à 311 km; le troisième à … 863 km !

Avez-vous déjà vu un panneau routier annonçant un lac à 863 km ?