PRÉSENTÉ PAR TOURISME LA TUQUE
Destinations | Ski alpin

Skier sans se ruiner

Ski La Tuque sort le grand jeu pour séduire les amateurs de glisse résidant à plus de 100 kilomètres de la montagne.

Toute bonne chose a une fin… Vraiment?

Depuis Namche jusqu’à Lukla, qui marque la fin du trek, il ne faut qu’une bonne journée de marche, durant laquelle je traîne les pieds en arrière du groupe, tentant de ralentir le cours inexorable des choses.

J’accroche mon regard à des pans de montagne labourée – les villages sont redevenus actifs et habités à mesure que nous descendons vers la vallée – et j’emmagasine toutes les images que je peux glaner en chemin : la succession des 8000 m et leurs arêtes verticales, glaciers aveuglants, sentiers suspendus dans le vide, ponts bordés de katas volants, convois de mules et leurs grelots interminables.

Je sais que dans une semaine ou deux, je ferai rejouer cette longue marche dans ma tête, mais voilà que je devance les choses…

Le groupe semble animé d’une énergie nouvelle – promesse d’une douche chaude, d’un répit à Katmandou? à moins que ce ne soit cet afflux d’oxygène dans le sang, qui ravive nos sens en deça de 4000 m… Tout a changé avec cette nouvelle donne : toux, inconfort, essoufflement ont disparu; dès 3000 m, une force vitale nous ranime de l’intérieur.

À Lukla, il nous faudra prendre un petit avion qui fera le chemin inverse, vers Katmandou, en à peine 30 minutes chrono. Je sais déjà que, rendue «à la vie normale», sédentaire, affairée, enfermée, je n’aurai de cesse de vivre en accéléré la synthèse de 25 jours de marche à travers les montagnes himalayennes.

Qu’il me faudra, alors, aborder chaque jour nouveau comme je le faisais durant le trek : sans l’anticiper, prête à recevoir ce qu’il me réserve en chemin. Qu’on gravit mieux les sommets avec sa tête qu’avec ses jambes, qu’on chemine plus longtemps en bonne compagnie, que la nature renferme de puissantes divinités et que marcher longtemps force à laisser le superflu au bord de la route.

En d’autres mots, il me faudra étirer les bienfaits de cette expérience jusqu’aux infimes confins du quotidien.

Et, une fois que j’y serai parvenue, me poser cette question cruciale (et lancinante) : On repart quand?